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Critique de patachinha


Il y quelques mois j' ai été contactée par l' auteur, Philippe Bartherotte, pour recevoir gratuitement ce livre en échange d' une critique. La quatrième de couverture ne dévoilait pas grand chose, si ce n' est rien, mais j' ai tout de même accepté, sans trop savoir ce qui m' attendait...

Je peux dire sans trop d' hésitations qu' il s' agit de la fiction la plus violente et incensée qu' il m' est été donné de lire jusque maintenant. Ames sensibles s'abstenir!



David Ruskin est un véritable cas social. A 30 ans, il ne fait absolument rien de ses journées, perçoit le RSA, préfère occuper ses journées à se masturber devant des sites pornographiques sur le web plutôt que de chercher un travail. Si on lui demande s' il a une activité, il répond écrivain sans plus de précisions.

Un jour il décide de s' inscrire dans un club de tir. Une idée a germé peu à peu dans son esprit : s' entrainer pour accomplir l' oeuvre de sa vie, celle de réaliser un massacre, un bain de sang non pour des revendications politiques, sociales ou religieuses mais pour exécuter une oeuvre d' art. Après de nombreux repérages les galeries Lafayette lui paraissent un lieu privilégié..





Derrière ce paumé, qui retrouve une maigre consolation dans les crocodiles haribo se cache un véritable pervers et psychopathe, en particulier par son addiction totale à la pédo-pornographie. Il ne peut s' empêcher de tenir des propos pervers et d' éprouver des érections incontrôlées par le simple fait de croiser des jeunettes pré-pubères aux formes naissantes et bien fermes, en particulier si elles paraissent venir de l' Est..



C' est un type foncièrement frustré qui n' admet pas forcément que la solitude lui pèse énormément. En tant qu' asocial il tente de justifier son absence totale de rapport aux autres par la critique de cette masse informe appelée humanité, qui a perdu tout repère et toute valeur, soumise à différents diktats.



Le lecteur se prend tout en pleine face : une critique féroce de notre société de consommation on ne peut plus vraie, le quotidien d' un pervers à la fois déconnecté de la réalité et pourtant en contact permanent avec l' actualité à travers les messages d' alerte intempestif d' SFR l' informant sur une catastrophe naturelle, l' augmentation de la TVA, ou le meurtre d' un quidam dans des conditions atroces...



C' est un livre d' une violence extrême, qui devient écoeurant par les thèmes omniprésents comme la mort, le sexe avec toutes ces scènes sordides vécues ou imaginées de masturbations, éjaculations faciales, fellations, sodomies, viols; la drogue aussi est assez présente et surtout la pédophilie.



Honnêtement au bout d' un moment, je ne me posais plus qu' une question : qui est le plus fou? L' auteur qui a écrit celà ou moi qui continue à lire malgré l' overdose?



Malgré tout ce livre a la particularité de nous mettre face à l' absurdité humaine de façon très crue certes, mais il me donne cette impression que la réalité et la fiction s' entrechoquent, et je pense que c' est surtout cela qui

provoque un sentiment de mal à l' aise.



On sent derrière la plume de l' auteur l' ironie, un humour noir voir glauque pour certains, une volonté de ridiculiser à l' extrême par la description de scènes absurdes dans un monde absurde.



Le narrateur ne fait pas vraiment preuve de mauvaise foi, il est crédible dans sa façon de dévoiler ses pires vices et perversions, il peut se le permettre dans ses écrits. C' est un personnage troublant qui exerce une certaine fascination. Il fait pitité par le fait qu' il ne fasse aucun effort pour ce sortir de ce marasme, en même temps il est très lucide, capable de réfléxions poussées sur des thèmes d' actualité. On se rend compte une fois de plus de toute la complexité humaine.



Ma conviction est qu' il ne s' agit pas d' une simple fiction sur beaucoup d' aspects, beaucoup sont tapis dans l' ombre et ne passeront jamais à l' acte pour des raisons diverses...



C' est un livre qui m' a beaucoup interpellée. Je me suis demandée tout le long quel message voulait faire passer l' auteur? J' ai cru saisir une violente critique de notre société actuelle avec la perte d' identité et de valeurs, avec l' idée que les plus mauvais ne sont pas toujours ceux auxquels on pense. Que différents facteurs comme l' environnement, les études, les rapports avec les autres, l' éducation, conditionnent notre personnalité à nos dépens mais que celà n' explique pas tout. En l' espèce on avait surtout le sentiment que le personnage se résignait à ce mode de vie, qu' il l' a choisi en toute connaissance de cause, mais finalement il en ressort qu' il n' était pas plus blâmable que les autres!



En conclusion je dirais que l' imagination de l' auteur est assez surprenante... on fraule l' overdose.

Mais je n' ai pas saisi ça réelle motivation... qu' a-t-il voulu prouver?





Je le remercie en tout cas pour l' envoi de ce livre qui m' a été dédicacé!
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