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Nathalie Léger (Éditeur scientifique)
EAN : 9782020989510
280 pages
Seuil (05/02/2009)
3.79/5   80 notes
Résumé :
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Journal de deuil.
Des petites phrases posées comme des petits cailloux sur une tombe, pour dire... voilà, je suis encore près de toi.
«Après-midi triste. Brève course. Chez le pâtissier (futilité) j'achète un financier. Servant une cliente, la petite serveuse dit «Voilà». c'était le mot que je disais en apportant quelque chose à maman quand je la soignais. Une fois, vers la fin, à demi inconsciente, elle répéta en écho « Voilà» ( je suis là, mot que nous nous sommes dit l'un à l'autre toute la la vie).
Ce mot de la serveuse me fait venir les larmes aux yeux. Je pleure longtemps (rentré dans l'appartement insonore )»
Des mots pour dire pour dire, voilà ... vois la, encore un peu.
Un chagrin pareil aux barthes de l'Adour, zones marécageuses laissés par la crue, près de Urt, en pays basque, où l'auteur résidait parfois.
Ce livre de deuil n'est pas le livre d'un écrivain. C'est la lente mélopée d'un fils qui vient de perdre sa mère. le quotidien qu'il faut affronter seul. Voilà, c'est tout.

La maison de Roland Barthes s'ouvre une fois l'an au public pendant les journées du patrimoine. Urt - pyrénées atlantiques - 64.
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Il est de ces livres qui entrent quelques fois totalement en résonance avec ce que l'on peut vivre sur une période donnée, celui-ci en fait partie. Publié en 2009, près de 30 ans après sa rédaction, Roland Barthes nous fait part de son chagrin à la disparition de sa mère survenue le 25 octobre 1977. C'est en fin de compte une sorte de travail nécessaire et salutaire pour faire son deuil.

Ce livre de Roland Barthes, d'une grande impudeur, n'était certainement pas destiné à être publié mais le lecteur est de cette race avide, il est comme les vers rongeant la peau d'un cadavre, il se repaît de la chair même de ses écrivains favoris, oubliant peut-être que parfois les textes sont rédigés avec le sang même de leurs auteurs. La preuve en est la publication du roman inachevé de Nabokov édité la première fois en 2009 ou bien « Le premier homme » d'Albert Camus.

C'est le premier livre de Roland Barthes que je lis, il m'est donc difficile de pouvoir juger son style par rapport à son oeuvre. Je puis juste en dire qu'il est rédigé dans un style clair, précis, sans esbroufe d'aucune sorte et surtout, très important, ne versant jamais vers un pathos qui serait ici malvenu et indécent au vu du sujet traité tant l'auteur se montre à découvert, tel qu'il est, en homme acculé par le tragique de la vie.

Épictète disait qu'il fallait considérer chaque chose sur cette terre comme des emprunts, y compris les êtres chers trop tôt disparus afin d'en être le moins affecté possible. Tâche au combien difficile ! Mais si on y parvient, on passera au mieux pour un fils indigne, au pire pour un sans-coeur, pour un Meursault incapable de pleurer aux funérailles de sa mère.

Livre donc très personnel d'une délicatesse et d'une beauté mélancolique, à ne pas lire sous le coups de la déprime.
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J'ai été déçu.
Fallait-il publier ce livre ? Je peux comprendre que tout ce que Barthes a écrit puisse intéresser, mais là ce ne sont que des fragments, des mots posés sur un cahier. C'est insuffisant pour moi.
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Fragments d'un discours douloureux !

Je lis les mots de Barthes par bribes, la charge émotionnelle qui s y dégage est si forte, que je ne peux le lire d'une traite.
Je ne peux pas, ne veux pas !

Comme le mentionne l'auteur, suite au décès de sa mère, Mam à laquelle il était furieusement attaché, seul le chagrin demeure.
Il est question d'une succession de notes, de pensées, parfois sans lien précis, noircies ici & là, la douleur qui teinte chacune de ces pages est limite palpable.
Le texte est parfois difficile à lire, mais il est d'une rare beauté, à travers toute cette peine qui transparait ici, c'est une magnifique déclaration d'amour que Barthes adresse à sa mère.
Ces fragments, par leur forme déjà, expriment particulièrement bien le caractère discontinu de l'endeuillement, cette discontinuité qui pèse !
Barthes essaie de manière sensé de comprendre ce processus. Il pratique aussi par ce biais une auto analyse qui peut tout aussi bien servir au lecteur.

Récit du manque, de la souffrance & de l'énergie vitale, sans pour autant, tomber, ni dans le mélodrame ni dans le pathos !
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Je déconseille à qui voudrait aborder l’œuvre de Barthes d'y entrer par ce livre. Non qu'il soit difficile - c'est certainement le plus limpide de ses textes - mais découvrir Barthes avec le journal de deuil exposerait son lecteur à un ennui profond; il y pleure sa mère dans de brèves notules qui sont autant de points noirs déposés sur des fiches - points noirs sans dimension ni profondeur, petits accès maniaques d'écrivain déprimé par la mort de sa mère et qui s'accroche à l'écriture comme pour ne pas perdre la main: "En écrivant ces notes, je me confie à la banalité qui est en moi" (29 octobre).

"Qui sait? Peut être un peu d'or dans ces notes" (27 octobre). Bien que cette interrogation le suggère, je ne pense pas que Barthes ait jamais songé à publier ce texte - sinon peut-être de façon posthume - sachant que ses papiers seraient déposés à l'IMEC (Institut pour la Mémoire de l'Édition Contemporaine) après sa mort.

Jusqu'à hier, je n'avais jamais prêté attention à ce livre dont j'ignorais tout. Par hasard, il n'attira mon attention sur les rayons d'une bibliothèque que parce j'avais lu de fraîche date "La chambre claire"; que cet essai sur la photographie est aussi une troublante méditation sur la mort.
Ce journal de deuil n'a que cet intérêt là; celui de vous introduire dans une sorte de work in progress, c'est-à-dire la genèse de cette très belle œuvre de Roland Barthes; "La chambre claire". Le journal de Deuil de Roland Barthes est le premier élan d'un projet dont la trace se retrouve dans ces lignes entre crochets: "[Sans doute je serai mal, tant que je n'aurai pas écrit quelque chose à partir d'elle (Photo, ou autre chose).]" (p. 227).
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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Les désirs que j'ai eus avant sa mort (pendant sa maladie) ne peuvent plus maintenant s'accomplir, car cela signifierait que c'est sa mort qui me permet de les accomplir - que sa mort pourrait être en un sens libératrice à l'égard de mes désirs. Mais sa mort m'a changé, je ne désire plus ce que je désirais. Il faut attendre - à supposer que cela se produise - qu'un désir nouveau se forme, un désir d'après sa mort.
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On souhaite du « courage ». Mais le temps du courage, c’est celui où elle était malade, où je la soignais en voyant ses souffrances, ses tristesses et où il fallait me cacher de pleurer. A chaque instant il fallait assumer une décision, une figure, et c’est cela le courage. - Maintenant, courage voudrait dire vouloir-vivre et on n’en a que trop.
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Tout le monde suppute - je le sens - le degré d'intensité d'un deuil. Mais impossible (signes dérisoires, contradictoires) de mesurer combien tel est atteint.
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Solitude = n'avoir personne chez soi à qui pouvoir dire : je rentrerai à telle heure ou à qui pouvoir téléphoner (dire) : voilà, je suis rentré.
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On dit (...) : le Temps apaise le deuil - Non, le Temps ne fait rien passer ; il fait passer seulement l'émotivité du deuil.
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