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3,82

sur 577 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans "Mythologies", Roland Barthes s'attaque avec délectation à la culture petite-bourgeoise qui se dit universelle. Pour cela, il analyse tous les mythes populaires qui permettent à la classe bourgeoise de continuer imperturbablement de soumettre les classes laborieuses et prolétaires à leur ordre moral et économique, mais surtout, ce qui est encore plus fort, à leur faire chérir cette soumission. Tout passe donc au crible du sémiologue : le catch, le Tour de France, l'automobile, la publicité, la photographie, la Littérature, la cuisine ou les guides touristiques. C'est passionnant, même si quelques exemples ne font plus référence pour un lecteur qui n'a pas connu les années 1950. Mais il est plaisant de les actualiser, montrant en cela que Mai 68 n'a pas vraiment fait vaciller le piédestal de l'idéologie petite-bourgeoise contrairement à ce que l'on croit pourtant. le poujadisme de plus en plus prononcé de Monsieur Sarkozy en est une illustration.
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Paru en 1957, « Mythologies » de Roland Barthes est vraiment un grand texte du 20ème siècle. En une cinquantaine de textes plus ou moins long, il y démonte l'imagerie de la France des années 1950.
En essayant de réfléchir sur les mythes de la vie quotidienne française, Barthes a écrit durant 3 années, au gré de l'actualité présentée dans les magazines, les journaux (comme Elle, Match, Le Figaro, L'express) ou à la télévision sans oublier le cinéma et le théâtre.
Il démontre qu'un mythe, fabriqué par les médias et la publicité peut changer un signe en vérité éternelle.
Si on prend la définition du mythe, on voit bien l'intérêt des textes de Barthes.
Un mythe est une construction imaginaire (récit, représentation, idées) qui se veut explicative de phénomènes sociaux et surtout fondatrice d'une pratique sociale en fonction des valeurs fondamentales d'une communauté à la recherche de sa cohésion.
Il nous montre que certains objets mythifiés véhiculent les valeurs bourgeoises sans jamais le dire, comme si ces valeurs étaient des évidences unanimement partagées.
Chaque texte mériterait qu'on s'y penche de façon détaillée. Certains n'ont pas perdu leur pouvoir corrosif et j'ai beaucoup aimé ceux sur le sport comme le monde où l'on catche ainsi que Les jouets, le vin et le lait, le bifteck et les frites, la DS, le plastique ou la photographie électorale !
Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec Marguerite Duras quand elle écrit « Roland Barthes était un homme pour lequel j'avais de l'amitié mais que je n'ai jamais pu admirer. »


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Toujours un délice, à lire et à relire...

Barthes s'est amusé à decrypter ,dans nos modes de vie contemporains, ce qui relève de l'actuel , donc du transitoire, de l'éphémère - et ce qui s'apparente à une conceptualisation de l'éternel humain...

Ainsi les Romains du cinéma américain, s'ils transpirent à grosses gouttes sous leur cuirasse dorée et leur jupette à plis, c'est leur "cogito ergo sum" : oui, ils PENSENT...et le peplum souligne par la sudation excessive cet effort cérébral inusité...

On se prend à rêver d' une réactualisation de ces mythologies, le beau Roland n'étant plus là- écrasé par un bus parisien devant le Balzaar dont il sortait à l'étourdie- il aurait sûrement interrogé la sémiologie du jean stone washed ou du cuir destroy, de l'insupportable téléphone portable, de la liseuse mangeuse de livres, des réseaux sociaux devenus organes vitaux, Facebook, Tweeter ou...Babelio..

Je propose d'ouvrir ici - dans les commentaires, si le coeur vous en dit- une remise à jour de ce passionnant décodeur de nos petites manies et grandes psychoses collectives...

Chiche? A vous/ nous de jouer!!
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Ce qu'il y a de passionnant dans cet essai c'est l'interprétation de faits de sociétés modernes apparemment anodins (le catch, les marques de lessive, la dernière Citroën, un spectacle de strip-tease, l'abbé Pierre, etc.). Barthes interprète ce quotidien de l'homme moderne et montre le sens caché de ces phénomènes. la deuxième partie est un chapitre ardu (je dirais même indigeste !) sur la sémiologie. C'est au final un livre intéressant, quoique desservi par une rhétorique vieillotte sur le thème de la lutte des classes contre l'esprit "bourgeois".
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Roland Barthes parle "Mythologies" dans "Lecture pour tous" en 1957
Lien : http://youtu.be/Hi8XM2b9048
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