Je découvre
Fiona Barton avec son roman
La coupure. le titre original est The Child et je m'interroge sur le choix du traducteur pour le titre français. Bref, passons...
Le roman est volumineux, près de 400 pages, et je regrette maintenant d'avoir pensé en interrompre la lecture au bout de soixante pages.
Ma persévérance dans la lecture a été récompensée.
Le récit prend corps et s'accélère après la page 100, tenant en haleine le lecteur, ce qu'il ne parvenait pas à faire dans les premiers chapitres.
Le récit commence en mars 2012, la vie de plusieurs femmes est passé au scanner par
Fiona Barton. Elles ont toutes en commun un mal-être qu'elles ne parviennent pas à dépasser et qui prend ses racines dans leur passé.
Emma consulte, et son travail à domicile, elle est correctrice pour une maison d'éditions, n'est pas le meilleur moyen de surmonter ses crises d'angoisse. Paul son mari, un cancérologue réputé ne sait plus comment faire en sorte que sa femme se sente bien.
La mère d'Emma, Jude, est toujours à la recherche de l'homme idéal malgré son pouvoir de séduction qui s'effrite avec l'âge. Entre elle et Emma, la guerre est déclaré depuis l'adolescence de cette dernière.
Kate, journaliste au Daily Post a de plus en plus de mal à trouver sa place dans un journal qui se tourne vers les réseaux sociaux et engage des jeunes professionnels qui emploient des méthodes que Kate réprouve. Cet antagonisme, elle le retrouve avec ses propres enfants qu'elle comprend de moins en moins.
Angela vit depuis ce jour de mars 1970 avec le souvenir de la petite Alice son bébé qui a disparu de la chambre de la maternité qu'elle avait quitté pour aller prendre une douche. La famille est ébranlée par cet événement dont la répercussion se fait sentir des années après. Nick le mari d'Angela et ses deux enfants Louise et Patrick ont tant bine que mal appris à vivre avec.
La journaliste Kate, à partir d'un entrefilet du Evening Standard signalant la découverte du cadavre d'un bébé sur un chantier va dénouer une intrigue impliquant tous les personnages et se déroulant sur près de quarante années. Contre l'avis de son rédacteur en chef, et malgré les menaces de licenciement qui pèsent sur «les journalistes à l'ancienne» elle va s'obstiner jusqu'à découvrir la vérité.
Les personnages prennent de l'épaisseur à mesure que le récit avance. L'alternance de prises de paroles de Emma, Angela, Kate, Jude se fait de façon plus rapide et plus brève et donne au récit un intérêt qui, selon moi, lui manquait au début. Au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête de Kate, qu'elle mène en même-temps que la police, parfois avec un temps d'avance, de nouveaux personnages apparaissent et interviennent.
Une auteure à découvrir. Elle n'a écrit qu'un seul autre roman,
La Veuve que je vais m'empresser de découvrir.
Un rebondissement assez étonnant à la fin du récit montre que
Fiona Barton maîtrise le suspense et les surprises.
A lire.
La citation en début de roman illustre très bien la logique du récit.
Lorsque le silence remplace la vérité, le silence devient mensonge.
Evgueni Evtouchenko
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