AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de chocobogirl


Stanislas et Mohamet viennent de passer le bac. Fini le temps du bachotage, il est temps de prendre du bon temps ! Apprenant que les soeurs Forestier organisent une boum en l'absence de leurs parents, ils se joignent à la fête. le frangin, d'un racisme assumé, voit d'un très mauvais oeil l'arrivée d'un arabe dans les lieux. Seul et couard, il s'éclipse pendant que nos 2 garçons lutinent les 2 soeurs et se ramène avec des potes bien décidés à casser de l'arabe. Stan et M'hamet s'enfuit. S'ensuit une course poursuite qui va durer tout l'album et perturber la vie bien tranquille du pauvre Monsieur Carignon qui n'avait rien demandé à personne !

Situé dans les années 80, l'album a été un flop commercial à l'époque. Prévu en 5 tomes, Baru devra arrêter les aventures de nos 2 copains faute de ventes suffisantes. Ce "squelette de course poursuite", comme le nomme l'auteur, se verra repris dans un autre album "L'autoroute du soleil" qui reprendra la trame dramatique : "deux types et des tarés à leurs trousses".

Les 2 héros finissent leurs études mais savent bien que leur seule perspective d'avenir va être le chômage. le racisme ambiant n'arrange rien. le Pen et ses idées nationalistes prennent de l'ampleur, l'immigration est accusé d'être responsable de l'aggravation de la situation économique. Bref, l'ère est plutôt morose.
Stan et M'hamet, quelque peu insouciants, se sont pas de mauvais bougres et se contentent de fuir face à leurs assaillants.
Dans leur épopée routière, ils vont croiser quelques personnages extravagants : un routier obsédé par le sexe qui ne pense qu'à trouver une pute sur les parkings ou à violer les passagères prises en stop, un vieux soixante-huitard qui voit dans leur cavale un reste d'esprit de rébellion. Sans compter le malheureux Mr Carignon qui va croiser plusieurs fois sur sa route les 2 jeunes pour son plus grand malheur.
La violence verbale et physique est omniprésente mais l'humour est loin d'être absent dans cet album. le ressort comique est joué par Mr Carignon et la répétition des rencontres dûes au hasard.

Le rythme est trépidant, on fuit, on court, on se bat, on a peur aussi.
Les scènes s'enchaînent rapidement et les ellipses dans l'action sont nombreuses. le trait est nerveux et le mouvement fortement suggéré par Baru. Les personnages sont très stylisés, leurs expressions tendues à l'extrême.
Le dynamisme verbal est suggéré par la taille des phylactères qui peuvent se révéler de grande taille lorsque les personnages s'énervent et crient.

"Cours camarade" est donc un album très intéressant ! Pas complètement abouti, il fait néanmoins preuve d'une inventivité graphique très nouvelle pour l'époque et préfigure avec bonheur les futurs grands albums de Baru.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
Commenter  J’apprécie          10







{* *}