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EAN : 9782377290192
208 pages
Libertalia (02/11/2017)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Ils s’appellent Tamar, Yaron ou Gal, ils sont étudiants, agriculteurs, postiers, anciens officiers ou parlementaires. Ils vivent à Tel Aviv ou à Jérusalem, ils ont 20, 40 ou 60 ans.
Entre 2007 et 2017, le photographe Martin Barzilai a rencontré à plusieurs reprises une cinquantaine de ces Israéliens dits « refuzniks », qui refusent, pour des raisons politiques ou morales, de servir une société militarisée à l’extrême où le passage par l’armée est constitutif ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre très intéressant qui retrace un mouvement peu connu du monde occidental. le format "mini-témoignage" est hyper captivant, facile à lire, et permet de mieux se plonger dans un monde qui, personnellement, m'étais inconnu.
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47 témoignages et les photos en pied qui les accompagnent : le refus de servir dans les territoires occupés par Israël

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/11/06/note-de-lecture-refuzniks-martin-barzilai/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mon refus était la combinaison de plusieurs éléments. Si nous avions pris les terres des Palestiniens, nous avions nos raisons. Les Juifs devaient trouver un endroit où vivre. Mais je pensais et je continue de penser que le courage était aussi de trouver une solution pour la paix.
En 1989, quelques mois après ma libération de la prison militaire, j’ai été invité à parler au siège des Nations Unies à New York à propos du conflit. J’avais écrit un article dont le titre était « Un projet de paix contre une culture de guerre ». Il existe une vérité très simple dans ce conflit que personne ne veut entendre : les Israéliens et les Palestiniens sont là pour toujours. On ne peut pas éliminer l’un des deux. On peut les tuer, les opprimer. Ou alors, on peut trouver une solution pacifique, trouver un moyen de vivre ensemble.
Pendant mes études, j’ai appris beaucoup de choses sur la société israélienne, notamment sur la grande fracture entre les ashkénazes et les mizrahim. La société israélienne est une société de classes fondée sur ces différences ethniques.
Par la guerre, les Juifs mizrahim sont relégués dans une citoyenneté de deuxième classe et dans la pauvreté, puisque la majorité des ressources financières est engloutie dans le conflit armé. En 1971, Moshe Dayan résumait déjà la situation : « Israël ne peut vivre à la fois sous le drapeau de la sécurité et sous celui de l’égalité. » En 1989, on voyait bien que le problème des inégalités sociales ne serait jamais résolu. Il y a donc un intérêt pour que la crise avec les Palestiniens continue. On rend les gens pauvres et on leur demande de mourir pour une guerre qui les rend encore plus pauvres. (Meir Amor, 61 ans, sociologue)
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Témoignage de Kobi Snitz chercheur en mathématiques . Haïfa :

J'ai décidé que je n'irai pas à l'armée quand j'avais 12 ans . Mes raisons étaient plus individualistes que politiques . Enfant , je me sentais exclu , sans droits , mon idée était de quitter le pays .

A 16 ans , la première fois que j'ai été convoqué , J'ai dit que j'étais gay , déprimé et déséquilibré . Je sais qu'ils ne m'ont pas cru , je crois qu'ils voulaient surtout éviter les problèmes . J'ai donc été réformé pour raison psychologiques . Je regrette de ne pas avoir rendu mon refus public et d'avoir pris la voie la plus facile .

Aujourd'hui , j'inviterais les jeunes à ne pas servir . La situation est bien pire qu'en 2008 . L'atmosphère générale est telle qu'il est devenu dangereux de manifester contre l'occupation . On vit un véritable tournant en Israël . La droite nous écrase même dans le centre de Tel-Aviv où à Haïfa .
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J’ai refusé ma réserve en janvier 2002. Je faisais partie de l’organisation Courage to Refuse.
Tout a commencé par une lettre que j’ai coécrite avec un autre officier de mon unité. Après un service de réserve de trois semaines à Gaza, nous avons décidé que pour le bien d’Israël et de son armée dans laquelle nous avions servi pendant dix ans, nous devions parler à nos commandants et leur expliquer que nous n’allions pas faire partie du système de contrôle du peuple palestinien qui durait alors depuis trente-cinq ans et qui dure aujourd’hui depuis cinquante ans.
Quelques jours plus tard, nous avons commencé à montrer cette lettre à des amis, à des officiers de combat et à des soldats des unités d’élite. C’était très intéressant de voir que les réactions étaient passionnelles de la part de personnes qui n’ont pas forcément l’habitude de montrer leurs émotions. Nous avions exprimé quelque chose que ces personnes ressentaient depuis des années : « Nous avons été volontaires dans des unités d’élite pendant trois ou quatre ans. Nous le faisons uniquement pour notre pays, pour les gens, pour nos familles. Mais depuis des années, nous sentons que nous n’accomplissons pas notre mission. Nous ne sécurisons pas Israël. Ce que nous faisons est différent : nous contrôlons d’autres êtres humains. Il ne s’agit pas de démocratie, il ne s’agit pas de sécurité. Ce n’est rien de tout ça. C’est la première fois que nous entendons cela de la part de nos pairs, de nos officiers, et que nous voyons qu’ils comprennent cette situation. Cela révèle quelque chose dont personne ne parle en Israël. » (David Zonsheine, 43 ans, ingénieur)
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À la suite de mon refus, mes relations avec certains de mes amis de lycée sont devenues difficiles. Ils ne voulaient plus me voir à cause de la décision que j’avais prise. J’étais confrontée à des tas de commentaires négatifs : « Tu peux crever, tu devrais aller à Gaza, tu es une terroriste, une traîtresse, etc. » Avant la prison, c’était difficile d’entendre ce genre de choses, mais après, je m’en fichais. En revanche, les gens de mon lycée qui ont souffert pendant leur service viennent automatiquement vers moi quand ils m’aperçoivent dans la rue ou dans un bar. Je suis la personne à laquelle ils peuvent se confier car je ne les jugerai pas. Ils ne voudront peut-être pas entendre mes analyses politiques, mais au moins, ils ont une personne qui les écoute. (Or Bendavid, 26 ans, étudiante en psychologie par le théâtre, Tel Aviv)
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Si on lit les déclarations des généraux israéliens, on comprend que leur idée n’est pas de gagner contre les Palestiniens. Ils veulent « tondre la pelouse » : l’herbe pousse, et il faut régulièrement la couper, tous les deux, trois ou quatre ans. Et il faut habituer les Israéliens à un état de guerre permanent. (Gadi Elgazi, 55 ans, historien et militant, Tel Aviv)
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