Le 4 novembre sur France Inter les invités de "Comme on nous parle" étaient
Pierre-Louis Basse et
Caroline Kalmy (jeune historienne) pour nous parler de leur livre "La tentation du pire". ( je le trouve très fort ce titre)
Cette émission m'a donné l'envie de découvrir leur livre.
C'est un beau livre, par son aspect non par son contenu bien évidemment qui aurait tendance à donner la nausée plutôt…
Riche de 350 photos et illustrations, c'est tout le panorama de l'extrême droite en France de 1880 à nos jours pour essayer de comprendre comment ce parti s'est ancré peu à peu dans le paysage politique français. Des affiches terribles, des portraits d'hommes sûrs de leur conviction, la montée de la haine dans
les années 1930 et l'horreur de 39/45.
Et puis une accalmie ? L'auteur le dit dans
les années 60 on croyait à la promesse d'un monde fraternel, après l'Algérie française on disait non au fascisme, le colonialisme c'était fini.
Et puis l'histoire se réécrit toujours…L'ennemi n'est plus tout à fait le même mais il rôde toujours. ( enfin c'est ce que l'on entend ou que l'on craint.)
Les textes de
Pierre-Louis Basse sont très forts. Idées, livres, cinémas….On y trouve des analyses de la situation actuelle, des lettres ouvertes, des reprises d'articles de journaux.
Une double page de petites phrases entendues comme des dérapages. Des dérapages ???
D'autres auteurs mêlent leur voix dans ce livre. le philosophe
Dany-Robert Dufour qui espère être démenti par l'histoire mais qui n'est pas optimiste.
Que s'est-il passé? s'interroge
Jérôme Leroy (lisez
le Bloc de cet auteur) pour que nous en soyons arrivé là, dans un texte qui inquiète. « Jusqu'à une date récente, finalement, il n'y avait aucune raison d'avoir peur. le Front National ne voulait pas le pouvoir. Il était là pour faire le spectacle »
Il y a aussi un texte d'
Annie Ernaux, publié dans le monde, suite au livre de
Richard Millet.
« Traiter par le silence et le mépris un texte porteur de menaces pour la cohésion sociale, c'est prendre le risque de se mépriser soi-même plus tard. Parce qu'on s'est tu. »
En ce moment où la parole se libère, ou Internet permet tous les dérapages, où la xénophobie monte ce livre est peut-être salutaire.
L'auteur a voulu faire un appel vibrant à la vigilance, avant qu'il ne soit trop tard.
La question que je me pose : par qui sera-t-il entendu ?