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EAN : 9782226221643
149 pages
Albin Michel (05/10/2011)
4.25/5   12 notes
Résumé :
On a trop souvent fait du pardon un but en soi. Et s'il s'agissait plutôt de tourner la page pour pouvoir enfin se libérer ? D'assumer ses blessures bien plus que d'attendre une impossible réparation ? Lytta Basset présente ici la quintessence d'une recherche de plus de dix ans pour nous livrer les grandes étapes de cet incontournable travail de pacification avec le passé. Pas à pas, en s'appuyant sur des personnages ou des épisodes bibliques, elle nous invite à sui... >Voir plus
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
La seule et essentielle question est de savoir si je veux vraiment accéder à ma propre vérité, à la vérité de mon être, à celle de mon histoire. « Le Souffle de vérité, affirmait Jésus, vous acheminera vers la vérité tout entière » (Jn 16, 13). C'est la promesse d'un chemin qui permet d'aller jusqu'au bout de moi-même - de ce qu'on a fait de moi et de ce que je suis capable d'en faire et d'accéder à la liberté à laquelle nous sommes tous destinés: «La vérité vous rendra libres », tous, sans exception. Troisième frein « Il y en a de plus malheureux. » Avec la variante «Je n'ai pas le droit de me plaindre quand je vois ce qui se passe dans le monde.»Il y a fort à parier que l'occultation, la banalisation ou même le déni de ma propre souffrance ne date pas d'hier. Mon entourage a dû très tôt m'inculquer que je faisais des histoires pour rien du tout. Mais qui dira l'abime de détresse que peut connaître l'enfant dont la souffrance (quelle qu'en soit la cause) n'est ni entendue ni reconnue ? Ai-je aujourd'hui le désir d'écouter ce que l'enfant qui est en moi avait pris l'habitude d'enfouir tout au fond ? Si tel est le cas, je fermerai la porte à la comparaison: la souffrance ne se compare pas. Elle est, c'est tout. Actuellement, c'est moi qui ai mal. Est mal ce qui me fait mal.
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La dépression qui liquéfie
En tout temps et toutes circonstances, quelles que soient les raisons (connues ou inconnues, graves ou moins graves) de la souffrance, il n'y a rien de plus urgent : prendre soin de la blessure. Si je ne le fais pas, qui le fera ? Qui d'autre que moi est mieux placé pour savoir comment et jusqu'où cela fait mal ? Mon entourage est peut-être plein de sollicitude, mais si je banalise, nie ou recouvre ma blessure sans la soigner, tôt ou tard la gangrène s'y mettra. Des années, peut-être des décennies plus tard, c'est elle qui me minera alors que je m'imaginerai l'avoir oubliée. Cela arrive le plus souvent sous la forme d'une dépression ou d'une déprime chronique dont personne ne semble s'apercevoir. J'ai tenu... jusqu'à ce que « ça » craque. Il me faudra peut-être beaucoup de temps pour retrouver les blessures qui sont à l'origine de mon état actuel. Pour le moment, je me sens comme une flaque, livré-e à une vie absurde qui n'en est plus une, et le pire de tout, c'est que je ne vois aucune raison à cela. Mon entourage se charge d'ailleurs de m'enfoncer pour de bon dans les sables mouvants du non-sens : « Mais enfin, tu as tout pour être heureux-se !» Le pire, c'est que je suis parfaitement d'accord. Mais je ne le fais pas exprès, d'avoir perdu le goût de vivre ! J'en ai tellement entendu de la part de « faux amis » bien intentionnés (et bien-pensants !) que, pour finir, je réponds « oui » quand on me demande, sans vraiment s'intéresser à ce que je vis, si « ça va ». Les portes se referment sur moi et mon désespoir.
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Or, plus j'accepte l'impuissance de jadis, plus fondent mes sentiments de culpabilité, comme neige au soleil, sans que j'aie à lutter contre eux. Je n'y pense même plus. Je prends conscience que la culpabilité servait d'explication: jusque-là, c'est mon enfermement dans la culpabilité et le perfectionnisme qui me paraissait absurde. Mais plus je mets à nu les blessures de mon histoire, mieux je vois que la culpabilité donnait du sens à mes malheurs : tout s'expliquait puisque c'était de ma faute. C'est ainsi que les enfants à qui personne n'explique qu'ils n'y sont pour rien se croient coupables du divorce de leurs parents, du malheur ou de la mort des personnes avec lesquelles ils vivent. Ce qui est à honorer, aujourd'hui encore, c'est ma quête de sens. Mais elle est à réorienter: j'aimerais casser cette culpabilité imaginaire qui me sert de bouclier contre la douleur. Je vois bien que le pouvoir qu'elle me donne (« en faisant autrement, j'aurais pu empêcher ce qui est arrivé ») est tout à fait illusoire et me conduit dans une impasse, mais mon désir de comprendre, lui, reste fort et sain. Je peux m'appuyer sur lui.
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Pouvoir nommer le problème constitue déjà une avancée: « La plupart de mes relations avec les autres sont conflictuelles ou insatisfaisantes, je n'arrive pas à trouver la paix intérieure. » Ou bien: « Ce que m'a fait subir telle personne m'est resté en travers de la gorge, je ne sais pas comment lâcher cela et retrouver ma liberté intérieure. » «Je ne veux plus de cette dépendance comment parvenir à déparasiter la relation de ce qui s'est passé ? »...
L'expérience montre que personne ne revient spontanément à sa blessure. Or, si tant de démarches entreprises pour tourner la page se révèlent parfaitement inefficaces, c'est le plus souvent parce qu' on n'a pas encore eu le courage de prendre le problème à la base, c'est-à-dire là où il n'en finit pas de faire mal. Etant donné que cette résistance instinctive est si répandue, mieux vaut peut-être partir des dysfonctionnements: qu'est-ce qui aujourd'hui m'obsède, amoindrit ma joie de vivre, en termes familier "me pourrit la vie"?on s'attaquera d'abord, par exemple, à la compulsion de juger autrui, ou au besoin de réparation, ou encore à l'interdit de la colère etc.
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Et l'issue n'est pas du côté de l'enfer alternatif, celui qu'on appelle perfectionnisme ou autojustification. Je me rends compte de plus en plus que le perfectionnisme m'a longtemps protégé-e des sentiments de culpabilité. C'était même ma raison de vivre: surtout ne jamais être pris-e en défaut, prévenir la critique, être conforme, répondre aux attentes des autres, ne jamais les décevoir.
Quand on me renvoyait une image négative de moi-mênme, c'était l'effondrement. Puisque je n'étais pas parfait-e, alors c'est que j'étais nul-le. Et je découvrais qu'au fond, je l'avais toujours su. Cette fois, il me semblait que j'avais affaire à mon identité vraie: le perfectionnisme, c'était pour donner le change. En réalité, j'avais lutté sans le savoir contre un sentiment de nullité-noirceur-faute. Il m'apparaît aujourd'hui que c'est le même enfer, que culpabilité et perfectionnisme sont les deux faces de la même médaille: de toute façon, je ne m en sors pas. Ni mon autojustification ni mon autoaccusation ne me libèrent de ce quelque chose - malheur connu ou inconnu - qui m'a ôté le goût de vivre.
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Vidéo de Lytta Basset
https://www.laprocure.com/product/1030090/basset-lytta-cet-au-dela-qui-nous-fait-signe
Cet au-delà qui nous fait signe Lytta Basset Éditions Albin Michel
C'est un des livres événement de la rentrée et pour beaucoup, ce sera un livre déroutant. Lytta Basset, théologienne protestante et auteur incontournable de nos librairies religieuses, avait profondément touché avec son livre Ce lien qui ne meurt jamais, dans lequel elle relatait l'épreuve de la perte de son fils Samuel. Avec Cet Au-delà qui nous fait signe, l'auteur propose une sorte de suite en dévoilant un fait personnel troublant, cet « Événement improbable » qui sera le début d'une longue quête personnelle et croyante, aux confins des sources chrétiennes et parapsychologiques. Ce livre, qui pousse la porte de la Vie qui est promise après la mort, est une immersion en eaux profondes, mais toujours vigoureusement attachée à l'Évangile. Un témoignage troublant, unique et très courageux. ©La Procure
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