AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Au-delà du pardon (27)

S'il y a bien quelque chose d'universel, c'est bien la souffrance qui accompagne toute existence, avant même la naissance.
Commenter  J’apprécie          30
La seule et essentielle question est de savoir si je veux vraiment accéder à ma propre vérité, à la vérité de mon être, à celle de mon histoire. « Le Souffle de vérité, affirmait Jésus, vous acheminera vers la vérité tout entière » (Jn 16, 13). C'est la promesse d'un chemin qui permet d'aller jusqu'au bout de moi-même - de ce qu'on a fait de moi et de ce que je suis capable d'en faire et d'accéder à la liberté à laquelle nous sommes tous destinés: «La vérité vous rendra libres », tous, sans exception. Troisième frein « Il y en a de plus malheureux. » Avec la variante «Je n'ai pas le droit de me plaindre quand je vois ce qui se passe dans le monde.»Il y a fort à parier que l'occultation, la banalisation ou même le déni de ma propre souffrance ne date pas d'hier. Mon entourage a dû très tôt m'inculquer que je faisais des histoires pour rien du tout. Mais qui dira l'abime de détresse que peut connaître l'enfant dont la souffrance (quelle qu'en soit la cause) n'est ni entendue ni reconnue ? Ai-je aujourd'hui le désir d'écouter ce que l'enfant qui est en moi avait pris l'habitude d'enfouir tout au fond ? Si tel est le cas, je fermerai la porte à la comparaison: la souffrance ne se compare pas. Elle est, c'est tout. Actuellement, c'est moi qui ai mal. Est mal ce qui me fait mal.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la tradition chrétienne, Dieu est venu aux humains caché dans un enfant démuni qui s'appelait Jésus. Jusqu'à sa mort sous la torture, dans l'abime de la douleur et de l'abandon, Jésus n'a jamais renié l'enfant en lui : sa part la plus vulnérable, c'était Dieu en lui. Et quand, au matin de Pâques, il a été vụ vivant par une série de témoins, tous ont compris qu'on ne pourrait jamais tuer Dieu en l'humain: la part fragile de l'enfant était en même temps l'éternelle et l'indestructible. Un jour je saurai qu'en prenant soin de ma blessure, j'ai pris soin de Dieu en moi, j'ai veillé sur ce "royaume de Dieu qui est au dedans de vous" (Lc 17, 21).
[...]
En prenant soin de ma blessure, je m'aperçois que je deviens plus sensible à la part blessée d'autrui. C'est à cette profondeur de ma vérité qu'il me fallait descendre.
Commenter  J’apprécie          00
« si là vous vous souvenez que votre frère - ou votre sœur - a quelque chose contre vous, laissez là offrande... et allez d'abord vous réconcilier avec lui ou elle ». Le verbe signifie littéralement « échanger avec », « changer d'attitude ». C'est le cas de figure où l'autre est également faché de son côté: lui est convaincu que c'est moi qui ai tort ; jusqu'à maintenant, je n'ai ni voulu ni pu envisager que lui se sentait aussi blessé, injustement traité. Par mon ouverture au tout Autre me parvient pour la première fois la souffrance de l'autre, ce mélange d'impuissance et de colère.
Commenter  J’apprécie          00
Le meilleur moyen de rester «lié-e» à mon offenseur, dépendant-e de lui, donc privé-e de liberté, n'est-ce pas de continuer à croire la réparation possible ? « Comment pardonner si l'offensant, ignorant ses pensées profondes, ne peut demander pardon ? se demande E. Levinas. L'agressivité de l'offensant est peut-être son inconscience même. »
Commenter  J’apprécie          00
L'adulte responsable
Eh bien, au moment où je consens à cette extrême impuissance inscrite en moi depuis ce qui me paraît la nuit des temps, je vois clairement qu'il n'y a pas d'autre issue : soit je continue dans cette voie, percevant déjà l'amorce de mon unification intérieure, soit je risque de reproduire ce qu'on m'a fait, d'une manière ou d'une autre, dans un réflexe de contre-violence à l'égard des autres ou à l'égard de moi-même: on a trahi ma confiance, on m'a plus ou moins détruit-e ; à mon tour je « ferai tomber » autrui sans même l'avoir voulu, à commencer par mes propres enfants.
A en croire ce passage de Matthieu, telle est bien me responsabilité. Autant je suis complètement innocent-e par rapport au mal qu'on m'a fait, autant j'ai l'entière responsabilité de ce que j'en fais : mon aujourd'hui est libre et mon avenir n'est pas voué à la fatalité.
Commenter  J’apprécie          00
Puisque ma souffrance n'était pas mesurable, elle est devenue un absolu à mon insu. Pire, elle est devenue mon identité. C'est maintenant, au moment où elle refait surface, que j'en prends conscience : c'est plus fort que ma raison, je crois que personne n'a souffert comme moi. Dans un sens, j'ai raison : personne n'est moi; donc ce que j'ai enduré est unique au monde. Mais le problème, c'est qu'en pensant cela je suis dans la comparaison : c'est tellement atroce que les autres ont nécessairement moins souffert que moi. Je n'en suis pas encore à me méfier des apparences et j'ignore combien moi-même je donne le change.
Commenter  J’apprécie          00
D'où vient donc une telle joie ? Comme chez Luc, de l'expérience d'unification - quand je sens que j'ai réintégré quelque chose d'important qui m'appartenait, même si c'était douloureux, et que je suis désormais un-e, sans souterrains angoissants. Comment se traduit cette unité intérieure ? Par l'ouverture de la compassion, par la communication avec les autres jusque dans le secret de leurs zones blessées. Et que suppose une telle expérience ? L'autocompassion, l'accueil bienveillant et inconditionnel de tout ce qui a constitué mon passé, de tout ce que je porte en moi.
Qu'est-ce qui peut me mettre en route vers une telle unification ? Le premier pas vers l'Autre, cette personne à qui je décide de parler pour la première fois du mal qui m'étouffe:«Ta foi ou ta confiance t'a sauvé-e », disait Jésus à ceux et celles qui lui demandaient de l'aide: en venant trouver un fils d'humanité comme on fait appel à Dieu par un acte de confiance, n'as-tu pas commencé à te trouver toi-même ?
Commenter  J’apprécie          00
L'histoire de Job peut me rejoindre dans la mesure où elle dépeint le pire des cas : je ne vois personne dans mon entourage qui puisse accueillir I'expression de ma colère et je garde tout pour moi. Le moment est peut-être venu de m'adresser à ce tout Autre que je connais seulement de loin. Rien ne m'empêche de Le mettre en cause:«S'il y a quelqu'un là-haut, il mériterait d'être puni », se révoltait un jour une ouvrière. Mais là où la démarche devient fructueuse, c'est quand je commence à L'apostropher en direct : peu à peu je découvre qu'il y a quelqu'un en face. Et plus je Le confronte (Il est assez grand pour le supporter, écrivait Kierkegaard), plus je deviens moi-même consistant-e: je fais bloc, je m'unifie pour me défendre, je mets un terme (au moins provisoirement) à ma division intérieure pour prendre mon parti... Et cela me structure !
[...] la colère est toujours autorisée et bénie en tant que quête de relation - l'indifférence conduisant au contraire à la rupture du lien.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qui compte par-dessus tout, c'est que Job n'a jamais rompu la relation avec le tout Autre, jamais cessé de Lui parler. Le Nouveau Testament donnera une confirmation éclatante à cette intuition : c'est le lien avec l'AUTRE (humain et divin) qui rend la vie malgré tout possible.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (44) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Jésus qui est-il ?

    Jésus était-il vraiment Juif ?

    Oui
    Non
    Plutôt Zen
    Catholique

    10 questions
    1827 lecteurs ont répondu
    Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}