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Critique de kristian


Merci à Babelio et les éditions Verdier pour cet ouvrage.
Lorsque je l'ai sélectionné, j'ignorais que Bassmann était un hétéronyme d'Antoine Volodine, dont j'ai tout particulièrement admiré son "Terminus radieux", pur chef d'oeuvre.
La présentation de l'éditeur est trompeuse, on pense suivre 3 personnages dans un lieu étrange après la mort, mais en fait, cela ne dure que quelques pages. de suite on se retrouve dans de courtes histoires de 4 à 6 pages, se terminant abruptement au milieu d'une phrase.
On pourrait se représenter un archéologue qui retrouverait des anciennes photos, jaunies, en partie déchirées ou abîmées, ou des morceaux de films, dans des projecteurs défectueux qui les brûlent au beau milieu d'une action. Les archéologues ne sauraient pas de quelle époque il s'agit, ni de la durée écoulée entre ces précieux trésors de la mémoire, ni l'ordre dans lequel les classer.
Fragments d'images, fragments de poésie, images d'espoir dans le désespoir, volonté du souvenir, de fixer le temps, de subsister un instant encore, ne plus se débattre dans les ténèbres.
Ces courtes histoires, comme des taches de mémoire composent cependant un tableau d'une Terre future, en Russie ou approchant, le monde est en guerre civile, après plusieurs soviets, des luttes contre les capitalistes, les anarchistes, la destruction d'un peuple, les Ybürs.
Comme toujours chez Volodine on parle de mort, de survie après la mort. Tout est noir dans le livre (quand Volodine est d'humeur joyeuse, on arrive à avoir du gris), il pleut très fort, la chaleur est accablante, une mystérieuse organisation fait régner la terreur, quelquefois avec des oiseaux géants qui ressemblent aux humains et se comportent comme eux. Bien sûr, il y a des camps, la faim, le froid, les privations, les exécutions.
Bref, un livre étrange, un patchwork où lorsque l'on avance dans la lecture on se fait une vague idée du monde, sans cependant ne jamais le comprendre. Une histoire qui pourrait être cent fois répétée, un peu comme un mantra, mais en changeant de point de vue constamment. le livre est hypnotique et on a du mal à s'en détacher, il n'arrive cependant pas à concurrencer "Terminus radieux", chef-d'oeuvre de Volodine.
Je ne pourrais pas le conseiller à ceux qui n'aiment que le rationnel, avec des histoires bien construites, il satisfera par contre ceux qui sont attirés par une poésie noire, par une atmosphère et qui accepteront de ne pas tout comprendre et se laisseront bercer par ces fulgurances de l'auteur.
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