Ici les mots pour se faire se frottent aux autres. Dans la salaison bruyante. Dans l'immense salive chantante. Ce qui vient vers nous du fond du grand coquillage. C'est la naissance du monde qui retourne à nos oreilles. Autres coquillages. Nous sommes communs.
(p.67)
Le brouillard prend un à un les arbres. Ils se rassemblent en nous qui ressemblons au brouillard. Nous qui portons sans le savoir des cimes de silence. Blancs entre les mots.
(p.26)
Tu aurais préféré que je sois près de toi pour que je te dise tu me manques. Loin de toi je ne tiens pas debout. C'est près de toi que je me couche et deviens seul, dans la coque griffée de phrases tournoyantes.
Joël Bastard. Voix vives, Sète.