Quinze rencontres artistiques, tome 2

Je ne connais pas cet auteur et l'ai découvert par hasard. Un livre qui regroupe une série de textes qui ressemblent à des dialogues. Il semblerait que, à la base, il s'agisse d'interviews. En soi l'idée change des habituelles études sur des artistes et leurs oeuvres. Il me semble aussi que l'auteur soit journaliste. Ceci expliquant cela. Sans pontifier, il vise à rendre simple ce qui pourrait paraître complexe chez d'autres. Bien entendu, il pourrait pousser plus loin ses interviews, mais le choix du raccourci me paraît idéal, puisqu'il ne s'agit jamais de créateurs ayant une énorme réputation. le ton est agréable et cette formule permet de piocher sans sens de lecture stricte. En sorte, une espèce de promenade assez sympa mais pas forcément indispensable.

Quinze rencontres et pas une de plus ! J'aime cette formule bien claire. Il est question de donner la parole aux artistes et de les traiter comme des invités, sans une phrase plus haut que l'autre, sans rien ne revendiquer ni juger. Juste de leur permettre de s'exprimer à propos de leur démarche, de leur parcours et de leur travail. Un livre qui me paraît bien utile aujourd'hui alors que tout le secteur artistique est paralysé par la pandémie et que le milieu des créateurs se meurt lentement faute de possibilités de rechange. Evidemment, il n'est pas ici question de parler de la covid, mais de chanter la vie, car sans le vivant personne ne pourrait vivre. L'écriture est simple, sans chercher la complexité. L'auteur est journaliste mais égalemenr enseignant. Voilà peut-être d'où vient sa volonté de vulgarisation. Pour aimer une oeuvre, il faut souvent la comprendre. Pas intellectuellement, mais humainement !

J'aime ce principe de rencontres totalement décomplexées. IL s'agit de tête-à-tête qui cherchent à comprendre la mécanique créatrice d'une série d'artistes, dont la plupart résident en Belgique. Daniel Bastié les a interrogés sur leur parcours et leur manière de travailler. Avec des mots simples, ils reviennent sur leur existence et leurs choix artistiques. Jamais complexe, il s'agit de dialogues murmurés, un peu sur le ton de la confidence. J'ai par exemple appris qui se cache derrière Jooske Maelbeek, un auteur bruxellois qui use du patois comme fond de commerce et qui, en réalité, est un homme fort instruit, amoureux des livres et bardé de diplômes. du beau travail qui place dans la mire celles et ceux qui participent à la culture contemporaine et qui le font sans jamais appuyer sur l'égo, à leur échelle et qui, parfois, manquent de reconnaissance de la part des médias.

Je suis artiste et j'ai rencontré monsieur Bastié lors d'un vernissage. Nous avons échangé nos points de vue et je lui ai laissé ma carte. Par la suite, j'ai vu qu'il avait publié l'interview qu'il était en train de réaliser. du beau travail, avec ce choix d'éviter les superlatifs et d'aller à l'essentiel, en faisant en sorte que le lecteur puisse aisément comprendre la démarche créatrice. Contrairement à de nombreux critiques, il évite les lieux communs et les phrases qui ne veulent pas dire grand-chose. D'après moi, l'idée est de présenter un faiseur d'art sans le juger. En axant la rencontre sur son seul travail et en cherchant à saisir le labyrinthe de la mise en forme d'une toile ou d'une partition. A cela, les chapitres courts permettent une lecture rapide entre deux autres activités. Intéressant.

Je n'ai pas pu lâcher ce bouquin avant de l'avoir terminé, Impossible. J'ai vraiment aimé sa construction. Il revient sur une série de créateurs de la capitale. Des femmes et des hommes pleins de talent et pour la plupart assez peu connus. le ton est à la fois simple et complice. Pas de phrases ronflantes et aucune démonstration. Il ne s'agit jamais de faire l'apologie des artistes, mais de mettre en avant leur personnalité dans un jeu de questions-réponses sympathiques. Peu à peu, on les découvre dans leur vie de tous les jours, avec leur manière de concevoir l'art et de se situer dans un monde de plus en plus complexe. Belle démarche en cette période de Covid, qui tue le monde du vivant et contraint les théâtres, les cinémas et les salles de concert à tirer le volet.