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Le blues roumain tome 1 sur 2

Jean-Pierre Longre (Préfacier, etc.)Radu Bata (Traducteur)
EAN : 9782373554007
146 pages
Unicite (04/03/2020)
4.57/5   7 notes
Résumé :
- Traductions inopinées : Radu Bata
Cette anthologie de poésie roumaine s'est constituée au gré des lectures et des rencontres fortuites sur Internet pendant sept ou huit années.

Il s'agit d'une anthologie de la poésie roumaine qui rassemble 57 poétesses et poètes roumain.e.s traduit.e.s par Radu Bata.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie babelio et les éditions Unicité pour ce moment de grâce qu'ils m'ont offert. J'ai eu beaucoup de chance lors de la dernière opération masse critique. En effet, la lecture de ce recueil de poésies avait tout pour me plaire. Une superbe couverture tout d'abord. J'adore les tons sombres d'où surgissent une luminosité et des coloris délicats. Ici, il faut féliciter Iulia Schiopu, pour la première de couverture et l'illustration intitulée « La Blouse roumaine », ainsi que Horațiu Weiker, dont la quatrième de couverture reprend (c'est un peu dommage que cela soit en taille 4 x 5 cm) le tableau « Il est où le bonheur ». Sur celui-ci on peut lire ceci : « Când o cauți/Fericirea e ca un ac/ În carul cu fân/Când o găsești, / E un nod/ În papură! » (Quand on le cherche/ le bonheur est comme une aiguille/Dans une botte de foin/ Quand on le trouve/ C'est un noeud dans la canne de jonc ! Cette dernière expression est l'équivalent de « chercher des taches dans le soleil »)

Voici la liste des 57 auteurs réunis ici. Elle trône légitimement avant la préface de Jean-Pierre Longre. Il faut y ajouter le poète Radu Bata avec plusieurs poèmes d'ailleurs (« la beauté », p. 31, « pornographie avec les nuages », p. 43, « plus chauds sur la banquise, plus seuls dans la bise », p. 76-77, « flagrant délit de faciès dans le pays du feu aux fesses », p. 84, « entre les cuisses de la nature », p. 126-127) : Iuliana Alexa, Dan Alexe, Luminita Amarie, George Bacovia, Ana Barton, Ana Blandiana, Max Blecher, Dorina Brândusa Landén, Emil Brumaru, Alexia Ema Ema/Artema Burn, Nina Cassian, Mircea Cartarescu, Mariana Codruţ, Mihaela Colin, Ben Corlaciu, Traian T. Coșovei, Silviu Dancu, Carmen Dominte, Rodian Drăgoi, Adela Efrim, Mihai Eminescu, Raluca Feher, Anastasia Gavrilovici, Horia Ghibutiu, Matei Ghigiu, Silvia Goteanschii, Mugur Grosu, Cristina Hermeziu, Nora Iuga, Vintilă Ivănceanu, Claudiu Komartin, Ion Minulescu, Ramona Müller, Ion Mureșan, Iv cel Naiv, Bil Bill Kostel Bezos/Felix Nicolau, Florin Partene, Elis Podnar, Mircea Poeana, Ioan Es Pop, Alice Popescu, Radmila Popovici, Eva Precub, Petronela Rotar, Ana Pop Sirbu, Octavian Soviany, Nichita Stănescu, Petre Stoica, Ramona Strugariu, Robert Serban, Mihai Şora/Luiza Șora, Iulian Tănase, Mihai Ursachi, Paul Vinicius, Gelu Vlasin, Vitalie Vovc, Anca Zaharia

Une poésie qui me parle, une poésie aux thématiques variées, une poésie résolument moderne, d'où internet par exemple n'est pas absent (cf. notamment p. 42 où l'on reçoit « comme un hostie infinie/ like après like »), bien au contraire, il serait même à l'origine de la rencontre des différents protagonistes. Une poésie qu'on lit sans modération et qu'on a envie de citer à profusion.
Je vous recommande ce recueil dont l'avant-dernier poème me semble brillant : « nous sommes tous/ une fourmi/traversant/-insouciante-/ le tranchant / de la hache » (p. 129, poème de Petre Stoica), car quoiqu'il arrive il ne faut pas « renonce[r] à la marotte fourbe de la poésie » (p. 106, poème de Mihai Ursachi), elle nous teint souvent en vie, parfois en joue.
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La grâce du labyrinthe



Le hasard fait bien les choses, surtout s'il est sollicité par les poètes. En l'occurrence, cette anthologie a bien été « imprévue » par un poète, qui plus est, un poète bilingue, qui passe le plus aisément du monde de sa langue maternelle à sa langue d'adoption, et inversement. Une chance pour nous, lecteurs, qui pouvons aller en toute confiance sur ses traces, nous promener parmi ses traductions et « adaptations » (oui, l'artiste se permet tout) de textes qui n'ont jamais dit leur dernier mot, et qui, s'ils ne prétendent pas représenter toute la poésie roumaine (remarquez le pluriel indéfini du sous-titre), y font de larges et profondes incursions.
La poésie roumaine ? s'interrogeront certains. Ah oui, Tristan Tzara, Benjamin Fondane, peut-être même Gherasim Luca. Bien sûr, ils sont indispensables à notre connaissance du passé littéraire proche et à notre culture… française, puisque ces Roumains ont écrit en français. Mais en Roumanie, dans la langue du pays ? Depuis trente ans, libérée d'une censure qui faisait peser sa contrainte (parfois productive, le plus souvent accablante) sur toutes les formes artistiques, la poésie a éclaté dans des directions très diverses, s'enrichissant d'une expression librement retrouvée, transcendant le lyrisme et la sensibilité, la passion et la vitalité inhérents à l'esprit roumain. le nombre de publications, en revues et en volumes, en ligne et sur papier, témoigne de la richesse poétique actuelle d'un pays de grande culture, que la lecture des pages qui suivent contribuera heureusement à faire connaître.
Attention ! Qu'on ne s'attende pas à y trouver quelque folklore, quelque exotisme que ce soit, même si le passé, la tradition, se rappellent à nous avec, par exemple, un quatrain d'Eminescu — qui n'a rien de folklorique. Et si le titre, « le blues roumain », fait allusion, en particulier, à la fameuse « blouse roumaine » immortalisée par Matisse, il peut renvoyer aussi au sentiment d'indéfinissable nostalgie que les Roumains condensent en un petit mot, le « dor », et à bien d'autres domaines poétiques et musicaux qui passent largement les frontières, voire les océans. Donc, pas de folklore, mais, véritablement, de la poésie d'aujourd'hui (et un peu d'hier), parfois complexe, plus souvent d'une simplicité toute suggestive, déclinée sur tous les tons, révélant toutes les sensibilités, s'adonnant à toutes les formes de vers et de prose, avec cependant, pour ainsi dire, un programme commun dévoilé dès le début par Nichita Stănescu : le poète « est touché par la grâce / et le souci des autres ».
Des gestes quotidiens aux visions fantastiques, de l'attente à la résignation, de la résignation au pessimisme, du silence éloquent à la parole légère, les textes choisis par Radu Bata ouvrent des passages étroits et infinis, jamais obscurs, toujours à taille humaine. Au choix, les chemins mènent, au-delà des paradoxes du désespoir et des cimes de la solitude, vers des tableaux insolites, étranges, voire surréalistes (au vrai sens du terme), parfois impressionnistes (toujours au vrai sens), d'où ne sont pas exclus les sourires de l'humour et les éclats de la vie heureuse. Et la nature est là, qui apaise et qui rassure, qui meuble les vides de l'existence humaine et humanise la violence du réel, qui « tire les rideaux rouges du froid », semant des « flocons d'espoir », de la « douceur » et de l'harmonie. Par-dessus tout, l'amour, ses couleurs, ses lumières et ses surprises, ses déceptions quand même, les battements du coeur rythmant les pensées et les phrases, les beautés de l'ici et les plaisirs du maintenant.
Il est temps à présent de suivre Radu Bata dans le labyrinthe enchanté de ses lectures, où l'on reconnaîtra ou découvrira quelques « valeurs sûres » appartenant à notre époque ou au passé proche (outre Eminescu et Nichita Stănescu déjà cités, Max Blecher, Nina Cassian, Ana Blandiana, Ion Mureşan, Mircea Cărtărescu, Paul Vinicius, Ioan Es Pop…), où l'on pourra s'arrêter sur quelques-unes des « poésettes » du traducteur, où l'on décèlera quelques influences et allusions plus ou moins ouvertes qui n'empêchent pas l'originalité de s'épanouir tous azimuts, où l'on croisera même Bernard Pivot, mais, aussi et surtout, où l'on fera maintes belles rencontres, maintes belles balades au fil desquelles on pourra trimballer son « cabas plein de météores », retrouver « le pays de l'enfance », contempler « un nuage qui a la forme d'un bateau », dormir avec « les bonnes planètes », « continuer de rêver » et répéter avec George Bacovia : « Des vers, ma mie, lis-moi encore ! »

Jean-Pierre Longre
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« On peut se taire comme si on faisait une révérence aux mots du futur » (cf. le poème « Sept silences et une attente », p.19). On peut aussi affirmer haut et fort son plaisir de lecture. Je fais une révérence à cette anthologie qui comprend des poèmes variés et frais.
La traduction me semble de bonne facture et plutôt réussie même si Radu Bata, lui-même poète, adapte pas mal. le livre m'a été prêté par Tandarica et je ne regrette pas cette lecture. À l'instar de Octavian Soviany, je vous souhaite d'ores et déjà un Joyeux Noël (cf. Voeux, p. 27-28).
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Un titre en forme de clin d'oeil à la « Blouse roumaine » de Matisse – ce vêtement chargé de fleurs et de motifs divers, apparemment sans logique, et qui finissent par former une image harmonieuse –, donne envie de se plonger dans ce joli livre.

Le « Blues roumain » (recueil, anthologie « imprévue », florilège, traductions « inopinées ») rassemble 57 poètes roumains rencontrés au cours de ses investigations « fortuites » par Radu BATA. Une poésie contemporaine et sensible, proche du quotidien, lyrique, mais sans excès, mélancolique et « bluesy » où chacun trouvera de quoi alimenter sa rêverie, son désespoir ou son envie d'ailleurs.

« On peut se taire en enfermant de l'intérieur tous les mots qui nous habitent » (J. Tanase). On peut aussi « grignoter en cachette les lettres tombées par terre » (M. Ghigiu), « marcher sur le fil du soir comme une lumière sur une balançoire » (R. Bata) et se persuader que « la douleur n'existe pas. Il existe seulement des blocs de glace sur lesquels nous accrochons nos vêtements comme sur un porte-manteau » (A. Efrim).

Aimer surtout cette « Météo du coeur » de R. Serban :
« Après la fin
d'un amour
la vie se ferme
comme un parapluie
jusqu'à
la prochaine averse »

Merci à Babelio et aux éditions Unicité





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Lire de la poésie
est toujours un régal,
de petites tranches de vie
présentées sans égal!

Des textes souvent pertinents
parfois impertinents
chantant tantôt l'amour,
la nature, la nuit, le jour...

Forcement tout ne plait pas,
mais quelques perles
se cachent ici ou là,
entre consonnes et voyelles.

Une anthologie imprévue,
mais très bien vue,
que Radu Bata
traduisit et rassembla.

Une belle découverte,
que tous ces textes,
que les Roumains poètes
nous laissent en tête...

A lire
et relire!
A déguster
et recommander!

Merci Babelio!
Merci Unicité!
Pour ces textes beaux,
tout en subtilité...

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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Rêvasser. Au commencement était ce verbe.
Et pour ce verbe je pourrais foncer, sabre au clair, dans les croisades les plus absurdes, mener des guerres insensées, gravir les sommets les plus raides ou bien passer, aux côtés de fantassins effrénés, les défilés les plus étroits.
Rêvasser, mieux que rire ou pleurer, mieux que parfaire les pyramides ou souvent les carnages, est le propre de l'homme.
Si jamais, dans ses heurts avec lui-même ou avec la nature, si jamais, sous le pavé de l'histoire, il en survivra quelque chose, franchira les contours, aussi méconnu et frêle soit-il, alors ce sera ce verbe, onde de paix et d'émerveillement coulée – depuis le commencement – dans la chair et les os de l'être humain, dans son âme.

L'être humain en train de rêvasser au fond de sa caverne, le regard rivé sur le feu, après une journée de lutte avec la bête, l'être humain qui, osant sortir aux confins de la forêt, voit la mer pour la toute première fois, l'être qui, sous l'auvent d'une hutte sent les larmes de la pluie tropicale, cet être qui, du haut de la cathédrale où tant d'années il a peiné en y apportant sa pierre – contemple à présent terre et cieux,– c'est être-là est mon frère.

( p. 128, Mihai Șora, traduction revisitée par l'auteur)
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ce pays centrifuge qui est le mien

un pays centrifuge
qui bouge sur la carte
un lieu mouvant où la seule échappatoire
est de te placer au plus près du centre
et une lutte fratricide pour ce point s’enclenche
où la force d’expulsion multiplie le zéro

quand j’étais petit
ma mère avait une centrifugeuse électrique
elle chargeait dedans le linge fraîchement lavé
et ce monstre de mécanique primitive commençait à vrombir
faisant trembler les murs et le plancher en béton
énervant tous les voisins

et par un orifice
s’écoulait ce qu’il restait de la sève des tissus
après avoir été essorés
comme les dernières gouttes de sang
d’un cadavre frais

à la fin on ôtait le couvercle
et on décrochait du cylindre métallique les habits écrasés
entremêlés drôlement
une manche qui sortait par le col
une autre fourrée dans la jambe
ou la braguette du pantalon
je sortais un mouchoir des poches
et je cherchais la face des choses
tournées à l’envers
elles étaient presque sèches et terriblement froissées
comme si elles étaient mâchées par un ogre
extrêmement attentif à sa propre digestion
mais il y avait toujours une chaussette qui manquait à l’appel
comme si elle avait voulu migrer
quitter cet endroit qui la faisait tourner en bourrique
pour des cieux plus sereins

et ce pays centrifuge qui est le mien
dont personne n'a encore trouvé le bouton
« stop »
rugit quelque part sur la carte
à rotations maximum

(Vitalie Vovc, pp. 81-82)
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BIOGRAPHIE

Sans regarder l’heure, je me demande pourquoi il est si tard.
Je suis vie. Je suis moi.
Un être en parfaite relation avec le néant.
Je ne me regarde dans la glace que la nuit.
Je suis un bon être : je partage ma solitude avec les murs
et ses yeux d’agate lapis-lazuli mer sombre,
ses yeux mélange d’Octobre et de Mai
que je vois sans ouvrir les paupières.

J’attends une pluie d’automne,
le pardon des pierres et l’oubli.
L’oubli qui ne vient pas. L’oubli qui ne pardonne pas.
L’oubli, cette douceur tant quémandée
qui reconnaît l’amour, la vérité
et qui ne vient plus nous habiter.
L’oubli, seul ami à défier le temps.

Je suis en vie, me voici.
Mon cœur bat, mes jambes obéissent.
Je peux boire de l’eau et écouter la Terre.
Je peux être tout ce que j’imagine
même en deçà de la carte terrestre.
Le chant des vallées connaît la solitude
des côtes dont je suis arrachée.

Un deuil blanc habille mon parcours.
Si je savais jusqu’où mène ce chemin,
j’écrirais le Curriculum Vitae
de l’homme qui porte la croix d’un autre.
Mais voilà, le vent tourne et les gens ne gardent la foi
que pour la montrer aux voisins
pendant la messe dominicale.

J’ai marché dans les pas dessinés
sur la mappemonde
et je suis restée seule en regardant mes traces.
Sur la dernière page,
mes lettres tremblent
et ses yeux lazuli
sont des points sur les i.

(Luminita Amarie, pp. 57-58)
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poème indolore

la douleur n’existe pas
il existe seulement des blocs de glaces sur lesquels nous accrochons nos vêtements
comme sur un porte-manteau
le vide n’existe pas
il existe seulement des couvertures qui cachent des bulles de savon
en revanche nous
nous existons bel et bien
l’identité est greffée dans nos peaux comme un code numérique
et parfois
— ce qui est la chose la plus grave —
nous donnons notre avis
oui la parole est la chose la plus grave qui puisse nous arriver

aujourd’hui on ne monte plus l’escalier marche après marche
les bandes roulantes nous élèvent sans hésiter
aujourd’hui on n’a plus rien à faire
absolument rien
on n’a même pas à rester droit
aujourd’hui on se laisse faire par les bandes
et on se tait
on avale les mots comme des boulettes de papier
et on est rassasié
suffisamment rassasié
pour croire que le savon puisse laver
que les blocs de glace puissent encore fondre
que la douleur n’existe pas
que tout ceci
n’est que le fruit de l'imagination
un fruit truffé
de vers

(Adela Efrim, pp. 37-38)
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Dans les clous d’un poème anatomique

J’avais un ami poète, un peu frappé sur le bord,
il venait chez moi, il comptait ses os
et chaque fois il y en avait un de plus.

Puis il s’asseyait sur un côté
et ouvrait ses blessures
comme les touristes les cartes Michelin.

Une rumeur imperceptible parcourait alors la pièce,
les femmes de la ville commençaient à pleurer
et les oiseaux s’assoupissaient
dans l’air du temps.

Mon ami le poète tendait alors les mains vers l’horizon,
ouvrait sa poitrine pour en sortir un abécédaire
et les femmes de toutes les villes commençaient à pleurer
les maires et les policiers fermaient les rues
et les fixaient avec des clous de girofle.

On entendait tout à coup
les pas secs de la nuit
et ma bien-aimée
grignotait en cachette les lettres
tombées par terre.

Matei Ghigiu, p. 24
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