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Bernard Noël (Préfacier, etc.)Thadée Klossowski (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070349814
216 pages
Gallimard (15/05/2008)
4.11/5   35 notes
Résumé :
Nus comme la nuit et beaux comme la mort, les poèmes de foudre, de folie et d'effroi, de Georges Bataille. Des poèmes dont il est aussi la victime extasiée.

Ces poèmes marient l'horreur d'être à la transgression, et incarnent littéralement " l'approbation de la vie jusque dans la mort ", autrement dit l'érotisme tel que le conçoit et le définit Georges Bataille. Né d'un père syphilitique et aveugle, en 1897, mort en 1962, il a rédigé le programme de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si l'on prend le temps, en lisant les notes, de jouer à l'exégète des brouillons, l'on percevra combien Bataille a bataillé pour dépouiller ses vers de toute évidence, pour comprimer le sens jusqu'à ce qu'il se révèle sous un nouveau jour, polysémique, difficile à appréhender sinon à lui inventer les liens qui n'y sont point. Poésie en forme de squelette donc traitant des limites du corps, squelette de l'esprit, de la vie, du langage... limites toujours à transgresser afin de les reconnaître.

De ce squelette naît donc à la fois l'exigence d'une attention sérieuse et celle du pouvoir de se laisser couler le long de la ligne de l'indépassable : la mort mais aussi le précipice de l'excès des passions, l'inacceptable obscénité des souillures pour pourfendre la poésie et la rendre à cette autre forme de langage qu'est l'expérience intérieure de l'au-delà, vraie poésie au-delà du langage.

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Des poésies ciselées, d'une fulgurante beauté évoquant l'amour, l'érotisme, la mort. Bataille allie le sublime au trivial parlant ainsi des plaisirs, des doutes propre à l'Humain. Certaines poésies de par leur brièveté exposent l'instantanéité d'un plaisir, d'une pensée, d'un rêve. Les images fortes et le langage épuré nous offre une vision kaléidoscopique de la vie. La poésie est partout, elle est totale, absolue,  intransigeante : Bataille et ses poèmes font corps, ils dansent pour ne plus faire qu'un laissant surgir un cri, comme une déchirure, celui tragique de la jouissance ou de la mise à mort.
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~ Eros & Thanatos ~

En feuilletant l'Archangélique, me reviennent les mots de Baudelaire « L'homme et la femme savent de naissance que dans le mal réside toute volupté » 

Georges Bataille, en a fait de cette affirmation le sujet majeur de son oeuvre littéraire & poétique !
Des fragments enroulés de la mort, aussi, de joie suppliciée, teintés d'un érotisme glacé !

Et qui mieux que Bernard Noël pour vous donner envie de découvrir la poésie Bataillienne !

«Tout en nous, dans nos actes comme dans notre pensée, appelle à la dissimulation du Néant et de la Mort ; tout chez Bataille exige au contraire d'oser contempler l'irrémédiable et d'en méditer l'émotion blessante. Depuis cinquante ans, cette exigence n'a pas fait école, mais elle n'a cessé de hanter quelques poètes…»

Mais aussi beaucoup d'entre nous !
Osez Bataille, sortez de votre petite zone de confort et laissez-vous habiter par la gêne & la confusion ! Paradoxalement, tard la nuit, à certaines heures, certains passages sont aussi beaux comme s'ils avaient été murmurés ...
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J'avais vaguement entendu parler de Georges Bataille (1897-1962), mais son oeuvre m'était pratiquement inconnue. Je savais qu'il s'était plus ou moins intéressé à l'érotisme, mais j'ignorais qu'il avait de nombreuses autres cordes à son arc. J'ai lu (ou essayé de lire) ce recueil de poésies parues en 1944. Ce qui m'a frappé dans ces textes de Bataille, c'est son obsession de la douleur, la mort, du néant… c'est-à-dire apparemment l'envers de l'érotisme. On est très loin d'un sujet libertin ou a fortiori grivois. Je n'ai pas vraiment aimé ces poèmes, qui sont non seulement très sombres, mais aussi assez hermétiques. Je mets en citation sur Babelio une poésie qui me parait caractéristique.
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Recueil de poèmes souvent très crus où Georges Bataille met en parallèle la question de l'amour avec celle de la mort, ou, comme on dit, Eros et Thanatos. Certains poèmes sont d'une dureté presque inédite. Je déconseille cette lecture aux amateurs de textes érotiques, la vision de l'auteur sur l'acte de chair étant très négative, très cruelle et le parallélisme avec la mort très prononcé.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Je bois dans ta déchirure
et j'étale tes jambes nues
je les ouve comme un livre
où je lis ce qui me tue.
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Je rêvais de toucher la tristesse du monde
au bord désenchanté d'un étrange marais
je rêvais d'une eau lourde où je retrouverais
les chemins égarés de ta bouche profonde

j'ai senti dans mes mains un animal immonde
échappé à la nuit d'une affreuse forêt
et je vis que c'était le mal dont tu mourais
que j'appelle en riant la tristesse du monde

une lumière folle un éclat de tonnerre
un rire libérant ta longue nudité
une immense splendeur enfin m'illuminèrent

et je vis ta douleur comme une charité
rayonnant dans la nuit la longue forme claire
et le cri de tombeau de ton infinité.
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l'excès de ténèbres
est l'éclat de l'étoile
le froid de la tombe est un dé

la mort joua le dé
et le fond des cieux jubile
de la nuit qui tombe en moi!
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dans un bol de gin
une nuit de fête
les étoiles tombent du ciel

je lampe la foudre à grands traits
je vais rire aux éclats
la foudre dans le coeur
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Poèmes
pas courageux
mais douceur
oreille de délice
une voix de brebis hurle
au delà va au delà
torche éteinte.
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Videos de Georges Bataille (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Bataille
Yannick Haenel et son invitée, Linda Tuloup, lecture par Emmanuel Noblet.
Depuis plus de deux décennies, Yannick Haenel éclaire le paysage littéraire français de ses romans singuliers, où se concentrent les désirs multiples et où nous côtoyons, souvent avec jubilation, l'univers de personnages en quête d'absolu. Au cours de ce grand entretien, un format qui lui sied particulièrement, l'écrivain reviendra sur ses passions. La peinture d'abord (il a écrit sur le Caravage un essai inoubliable), mais aussi le théâtre (son Jan Karski a été adapté sur scène par Arthur Nauzyciel), la photographie (Linda Tuloup sera à ses côtés), l'histoire… On parlera aussi de littérature, de celle qui l'aide à vivre depuis toujours, d'écriture et de ce qu'en disait Marguerite Duras dont l'oeuvre l'intéresse de plus en plus, et de cinéma, vaste territoire fictionnel dont il s'est emparé dans Tiens ferme ta couronne, où son narrateur se met en tête d'adapter pour l'écran la vie de Hermann Melville, croisant tout à la fois Isabelle Huppert et Michaël Cimino…
Écrivain engagé, il a couvert pour Charlie Hebdo le procès des attentats de janvier 2015, en a fait un album avec les dessins de François Boucq, et continue de tenir des chroniques dans l'hebdomadaire. Son dernier roman, le Trésorier-payeur, nous entraîne à Béthune dans une succursale de la Banque de France, sur les traces d'un certain Georges Bataille, philosophe de formation et désormais banquier de son état, à la fois sage et complètement fou, qui revisite la notion de dépense et veut effacer la dette des plus démunis. Mais comment être anarchiste et travailler dans une banque ? Seuls l'amour et ses pulsions, le débordement et le transport des sens peuvent encore échapper à l'économie capitaliste et productiviste…
Une heure et demie en compagnie d'un écrivain passionnant, érudit et curieux de tout, pour voyager dans son oeuvre et découvrir les mondes invisibles qui la façonnent.
À lire (bibliographie sélective) — « le Trésorier-payeur », Gallimard, 2022. — Yannick Haenel, avec des illustrations de François Boucq, « Janvier 2015. le Procès », Les Échappés, 2021. — « Tiens ferme ta couronne, Gallimard, 2017 (prix Médicis 2017). — « Les Renards pâles, Gallimard, 2013. — « Jan Karski, Gallimard, 2009 (prix du roman Fnac 2009 et prix Interallié 2009) — « Cercle, Gallimard, 2007 (prix Décembre 2007 et prix Roger-Nimier 2008). — Linda Tuloup, avec un texte de Yannick Haenel, « Vénus. Où nous mènent les étreintes », Bergger, 2019.
Un grand entretien animé par Olivia Gesbert, avec des lectures par Emmanuel Noblet, et enregistré en public le 28 mai 2023 au conservatoire Pierre Barbizet, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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C'est mon quiz, mon Bataille, fallait pas qu'il s'en aille !

Ce qui est écrit est écrit, mais je ne comprendrai jamais pourquoi Georges en a fait toute une histoire :

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