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Citations sur Le Bleu du ciel (65)

Un soir, à la lumière du gaz, j'avais levé mon pupitre devant moi. Personne ne pouvait me voir. J'avais saisi mon porte-plume, le tenant, dans le poing droit fermé, comme un couteau, je me donnai de grands coups de plume d'acier sur le dos de la main gauche et sur l'avant-bras. Pour voir... Pour voir, et encore : Je voulais m'endurcir contre la douleur. Je m'étais fait un certain nombre de blessures sales, moins rouges que noirâtres (à cause de l'encre). Ces petites blessures avaient la forme d'un croissant, qui avait en coupe la forme de la plume.
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Avant de tomber tout à fait malade, ma vie était d'un bout à l'autre une hallucination maladive. J'étais éveillé, mais toutes choses passaient trop vite devant mes yeux, comme dans un mauvais rêve.
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Elle se leva et, lentement, alla s'asseoir sur le rebord de la fenêtre: elle me regardait, sans trembler.
-Tu le vois, je vais me laisser aller...en arrière.
Elle commença, en effet, le mouvement qui, achevé, l'aurait basculée dans le vide.
Si odieux que je sois, ce mouvement me fit mal et il ajouta le vertige à tout ce qui déjà s'effondrait en moi. Je me dressai. J'étais oppressé, je lui dis:
-Reviens. Tu le sais bien. Si je ne t'aimais pas, je n'aurais pas été si cruel. J'ai peut-être voulu souffrir un peu plus.
Elle descendit sans hâte. Elle paraissait absente, le visage flétri par la fatigue.
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Il y avait en bas une partie de rocher en surplomb. Si je n'avais, d'un coup de pied, arrêté ce glissement, nous serions tombés dans la nuit ; et j'aurais pu croire, émerveillé, que nous tombions dans le vide du ciel.
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Je ne veux plus mourir. Je veux vivre avec toi… Quand tu t’es mise sur le rebord de la fenêtre, j’ai eu peur de la mort. Je songe à la fenêtre vide… j’ai eu terriblement peur… toi… et puis moi… deux morts… et la chambre vide…
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- Les hommes sont des valets de chambre... S'il y en a un qui a l'air d'un maître, il y en a d'autres qui en crèvent de vanité... mais... ceux qui ne s'inclinent devant rien sont dans les prisons ou sous terre... et la prison ou la mort pour les uns... ça veut dire la servilité pour tous les autres...
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Ce fut si beau que j’aurais voulu ne plus vivre.
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La terre sous ce corps, était ouverte comme une tombe, son ventre s'ouvrit à moi comme une tombe fraiche.Nous étions frappés de stupeur, faisant l'amour au dessus d'un cimetière étoilé.Chacune des lumières annonçait un squelette dans une tombe, elles formaient ainsi un ciel vacillant, aussi trouble que les mouvements de nos corps mêlés.
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A cette marée montante du meurtre, beaucoup plus acide que la vie (parce que la vie n'est pas aussi lumineuse de sang que la mort), il serait impossible d'opposer plus que des vétilles, les supplications comiques de vieilles dames.
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Je regardais au loin... Une armée d'enfants rangée en bataille. Ils étaient cependant immobiles, mais en transe. Je les voyais, non loin de moi, envoutés par le désir d'aller à la mort. Hallucinés par des champs illimités où, un jour, ils s'avanceraient, riant au soleil : ils laisseraient derrière eux les agonisants et les morts.
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