C'est ce que j'appelle une très belle écriture et ce n'est pas pour rien que
George Bataille, qui n'a pas été reconnue de son vivant, a influencé de grands écrivains.
C'est aussi une écriture qui dérange comme avec "
Ma mère" publié en 1966 et qui évoque des rapports troublants entre un fils et sa mère.
Ce roman n'est pas une histoire d'inceste mais plutôt de débauche, de dévotion et surtout de psychologie masculine. Bataille raconte l'amour de Pierre pour sa mère qui va l'entraîner dans la perversion.
Pierre est un petit garçon fragile et après avoir grandi à la campagne chez sa grand-mère, il rejoint ses parents à Paris à l'adolescence. Il y découvre son père. Ce père alcoolique le terrifie et il se raccroche à sa mère.
A la mort du père, il se retrouve seul avec sa mère et il en est heureux mais elle décide de lui révéler ce qu'elle lui a toujours caché : l'horreur de sa vie dissolue dans la boisson, les femmes, les plaisirs du sexe. Dès lors vont se développer entre Pierre et sa mère des relations incestueuses, elle va le faire coucher avec ses maîtresses et chercher à l'entraîner dans sa folie. Elle va entreprendre un voyage en Égypte pour échapper à cette situation en laissant Pierre dans les bras de Hansi dont il va tomber amoureux.
Je trouve qu'il n'y a rien de pornographique dans ce roman, aucune scène de sexe n'est décrite, seulement le ressenti. de plus, la perversion est toute relative car le sexe est l'affaire de chacun quand il s'agit d'intimité. Mais ce qui est très fort c'est la façon dont Bataille fait monter la tension de l'enferment dans lequel se trouve le jeune homme, incapable de vivre sans vénérer sa mère. C'est puissant.