Difficile de faire une critique de ce recueil. La plupart des romans ou récits qu'il contient ont déjà plusieurs critiques sur Babelio.
En revanche, ce qui me semble intéressant dans la collection de la Pleiade, c'est la lecture de ces oeuvres successives, parfois dans leurs différentes éditions, avec leurs variantes et corrections de l'auteur. On se retrouve alors immergé dans le monde de l'auteur. Concernant Bataille, je suis fasciné par cette plongée dans son univers : érotisme, sexe, déchéance, déviances, souillure, mort, souffrance, folie... à travers les déboires de ses différents personnages, et de leurs interrogations existentielles. Personnages qui me paraissent interchangeables d'une oeuvre à l'autre.
Bien évidemment, on ne fait pas le tour de l'univers de Bataille en une seule lecture. C'est donc un livre que je vais relire et relire, et qui constitue déjà un de mes livres de chevet.
Commenter  J’apprécie         130
Le Mort
Edouard retomba mort.
Un vide se fit en elle, qui l'éleva comme un ange. Ses seins nus se dressèrent : un lugubre frisson la porta dans l'église de rêve où l'épuisement, le silence et le sentiment de l'irrémédiable l'achevèrent.
En extase, au-dessus de l'horreur de la maison, Marie désespéra.
elle se repris soudain, se jouant de son désespoir.
Edouard en mourant l'avait suppliée de se dénuder.
Elle était pâle, échevelée, les seins fermes jaillis de la robe déchirée.
L'horreur disposait d'elle absolument comme l'assassin de la nuit noire.
Le Petit
En ce qu'elle a d'intime, de doux, de désintéressé, la société repose sur le mal : elle est comme la nuit, faite d'angoisse.
À propos du roman de Yannick Haenel, le Trésorier-payeur (Gallimard, septembre 2022) qui est lié à Georges Bataille : c'est en un sens une biographie imaginaire de Bataille en banquier anarchiste d'une succursale de la Banque de France. Une lecture romanesque déviante de la Part maudite.