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Un siècle, cinq femmes, une dynastie...

Martha Batalha nous retrace l'histoire de la famille Jansson depuis son arrivée à Rio en 1904.
Embassadeur de Suède au Brésil, Johan Jansson et son étrange épouse, Birgit, séduits par la plage déserte d'Ipanema, décident d'y faire construire un château qui deviendra vite l'endroit à la mode de la région.
Sur trois générations, Ipanema évoluera en un quartier multiculturel, théâtre de toutes les excentricités et de tous les bouleversements sociaux.
De multiples destins vont s'y croiser, mêlant politique, culture, moeurs et sentiments.
Trois générations que cinq femmes vont plus particulièrement marquer de leur empreinte.

Birgit, soixante-dix kilos de femme répartis sur un mètre cinquante.
Aux prises avec des voix intérieures depuis l'enfance, le déménagement à Ipanema lui procure un certain apaisement et une plus grande confiance en elle.
Elle élève ses trois fils, Axel, Vigo et Niels, dans un tourbillon de mondanités qui ne prendra fin qu'avec le décès accidentel de Johan.

Laura Alvim est voisine des Jansson.
Cette toute jeune fille voit sa vie basculer lorsqu'à 14 ans, elle va au théâtre pour la première fois.
Comment expliquer cette extase à la fin de la pièce ?
Laura a trouvé sa voie mais elle devra batailler ferme pour avoir un jour d'autres spectateurs que ses trois jeunes voisins enamourés.

Guiomar, affublée d'un strabisme et stigmatisée par ses copains de classe.
Pas jolie, pas laide non plus.
Elle plaît pourtant à Niels, le seul des fils Jansson resté à Ipanema qui s'empresse de l'épouser.
Sincèrement amoureuse de son mari, elle n'a pas de grandes ambitions et s'ennuie ferme dans un mariage pourtant heureux..
Mère d'Otavio, alias Tavinho, elle sera toute sa vie jalouse de sa belle-fille.

Estella, la femme de Tavinho a sans doute la personnalité la plus forte de cette fresque haute en couleurs.
D'abord soucieuse des convenances et imprégnée de son rôle de maîtresse de maison, elle finira par s'émanciper et n'en faire qu'à sa tête face à un mari mal dans sa peau.

Enfin, Maria Lucia, ancienne copine de Tavinho, s'impose également par son indépendance en choisissant le journalisme comme profession et en osant s'afficher au côté d'un prisonnier politique, membre d'une cellule révolutionnaire.

Chronique d'un changement de société et de l'évolution de tout un pays, Un château à Ipanema est conté sur un ton à la fois grave et léger.
Álvaro Alvim, Laura Alvim et la famille Jansson apparaissent ici en tant que personnages fictifs, bien que Martha Batalha se soit considérablement documentée sur leurs biographies et sur l'époque à laquelle ils vécurent.
Cela donne un roman foisonnant d'anecdotes parfois cocaces, toujours captivantes.
Une plume fluide, simple mais efficace qui n'ennuie jamais.
Un chouette moment de lecture.
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Le premier roman de la brésilienne Martha Batalha était délicieux, écrit avec une verve constante et une malice enivrante. Après Les mille talents d'Euridice Gusmao, Un château à Ipanema semble partir sur les mêmes bases capiteuses. Mais cela ne dure pas hélas, alors que cette traversée carioca d'une grande partie du XXe siècle promettait beaucoup. La faute, principalement, à une surabondance de protagonistes que l'auteure fait se croiser, les mettant en lumière lors d'un chapitre avant de les abandonner à leur sort et de les faire réapparaître alors que nous les avons peu ou prou oubliés. Il n'y a pas de personnage principal dans le livre, pas même ce château à Ipanema qui ne tient la vedette que dans le premier tiers du livre. Alors oui, le roman est plein de péripéties plus ou moins burlesques et Martha Batalha reste une conteuse douée mais la vivacité du récit est trop prononcée et le rythme bien trop rapide pour que l'on s'attache à quoi que ce soit, pris dans une vélocité narrative qui n'octroie aucune pause. Une franche déception donc eu égard aux espérances mises dans le talent de Martha Batalha qui n'est pas complètement absent dans ce deuxième roman mais qui est comme bridé par une course effrénée et haletante à travers le défilement des années.
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« Un château à Ipanema » est une chronique carioca centrée sur le quartier le plus célèbre de Rio de Janeiro, Ipanema.

Sur trois générations de descendants de Suédois devenus Brésiliens, Maria Batalha retrace la « grande époque » d'Ipanema avec son insouciance, sa musique bossa-nova jusqu'à un début de décadence marquée par les années sombres de la dictature et l'arrivée de la violence avec l'implantation progressive des favelas.

Un roman doux-amer dont le ton froid et détaché, n'est jamais parvenu à me toucher !

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Après un séjour à Vienne où le docteur Freud s'est penché sur le cas de Birgit, la jeune femme suédoise qui parle avec les voix qui sont dans sa tête, le couple formé par Johan Jansson et Birgit traverse l'Atlantique en 1904 et s'installe à Rio, où il sera ambassadeur de Suède. Il est blond et gigantesque ; elle est toute petite et ils forment un couple uni, qui veut construire sa maison à Ipanema, un quartier encore vierge de toute habitation. Ce sera un étrange château mauresco-gothico-Renaissance où les voix de Birgit se tairont, un certain temps.
Trois garçons viendront au monde, dont Yohan, futur consul de Suède. Mais la vie avance avec ses drames, le château est vendu puis sera détruit.

Ainsi commence la construction du très chic quartier de Rio, Ipanema, avec sa plage de sable fin. Des voisins venus du Portugal s'installent, la famille Alvim, dont la fille Laura au châle rouge rêve de devenir comédienne. Elle touchera des doigts le métier grâce aux cours de Pietra, comédienne forcée à renoncer à sa carrière après un accident de scène.

Nous suivons ainsi les générations qui s'enchaînent, entre carrières diplomatiques, deuils, amours, découvertes de secrets de famille. C'est à la naissance d'un quartier que nous assistons, sur fond de dictature puis d'avancée vers plus de démocratie. La torture, les meurtres, les arrestations arbitraires et les incarcérations abusives font partie du quotidien.

Les personnages foisonnent (on a parfois un peu de mal à suivre...), sont bien esquissés mais c'est surtout le contexte historique et social qui est intéressant. Un regard objectif sur le Brésil, à partir de quelques personnages réels dont la vie est peu ou prou imaginée et de nombreuses créations. A découvrir.
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C'est un premier roman de l'autrice, j'avoue avoir eu du mal a me plonger dans cette lecture, puis petit à petit c'est devenue une lecture plaisante et enivrante.
Ce livre se déroule sur 3 générations avec des femmes qui vont marquer l'histoire d'Ipanema.
Pas de personnage principal c'est ce qui m'a dérangé un peu, mais certes le roman es plein de péripéties, mais un peu rapide selon moi pour que l'on puisse s'attaché aux différentes protagonistes du livre.

Ce n'est pas une déception mais cependant c'est une belle lecture pour ma part et surtout j'ai voyagée au brésil et dans des magnifiques paysages grâce a ce roman .
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C'est ma première rencontre avec l'auteure brésilienne Martha Batalha. Je m'attendais à un roman plutôt léger, mais Un château à Ipanema est comme un caméléon et change son ambiance au fur et à mesure que les années passent dans ce beau pays qu'est le Brésil…

Sans trop de détour, le lecteur accompagne le couple Jansson dans leur voyage à Ipanema. En effet, en 1904, ils quittent la Suède pour le Brésil, où Johan devient ambassadeur. C'est un couple assez curieux : Johan, géant de taille et Birgit, hantée par des voix qui la poussent à faire certains gestes à d'innombrables répétitions. La dernière goutte pour quitter l'Europe fut le traitement sans succès de Sigmund Freud. Ne voyant pas leur avenir en Suède, ils s'installent donc à Ipanema, dans cette station balnéaire qui ressemblent à un paradis, un petit monde à lui. Ils y construisent un château et mettent 3 fils au monde.

L'attention sera progressivement dirigée sur les enfants du couple ou sur leurs compagnes, le récit ne s'arrêtant qu'en 2008. Nous parcourons donc tout le siècle de l'Histoire tourmentée du pays. En effet, le livre qui commence comme un récit d'un couple devient progressivement un témoignage de la transformation du pays. Plus légère au début, dans une ville où se côtoient les gens divers, souvent assez excentriques. Puis sombre quand on s'enfonce dans le trou noir de la dictature et de la torture. On a à peine le temps de souffler et on nous envoie dans les années de changement de la société. Tandis que les plus âgés secouent la tête, Estela, notre héroïne touchante de la deuxième moitié du récit, engloutit les livres sur l'émancipation de la femme, enfile un survêtement moulant et fait de la gymnastique devant la télé.

Un château à Ipanema est un roman doux-amer sur la vie. En alternant de petites anecdotes comme les rivalités entre la mère et sa belle-fille dans la cuisine qui font sourire, avec des passages extrêmement noirs sur la dictature, Martha Batalha a su créer une histoire très vivante et touchante sur l'intimité d'un individu dans les tourments de l'histoire. L'écriture est assez originale et je serais plutôt curieuse de découvrir également le premier roman de l'auteure (Mille talents d'Euridice Gusmao).
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Ce qui fait le charme et la spécificité dans les deux romans de Martha Batalha que j'ai lu, c'est la façon de traiter les personnages. Nous avons une narration avec des personnages qui arrivent et qui sont présentés, quand cette partie de l'histoire arrive à une certaine conclusion nous avons alors un chapitre qui est consacré à ce personnage avec toute sa biographie ou presque et elle raccroche le wagon de l'histoire qui nous occupe à ce moment de l'intrigue. Ainsi chaque personnage devient u personnage important. Cela va de la maîtresse de maison à l'employée de maison. Elle va même chercher des personnages qu'on a perdus de vu à un certain moment. Il y a une certaines déstructuration du temps dans cette construction narrative.

Martha Batalha semble très attachée à l'histoire du Brésil mais en partant des changements dans le quartier, la famille, la maison. On voit ainsi l'évolution des moeurs et de l'architecture. Elle montre aussi qu'un quartier c'est aussi des amis pour la vie. L'un des personnage va même jusqu'à faire un "état des lieux" des contrées les plus perdues pour mieux se reconstruire grâce aux rencontres. La roue de la vie a beau tourner il semble qu'il y a comme des boucles qui se créent tant que tout n'est pas résolu.

On trouve dans ce roman la vie de certaines femmes et leurs particularités selon leurs milieux sociaux, avec les évolutions des temps modernes. La télévision brésilienne semble avoir évolué avec elles. On va voir dans les années 70-80 le langage changer et elles entendent parler d'émancipation, on leur parle de sexualité. On est dans un monde patriarcal avec un rejet de l'homosexualité ce qui va compliquer la vie de certains personnages. On a par exemple un père qui martèle semaine après semaine que tous ceux qui passent à la télévision sont des pédales ce qui n'est pas sans conséquences. On est dans la souffrance, le déni, les excès. l'alcoolisme et la violence sont aussi présents. La prostitution aussi fait parti du paysage urbain avec ses quartiers et l'hypocrisie. On a d'un côté la modernité et de l'autre les traditions et les croyances qui ont la dent dur, notamment en ce qui concerne les envoûtements et les mondes des morts.



On va passer d'une femme à l'autre, d'un homme à l'autre dans un enchaînement qui n'est pas toujours un passage de relais mais presque. On a une fresque historique qui nous montre les hauts et les bas des gens qu'on pourrait croire "privilégiés". Les rivalités entre les femmes ne sont pas toujours celles qu'on croit... Dans ce roman il y a assez peu de solidarité entre les femmes. On est dans l'idée de "royaume" où chacune veut régner sur leur château intérieur.

La musique, la vie sociale, les vêtements, la cuisine, les intérieurs impeccables, les relations intimes, ils sont dans la recherche de la perfection et de la satisfaction. On a des sortes de travelling de l'extérieur vers l'intérieur et inversement.

Il y a beaucoup de moments forts et souvent liés à la souffrance, morale ou physique. Beaucoup d'émotions... c'est parfois viscéral et parfois psychique. Cela peut venir de l'extérieur mais aussi de l'intérieur.[...]
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Après la lecture pétillante de "les mille talents d'Euridice Gusmaõ" il m'était difficile de ne pas découvrir le nouveau roman de Martha Batalha, qui est une conteuse que j'ai beaucoup apprécié. Cette ville du Brésil qu'est Rio laisse présager un contexte chaleureux et coloré, tout aussi captivant.

L'ambassadeur et Suède et sa famille arrivent en poste dans le très chic quartier d'Ipanema, au coeur de Rio de Janeiro. La ville indolente et festive conquière tout de suite le coeur de ce couple nordique. Brigid, qui est instable psychologiquement commence à revivre et pour parfaire le décor, Johan fera construire un château art déco totalement étonnant qui sera le lieu d'immenses fêtes. La famille Jansson va se pérenniser au coeur d'un Brésil chaleureux et pittoresque.

Ce second roman ressemble de part la plume si particulière et excentrique de Martha Batalha, au premier roman mettant en scène Euridice Gusmaõ, mais il n'est pas aussi attrayant. La première partie qui raconte l'installation du couple est vraiment captivante, mais dans la seconde, le lecteur se noie sous le flot des personnages de cette fresque brésilienne. L'auteure suit l'histoire de la famille Jansson à travers les mariages des enfants de Brigid et Johan, et par moment c'est un peu flou.

Par contre les portraits de femmes sont puissants et bien travaillés, profonds presque. En dehors de cet aspect, il y a une foule de protagonistes qui empêchent l'auteure de développer certaines histoires qui mériteraient peut-être de l'être. Elle les met en scène puis les oublie - de même que le lecteur - dans un coin, puis les fait resurgir alors que l'on s'en est désintéresser. de même le contexte historique du pays reste léger, alors que les différences sociales sont présentes partout dans Rio de Janeiro. A la lecture de ce roman, on ne peut s'empêcher de penser à Arto Paasilinna et ses développements pour le moins burlesques. (...)

Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Roman d'une grande douceur malgré les événements que peuvent traverser les différents personnages. On s'attache tour à tour aux différents protagonistes et leur univers. Un livre qu'on a hâte de venir retrouver chaque fois qu'on doit le poser !
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Dans « Un château à Ipanema », l'auteure, Martha Batalha, conte à son lecteur un siècle de vie brésilienne à travers le couple Edward et Birgit, suédois venu s'installer à Rio de Janeiro. En effet, tous les personnages du roman gravitent, ont un lien direct avec la famille Jansson et son château! La première partie du roman est consacrée à la famille Jansson, aux fêtes somptueuses qu'elle donne dans son château, à Birgit et sa personnalité particulière dictée par des voix, à l'amour que Edward porte à sa femme, à l'effervescence de la station balnéaire Ipanema. Puis le rythme s'accélère avec l'entrée en piste de plusieurs personnages qui arrivent, repartent, reviennent, ou pas. J'avoue que ce changement de personnages est un peu déstabilisant et je me suis perdue un peu au début de la deuxième partie du roman. Cependant, l'auteure a un vrai don de conteuse et elle a su me captiver et apprécier tous ces personnages qui ont tous un lien entre eux.

Avec « Un château à Ipanema », j'ai découvert le Brésil avec son évolution en cent ans et plus précisément Rio de Janeiro avec ses paysages, son climat, la construction et l'évolution de la station balnéaire Ipanema qui fût flamboyante, chatoyante avant de perdre un peu de sa prestance. le côté sombre du Brésil y est présent aussi: les attentats contre le gouvernement, les arrestations abusives, l'apparition des favélas. L'auteure n'en oublie pas les télénovelas si caractéristiques de ce pays et l'engouement surtout des femmes pour ces feuilletons! En parlant des femmes, Martha Batalha leur donne, dans son roman, une jolie place avec une réelle importance et en décrivant leur évolution dans la société et leur force: leur force d'amour, leur compassion, leur indépendance, leur sensibilité. L'auteure évoque aussi l'homosexualité et la difficulté de se l'avouer ainsi que l'apparition du Sida. « Un château à Ipanema » est une fresque sur 100 ans d'une partie du Brésil avec son histoire, son avancée, ses habitants avec leurs joies et leurs peines. J'ai traversé ce siècle avec la plume douce et sincère de Martha Batalha qui a su me conter ce Brésil là!!
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