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EAN : 9782752904966
291 pages
Phébus (06/10/2011)
3.21/5   7 notes
Résumé :

En 1942, un avion anglais survole la zone occupée. Une panne l’oblige à atterrir au milieu de nulle part. L’avion est endommagé et l’un des pilotes, John Franklin, est blessé au bras. Les cinq Anglais cheminent dans la forêt avant de trouver refuge dans une ferme, tenue par des résistants. Ceux-ci acceptent de les cacher dans leur moulin et de leur chercher des faux-papiers afin qu’ils puissent gagner la z... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
H.E.Bates est un auteur qui me tient à coeur et que j'ai personnellement contribué à "réhabiliter" auprès de l'éditeur français.
Auteur classique régulièrement réédité en anglais et traduit dans une quinzaine de langues, il est totalement méconnu en France car peu de ses titres ont été traduits en français: 3 romans en 1951/53/54 - qui sont pratiquement introuvables aujourd'hui - et un recueil de 35 nouvelles: Seven by Five - tronqué en Six par Quatre chez Gallimard en 1966, encore disponible en médiathèque et sur certains sites. Depuis, plus rien.
H.E.Bates participa activement à la 2de guerre mondiale, en tant que chroniqueur pour la Royal Air Force. C'est ainsi qu'il écrivit quelques-uns de ses meilleurs romans de guerre, dont celui-ci (titre original: Fair Stood the Wind for France) écrit en 1944 - et adapté au cinéma en 1980 par Martyn Friend (avec Cécile Paoli dans le rôle de Françoise).
Décédé en 1974 à l'âge de 69 ans, H.E.Bates a laissé une oeuvre colossale: 25 romans majeurs, 323 nouvelles regroupées en 23 recueils - il se range parmi les meilleurs nouvellistes anglo-saxons contemporains - sans compter ses poèmes, pièces de théâtre, scenari de films, romans jeunesse, livres de jardinage, essais, pamphlets, articles, plus sa propre autobiographie en 3 volumes.
Plus que la complexité des personnages ou de l'intrigue, c'est à celle des émotions qu'il s'attache, qu'il rend avec virtuosité grâce à un style clair et simple. Son amour pour la nature, pour les femmes et la famille, sa tendresse pour les gens ordinaires, les perdants, les héros malgré eux, transparaissent dans chacune de ses histoires, avec une exubérance, un humour et une sensualité à fleur de peau, qui ne peuvent que toucher le lecteur contemporain. + d'infos sur le site The H E Bates Society: http://www.hebates.co.uk/HEbiog.htm
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C'est l'histoire d'un aviateur anglais qui doit atterrir en zone occupée, victime d'une panne d' avion. Grièvement blessé, il est recueilli par des résistants qui le cachent dans leur ferme, le soignent et lui obtiendront des papiers.
john tombera amoureux de la jeune fille qui s'occupe de lui et qui l'apaise malgré le danger encouru par les siens.
ce livre a été écrit en 1944 et comme dit le quatrième de couverture étonne par sa justesse et sa modernité.Un roman sur la simplicité de cette famille qui déborde de chaleur humaine et prend tous les risques pour libérer leur pays.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Chapitre 6.
Franklin, la jeune fille et Pierre montèrent dans la carriole pour aller en ville le lendemain matin, vers les 9 heures.
La jeune fille était assise à l’avant sur le large banc, tenant sur ses genoux deux poulets enveloppés dans du papier d’emballage. Pierre menait l’attelage et Franklin, vêtu d’une veste noire, d’un pantalon noir à fines rayures grises, et d’une chemise bleue, rayée elle aussi, était entre eux. La veste était boutonnée jusqu’en haut pour cacher le bras blessé, passé sans la manche sous la chemise. La campagne était écrasée de soleil. Après la rivière, le terrain montait, et entre les parcelles de chaumes clairs s’intercalèrent après les premiers kilomètres de plus en plus de vignobles. Le long de la route, il y eut d’abord des champs de betteraves et de pommes de terre, puis, plus haut, des vignes aux feuilles blanchies par la poussière de l’été.
– Sommes-nous loin de la ville ? demanda Franklin.
– À six kilomètres, répondit la jeune fille.
– Comment s’appelle-t-elle ?
– C’est un grand bourg. C’est jour de marché.
Elle ne voulait toujours pas lui répondre, et il s’interdit de lui reposer la question. Même s’il en voyait le nom ou l’entendait mentionner, il résolut de ne rien laisser paraître. Il voulait uniquement s’en servir pour s’orienter sur la carte. Il n’avait aucune idée des projets qu’elle faisait pour eux, mais il ne s’en contenterait pas et voulait trouver d’autres alternatives par lui-même. Il savait que tout dépendrait de sa capacité à fixer leur position, mais aussi, il en avait parfaitement conscience, que seul l’état de son bras, en dernier ressort, déciderait de leur fuite.
Il fut frappé de cette tendance qu’il avait depuis la veille à considérer la jeune fille comme la tête pensante de la maisonnée. N’était-il pas curieux que, depuis le tout premier moment, il eût placé sa confiance en elle ? Il avait à peine une pensée pour Pierre, pour la grand-mère, ou pour le père, et il prit soudainement conscience qu’il n’avait pas vu le père depuis la veille.
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Chapitre 17.
Il était dans la cuisine pour la dernière fois, serrant contre lui son balluchon qui contenait, enveloppé dans du papier kraft, son rasoir, son savon, et des vêtements de rechange. Devant lui la grand-mère emballait deux pains et un fromage frais dans une serviette de table. Elle les enfourna dans un sac en tissu noir avec quelques grappes de raisin blanc mûr, une bonne dizaine de pommes, et deux cuisses de lapin. Françoise s’était munie d’une petite valise en cuir bouilli dans laquelle elle emportait des vêtements et une bouteille de vin enveloppée dans une serviette de toilette.
Dehors, il faisait pratiquement nuit. Le moment de se quitter était venu, mais Franklin ne savait comment remercier la vieille dame. Il aurait eu envie de lui donner un cadeau, mais il n’avait rien. Il hésita près de la table de la cuisine pendant qu’elle préparait leurs provisions, et puis il lui tendit la main. Elle la prit dans les siennes, et la pressa en silence en lui imprimant un mouvement de haut en bas. Elle avait les mains froides, rêches, et elle non plus ne savait pas quoi dire. Elle n’arrivait qu’à lui serrer la main en tremblant d’émotion, si bien qu’il dut finalement s’arracher à elle pour sortir de la maison avec Pierre et descendre à la jetée.
Il attendit collé au mur du moulin avec Pierre que Françoise eût fini de faire ses adieux à sa grand-mère. Pierre portait la valise. Il ne pleuvait plus, mais les nuages étaient bas et des bourrasques violentes agitaient la rivière de vagues noires irrégulières.
– Vous avez tout ce qu’il vous faut ? demanda Pierre.
– Je crois.
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Chapitre 3.
Il s’éveilla dans la chaleur et le silence d’un jour nouveau. Au-dessus de lui, une zébrure de soleil éblouissante passait entre les frondaisons noires des pins. Un goût détestable lui empoisonnait la bouche. Quand il voulut bouger la tête, il eut l’impression qu’elle était lestée d’un boulet de plomb qui roulait d’une oreille à l’autre. Encore engourdi par le sommeil, il essaya de se tourner sur le côté ; la douleur qu’il sentit dans son bras précéda le choc plus lent du souvenir. Il baissa les yeux pour se regarder sans changer de position, et vit que son bras avait été pansé, très proprement, en laissant le coude libre. Le membre blessé était retenu en écharpe sur sa poitrine par un bandage qui l’empêchait de s’y appuyer par mégarde. On lui avait retiré son blouson, pour en faire une couverture, mais il avait glissé.
– Tu n’as pas besoin de te lever, dit Sandy.
– Non ?
– Tu es bien là où tu es. Nous sommes dans les bois. Nous ne risquons rien. Tu as dormi une dizaine d’heures.
– Tant que ça !
– Tu étais dans le cirage, et je t’ai fait une piqûre pour calmer ta douleur. Tu n’as pas bougé depuis.
– Quelle heure est-il ?
– Midi, à peu près.
Franklin resta allongé, les yeux levés vers la lumière dentelée qui filtrait entre les aiguilles de pin noires.
– Où sont les autres ?
– Partis en reconnaissance. Dans les bois. Nous voulions nous faire une idée du terrain. Ça semble immense. On dirait une très grande forêt.
– Ils n’auraient pas dû partir, protesta Franklin, inquiet. Nous ne devons pas nous séparer.
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Chapitre 1.
Parfois les Alpes vues d’en haut sous la lune ressemblaient aux plis d’un drap fraîchement froissé. Les vallées ­glaciaires alternaient l’ombre et la lumière, blancheur de linge amidonné dans la lueur crue du disque lunaire ; et puis dans le lointain, partout où se portait le regard, les hauts pics enneigés scintillaient, fluides comme des crêtes d’eau vaporeuse. Quelque part en dessous, avant la guerre, à Domodossola, Franklin se souvenait d’avoir attendu un train pour l’Angleterre.
Il approcha le micro de sa bouche, sèche après les longues heures de vol au-dessus de la France, puis des Alpes jusqu’en Italie, et s’adressa à son équipage par l’interphone de bord.
– Paré pour retraverser la France, annonça-t-il. Des réclamations ?
– Je veux revoir le pays de mon cœur avant de mourir d’ennui, dit le sergent mitrailleur arrière. Je ne sais même plus en quelle année nous sommes.
– C’est la traversée des Alpes par Hannibal, répondit Sandy. Nous sommes en 218 avant J.-C.
– Ça se pourrait, intervint Godwin. Connie n’a pas à se plaindre, lui, il ne fout rien, il fait des patiences.
– Des patiences, tu parles ! s’insurgea O’Connor. Je ne tiens plus en place, maintenant !
Franklin écoutait d’une oreille distraite cet échange, l’intérêt émoussé par la tension. On était en août et les journaux reparlaient d’offensive contre l’Allemagne avec une certaine effervescence. Pour lui, cela ne changeait pas grand-chose.
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Chapitre 19.
Ils se reposèrent toute la journée et toute celle du lendemain dans la chambre du fond, ne se parlant que par murmures très bas. Dehors, un figuier battait contre la fenêtre, agité par la brise qui montait de la rivière. Et quand le soleil tournait dans l’après-midi, les feuilles découpées jetaient de grandes ombres tremblantes sur le badigeon gris au-dessus du lit. La lumière du soleil, douce et dorée, apportait, avec le vent qui entrait par la fenêtre, un parfum d’automne.
– Demain, nous serons libres, dit Franklin, très confiant et très heureux.
– Libres ?
– Au moins, il n’y aura plus d’Allemands.
– C’est un peu tôt pour parler de liberté. Il nous reste encore beaucoup de chemin à faire.
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