Différentes adaptations graphiques d'oeuvres littéraires par Battaglia (1923-1983) ont été publiées dans les années soixante-dix en Italie. Pour la France Mosquito a fait paraître les Contes et récits fantastiques, en trois albums, au début des années 2000 ; je suis en train de les redécouvrir. Le tome 1, très bien préfacé par Pierre Péju, est consacré aux Romantiques allemands et rassemble quatre histoires, en noir et blanc, où il est question à chaque fois du destin de jeunes hommes aux prises avec un ailleurs convoité autant que redouté. Univers troublant d'époques révolues où de mystérieux colporteurs, des mécanos de génie, des inconnus démoniaques parés des plus humbles habits viennent leur offrir les clés d'une illusion, d'une imposture, d'un simulacre. « Olimpia », tirée de « L'homme au sable » (E.T.A. Hoffmann) raconte les égarements de Nathanaël face à une poupée articulée ; dans « La Maison déserte » (E. T. A. Hoffmann encore) Théodore se précipite dans l'abîme d'un jeu de miroir ; « Peter Schlemihl » (Adalbert von Chamisso) est l'homme qui vendit son ombre à un inconnu ; quant au soldat « Woyzeck » (Georg Büchner) que ses propres voix intérieures ont conduit au seuil de la folie, il s'enfonce si bien sous le toit des eaux dormantes d'un étang pour récupérer son couteau qu'il y aurait carrément tentation de l'y suivre... La fidélité à la lettre n'est pas le but, il s'agit d'une "recréation" comme le dit bien Péju et la concordance singulière entre l'esprit de ces contes et l'art de Battaglia est là. La maestria de son dessin, l'explosion du cadre traditionnel des planches et des cases, trouvent un écho incroyable dans cette symphonie fantastique où la force symbolique et magnétique du blanc est exploitée jusqu'à l'aveuglement. Battaglia fait exulter le blanc jamais soumis chez lui au diktat de l'incolore. Le blanc sait aussi faire parler les ombres. Du très, très beau.
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Battaglia évite habilement le piège de l’illustration, dans lequel trop de bandes dessinées se sont souvent fourvoyées, pour reprendre à son compte l’atmosphère décrite par les écrivains et leur offrir une transposition graphique magistrale.
Lire la critique sur le site : Bedeo
« Les tueurs voient l?enfer que nous avons sous nos pieds, tandis que nous, nous ne voyons que les fleurs? »
Dans les montagnes sauvages du Frioul, en Italie, le commissaire Teresa Battaglia, la soixantaine, la langue acérée et le coeur tendre, est appelée sur les lieux d?un crime pour le moins singulier : un homme a été retrouvé mort, les yeux arrachés. À côté de lui, un épouvantail fabriqué avec du cuivre, de la corde, des branchages? et ses vêtements ensanglantés.
Pour Teresa, spécialiste du profilage, cela ne fait aucun doute : le tueur frappera à nouveau. Elle va devoir rassembler toute son énergie et s?en remettre à son expérience pour traquer cette bête humaine qui rôde dans les bois. Si tant est que sa mémoire ne commence pas à lui faire défaut?
Une auteure au talent magistral.
Un thriller au rythme implacable.
Une héroïne d?une extraordinaire humanité.
« L?Italie tient enfin sa reine du thriller ! » Sandrone Dazieri.
« Inoubliable ! » Donato Carrisi.
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