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Critique de Alzie


"Le Golem", suite du Tome 1 "Les Romantiques allemands", et sans doute plus créatif encore. Ensemble de six Contes et récits fantastiques adaptés (Borgès, Stevenson, Lovecraft) ou crées par Dino Battaglia dans les années soixante-dix, publiés par la revue Linus, repris par Mosquito dans cet album de 2004 (Tome 2 d'une collection de trois). « La malice du diable » introduit l'album. A la manière des gravures anciennes sur bois de fil chargées de délivrer une morale édifiante Battaglia adopte un trait naïf pour développer sa narration. Les vignettes cernées d'un trait noir épais sont bien alignées contrairement à son habitude mais n'empêchent pas Lucifer de faire des siennes et venir en aide à un soldat dupé par une femme perfide. Hommage déclaré aux maîtres anciens de la gravure peut-être ou filiation revendiquée d'une esthétique en noir et blanc dont Battaglia détient le secret et qu'il transmet par le dessin au neuvième art... Vient ensuite « Totentanz », variation sur une danse macabre directement inspirée d'une autre tradition moyenâgeuse où la composition très libre des planches reprend vite ses droits. le titre de l'album fait référence à une oeuvre de J. L. Borgès librement adaptée ici et qui prend la suite logique de cette chronologie. Créature légendaire de la tradition judaïque - à la fois mystique et populaire - le Golem, sorti des mains de son maître rabbin Praguois, se soustrait un jour à sa volonté... Dans « Le pacte », fable de Battiglia sur l'éternel regret de la beauté perdue et de la jeunesse enfuie, une revenante plonge le lecteur dans l'illusion poétique d'une féerie qui tourne au mortifère le plus absolu. « L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mister Hyde » de Stevenson, autre grand classique du genre, ainsi qu'un « Hommage à Lovecraft » sont les deux autres créations virtuoses adaptées d'oeuvres littéraires. Quel diable ce Battaglia ! distillant l'épouvante à l'envi ; jouant autant avec l'éclat de la lumière («  Le Golem ») qu'avec l'opacité ou la transparence d'ombres fantomatiques (« L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mister Hyde ») ; multipliant les effets spectaculaires de visions hallucinées dans « Hommage à Lovecraft ». Plus encore que dans le Tome 1, la mise en page très libre et novatrice libère le dessin des cadres habituels de la BD et crée sans arrêt la surprise. le vénitien incontournable (avec son ami H. Pratt).
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