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EAN : 9782823602180
330 pages
Editions de l'Olivier (02/04/2015)
3.06/5   9 notes
Résumé :
Pourquoi se contenter de lire des livres quand on peut aussi les vivre ? Brillante étudiante à Harvard, puis à Stanford, Elif Batuman prend la tangente et part à l'aventure, sur les traces des auteurs russes qu'elle affectionne. Elle rencontre les héritières fantasques d'Isaac Babel, visite le jardin de Tolstoï en Russie, apprend la langue ouzbek à Samarcande et s'installe dans une mystérieuse maison de glaceà Saint-Pétersbourg. En chemin, elle relit les classiques... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique


Les Possédés : mes aventures avec la littérature russe et ceux qui la lisent, ce sont des textes publiés par le New Yorker, N+1 et Harpers Magazine qui relatent les expériences vécues par Elif Batuman (une Américaine d'origine turque fanatique de russe) lorsqu'elle était étudiante. Afin d'obtenir diverses bourses d'études lui permettant de voyager, Elif Batuman va notamment apprendre l'ouzbek ou tel Sherlock Holmes se rendre à Isnaïa Poliana en prétendant que Tolstoï aurait été assassiné.

Résumer cependant ce livre à un récit de voyages autobiographique écrit par une érudite qui cite les auteurs russes serait réducteur. Effectivement, elle nous parle de Tolstoï, Babel, Dostoïevsky ou Tourgueniev, avec une voix personnelle et de façon décomplexée. Mais elle relie sans cesse ce qu'elle vit, les rencontres qu'elle fait, avec la littérature. Passionnée de linguistique, elle s'interroge sur la langue qu'elle parle ou celle qu'elle apprend, le plus souvent avec humour.
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Livre chaudement recommandé par ma libraire pour ceux qui aiment la littérature russe, mais mon avis reste mitigé.

Si vous n'avez pas lu tous les classiques de la littérature russe, ce qui est mon cas, les secrets d'Anna Karénine, des Possédés et du Moine noir par exemple vous seront dévoilés, et il n'y aura donc plus aucune surprise ni découverte à la lecture de ces oeuvres, ce qui devrait enlever un charme certain à leur lecture.

A part cela, l'auteure nous compte des anecdotes de ses études de lettres et j'utilise le terme d' "anecdote" sciemment, car, à part son expédition à Samarcande qui est pittoresque, le reste ne dépasse pas le cabotinage estudiantin ou universitaire.

Ce n'est pas déplaisant à lire, mais c'est sans plus.
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Elif Batuman est une nord-américaine d'origine turque qui a été confrontée au choix - bien malgré elle - entre critique littéraire et création littéraire suite à une résidence d'écriture où on lui dit que c'était l'université ou le métier d'écrivain - mais pas les deux. Tombée sur des écivains en herbe "rassemblés dans une remorque autour d'un chauffage d'appoint" et qui portaient tous "des chemises à carreaux et des lunettes à grosse monture plastique", Elif est saisie par un sentiment de vacuité, décline l'invitation en résidence et se décide pour l'Université car elle ressent la littérature non comme un artisanat "fait main" et destiné à une minorité d'élus - un cénacle qui n'est en définitive composé que de ces mêmes écrivains qu'elle a rencontré brièvement -, mais qu'elle imagine plutôt l'écrit comme un art, une profession, une science même. le hasard lui fait prendre les cours de littérature russe, lesquels vont rapidement la passionner, voir même la posséder puisqu'elle est parvenue à en faire ce merveilleux livre qui est le produit d'environ dix ans d'études, colloques, déplacements, recherches, et qui est à la fois un récit de voyage, une autobiographie et un essai de critique littéraire. Si on passe par certaines universités américaines, par la Turquie aussi, on notera surtout toute la partie très enrichissante (et pour moi quasi-inconnue) en Ouzbékistan, où l'on découvre que cet ancien satellite de la Russie recèle beaucoup de similitude au niveau de la langue avec le turque.

Ce qui est bien avec ses "Aventures avec la littérature russe et ceux qui la lisent", c'est qu'Elif Batuman relie toujours son récit à un ou plusieurs livres, en donne des citations, et le compare à d'autres écrits. On en sort plus intelligent et, bien souvent, avec le sourire, avec l'envie d'ouvrir (à nouveau) les livres de Pouchkine, Dostoïevski ou encore Babel. C'est qu'Elif cultive un rapport décomplexé avec la littérature, ce qui donne au livre cette touche particulièrement généreuse, ludique parfois même. Véritablement habité par cette lecture - possédé oserais-je dire... -, on redécouvre Tolstoï lors d'un captivant passage sur un colloque organisé à Yasnaïa Poliana, la maison de l'écrivain, qui se termine amèrement après un épisode malheureux (et scatophile). Et puis ce livre est une véritable chance : celle de découvrir la littérature russe pour les uns, ou de la redécouvrir pour les autres, ceux qui la lisent déjà, et ils ont bien raisons. C'est aussi un vrai bonheur de passer par Samarcande, lieu au nom si évocateur, si magique, ou encore de passer une nuit dans la mythique maison de glace de Saint-Pétersbourg ! C'est d'ailleurs l'un de mes chapitres favoris, avec l'Impératrice Anna Ivanovna qui était connue pour sa laideur effrayante et qui collectionnait les êtres difformes et monstrueux - ainsi que les nains. Anna Ivanovna était d'une cruauté très originale, ce qui en fait un sujet fascinant car elle était "la rejetone d'une dynastie sur le déclin, corrompue par les manigances, l'amour sensuel, et des notions à moitié comprises de zoologie" et qu'elle ne "grandira jamais." - Les Possédés est un bel hommage à la littérature russe, et un beau récit de voyage. Fortement recommandé.
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Ah que j'ai aimé ce livre débridé de la part d'une érudite éprise de littérature russe. Un vrai régal !

Ah! là là cette grand écrivain, pas vaine du tout, et dire que je ne la connais pas plus que ça. Elle a signé entre temps un autre livre -en 2017- qui aurait pu, il s'en est fallu d'un cheveu, lui valoir le Pulitzer de la fiction en 2018. Ce dernier : L'Idiot, The Idiot Penguin : Je ne l'ai pas lu ! C'est en mettant de l'ordre dans ma bibliothèque que je me suis rappelé d'elle. Mais je m'en vais de ce pas le commander car je me sens trop d'affinités avec cet auteur !

Bon, on n'entre pas dans son univers comme ça, -elle vend chèrement sa peau - mais j'avoue que je lui aurais bien porté son sac de voyage lors de ses pérégrinations ouzbek ..
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Je suis friande de récits de voyages, d'anecdotes culturelles, littéraires et historiques et je raffole des digressions maîtrisées. Ici, tout semble y être, mais je n'ai pas réussi à apprécier le style d'écriture ni les personnages. Les thèmes abordés sont intéressants au regard de la triste actualité (Russie, Ukraine, peuple Ouzbek...) et j'espérais que ce livre m'initierait à la littérature Russe. À mon grand désarroi, l'autrice se permet de divulguer les intrigues de classiques Russes, sous couvert d'analyse littéraire érudite...
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critiques presse (3)
LaPresse
18 août 2015
Aussi intello que divertissant, ce premier livre d'Elif Batuman, paru aux États-Unis en 2010, rassemble de longs articles originellement parus dans The New Yorker et n+1, notamment.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
18 mai 2015
Avec son côté «Martine fait la cuisine» pour adultes, le récit-roman de cette collaboratrice du «New Yorker» fait songer aux premiers écrits de David Foster Wallace. Il est surexcitant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
28 avril 2015
Un parcours initiatique qui épouse diverses formes et célèbre les vertus de la littérature.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(...) j'avais le sentiment que d'une certaine manière, étudier la littérature russe plutôt que turque, c'était un gâchis. En linguistique, je n'avais pas cessé d'entendre que toutes les langues étaient objectivement toutes aussi intéressantes les unes que les autres. De plus, je connaissais déjà le turc - je n'avais pas eu à l'apprendre, c'était comme un don du ciel -, alors, pourquoi se casser la tête avec tout un tas de déclinaisons qui seraient venues naturellement à quiconque aurait grandi en Russie ?

Aujourd'hui je trouve ce raisonnement épouvantable. Je sais désormais que l'amour est une chose rare et précieuse, et qu'on n'en choisit pas l'objet. On déambule et on s'entiche des choses les moins accessibles... et si le seul obstacle devant soi consiste à devoir fournir un peu plus d'efforts que d'habitude, alors c'est cet obstacle-là la merveille convoitée.
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Le souvenir de certaines lectures est parfois lié aux circonstances durant lesquelles elles ont eu lieu : le temps qu'il a fallu pour venir à bout du texte, le moment de l'année, la couleur de la couverture. Bien souvent, ce sont ces circonstances elles-mêmes qui influent sur notre souvenir de l'oeuvre ; mais parfois c'est l'inverse. Je suis sûre que mon souvenir de cet après-midi-là - l'odeur de la pluie et du chocolat qui cuisait dans le four, l'appartement si déprimant avec son canapé gonflable, la porte vitrée coulissante qui donnait sur les palmiers ruisselants d'un parking de supermarché - est dû à la précieuse qualité de ce Journal de 1920 sauvé in extremis.
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Proposition de recherche .. Elif commençait ainsi :
"Tolstoï mourut en novembre 1910 dans la gare provinciale d'Astapovo, dans des circonstances pour le moins étranges; Leur caractère mystérieux fut instantanément associé à celui, plus large de sa vie et de son oeuvre. Après tout, s'attendait-on à ce que l'auteur de la Mort d'Ivan Ilitch meure discrètement dans un coin obscur ? Aussi ces circonstances furent-elles acceptées sans plus de questions, alors qu'elles auraient mérité un examen plus approfondi."

Moi qui étais certain qu'on n'avait pas tout dit sur cette fin mystérieuse. Quand je lis ça, je bois du petit lait !
Martine de Courcel a écrit 500 pages tendant vers l'énigme du départ, que Tolstoï est parti en paix avec lui-même, comme il l'a voulu ..

Chaque homme part avec sa part de secrets, alors ce qui peut-être dit pour le reste, quand on a affaire à une personnalité si complexe, il faut s'arranger pour dire le moins de bêtises possibles. La grandeur de l'exercice est ici immense, car les pièges sont nombreux ! A peine pense-t-on détenir une parcelle de vérité qu'elle est taillée en pièces par un autre versant plus probant ! Personnellement je n'ai pas encore tout lu qui me permettre d'avoir un avis non pas tranché sur la question, car c'est probablement impossible, mais du moins avoir l'ombre d'une idée qui pourrait se dessiner en réponse à l'énigme. Commençons peut-être par ce qu'on peut écarter, comme lire ses journaux intimes qui seraient sa vérité, c'est un outil comme un autre. Que croire, qui croire quand Tolstoï dit que ses derniers journaux intimes sont à lire car ils ont une lisibilité pour celui qui veut en savoir plus sur sa vie, son oeuvre. Comme qui croire quand il traite de saleté La Sonate à Kreutzer. Que croire quand Tolstoï part à sa mort en troisième classe et quand sa dépouille retourne sur Iasnaïa Poliana par train spécial affrété par le tsar...

En tout cas, je trouve très pertinente l'idée de l'auteur de citer La Mort d'Ivan Ilitch pour parler des conditions qui ont entouré la mort de Tolstoï.
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"Un autre après-midi, en septembre 1910 (un mois avant la mort de Tolstoï), Sonia fit irruption dans le bureau de Tolstoï armée d'un pistolet d'enfant à air comprimé avec lequel elle tira sur la photographie de Tchertkov, qu'elle déchira ensuite avant de la jeter aux toilettes. Quand Tolstoï entra dans la pièce, elle tira une deuxième fois juste pour l'effrayer. Un autre jour, elle hurla : Je le tuerai, ce Tchertkov ! Je l'empoisonnerai ! Ce sera lui ou moi !"."


Certains ont dit qu'elle devenait folle ! Peut-être, mais Tolstoï est pleinement responsable de cette situation. L'intrusion, inadmissible, de Tchertkov, on l'a vue venir. On doit bien sûr considérer son grand âge (à Tolstoï), mais les choses étaient déjà consommées. On voit à un moment donné que Tolstoï hésite, dans son grand âge, et pense que Tchertkov va trop loin, mais ça mon petit père, il fallait le voir avant. Je l'ai déjà dit, moi qui suis un aficionado du célèbre écrivain, ce n'est pas la partie chouette du grand homme. Quel crédit peut-on donner à un homme qui vient briser votre couple ? Alors bien sûr, il y aura toujours des pourfendeurs pour donner sens à Tchertkov, du genre tolstoïen par exemple, qui s'inscrivaient dans leur temps (pré-révolutionnaire), mais c'est obscène tout ça ! Eût-il fallu inventer Tchertkov peut-être pour montrer qu'il n'était là que pour occuper la place d'un supposé au service du Maître comme une hypothèse d'école ?
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La succession d'événements qui m'a amenée jusqu'à Sarmacande fut déclenchée par ma décision d'étudier la littérature russe, laquelle fut en soi une décision irréfléchie - quoi qu'on ne puisse certes pas la comparer à sauter par-dessus la muraille d'un cimetière -, même si au final, les choses ont bien tourné. Toujours est-il qu'apprendre le russe demande beaucoup de temps, et, dans une faculté, le temps passe très lentement. Après deux interminables années d'études, impossible pour moi de prendre au hasard un livre en russe et le lire. Sans sous-titres, je ne pouvais pas suivre un film dans cette langue. Et si je m'essayais à la mettre en pratique devant des Russes, ils me dévisageaient comme si j'étais une attardée mentale. C'était décidé : la seule solution pour moi était d'aller en Russie.
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