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Journaux (Henry Bauchau) tome 8 sur 9
EAN : 9782742767212
313 pages
Actes Sud (02/04/2007)
4.33/5   9 notes
Résumé :

Parce qu'il est le lieu où se reflètent l'élaboration de l'œuvre mais aussi son contexte, parce qu'il est également, dans les moments d'épreuve, le moyen de reprendre pied dans l'écriture, le Journal constitue un jalon privilégié dans la vie intérieure de Henry Bauchau. Par la chronologie, ce volume fait suite à Passage de la Bonne-Graine (Actes Sud, 2002). Il accompagne les années 2002 à 20... >Voir plus
Que lire après Le Présent d'incertitude : Journal 2002-2005Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Trois années de la vie de l'écrivain, la période la plus courte, parmi ses cinquante-deux ans de chronique d'un écriture et d'une vie en devenir. C'est la période de L'enfant bleu, roman que j'élis entre tous.
L'auteur se souvient moins précisément, laisse ainsi de l'espace à la réflexion, fort de ses quatre-vingt neuf printemps.



Henri Bauchau est l'auteur qui m'a probablement le plus remué. J'ai lu l'intégralité de son journal. Et pourtant, je n'en ai pas parlé ici. Je me contenterai de cette seule notice, condensé d'une impression qui m'a habité au long de cette lecture étalée sur plusieurs années, celle d'observer le travail incommensurable que représente l'écriture, oeuvre d'une vie, toujours à reprendre, à peaufiner, à douter.
Bauchau a écrit jusqu'à son dernier souffle en 2012, à la veille de son centenaire. Il commence à publier en 1958 seulement, à quarante-cinq ans. Il n'accroche son public que dans les années 1990, avec Antigone. Avant ce sont Les années difficiles, journal 1972-1983 avant le journal d'Antigone, Journal 1989-1997 et puis le Passage de la bonne graine Journal (1997-2001). Il y aura encore le présent d'incertitude, 2002-2005 et le dernier journal, 2006-2012.
De ces mémoires lues il y a longtemps, je me souviens de l'exigence extrême d'un homme venu sur le tard à la psychanalyse, perpétuellement en recherche d'un équilibre dans son existence et de l'exercice apaisé de son art.
Souvent les journaux cohabitent avec l'écriture d'un livre - La déchirure, le régiment noir, Oedipe sur la route et Antigone.
Mon préféré porte sur la période 1997-2000, après la mort de L. sa compagne. La nature offre un habitat paisible à l'endeuillé. Il raconte ses rêves, ses lectures, ses rencontres, sa relecture de textes précédents. Bauchau cite des écrivains, des philosophes, des artistes. Il s'autorise des tournures légères, des clins d'oeil.
Parmi les pages d'un de mes exemplaires, je retrouve des citations notées lors de vacances en Sicile. Je relis ceci :
"L'art exprime l'Idée sous une forme sensible, c'est l'absolu donné à l'intuition : le Beau est la manifestation sensible de l'Idée, mais sans en être une forme achevée" (Hegel).
Et de ma main :
Geste
Intention
Beauté
Lien
Progression.
À l'époque, nous étions quatre à nous réunir régulièrement afin de cerner l'élan qui nous poussait à peindre, modeler la terre, photographier et écrire. J'ai souvent évoqué Bauchau, en écho d'une démarche à la fois pensée et empreinte charnelle.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
9 janvier 2005, à propos de sa pièce Gengis Khan :
"Je suis stupéfait d'avoir pu en 1954-1955, au milieu des innombrables petits problèmes qui m'étouffaient alors, écrire cette oeuvre. C'est avec elle que j'ai senti que je pouvais reconquérir l'amour et l'espérance de L. C'est grâce à cet amour retrouvé que j'ai pu mener à bien cette tragédie de l'espérance par la libération des forces de l'inconscient et la résistance à leur domination."
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18 juillet 2004
"Le poème n'a pas cessé de se transformer, de me trouver, de m'abandonner. J'étais dans un état de grande concentration et tout pourtant semblait glisser à travers moi. Je notais ce que je pouvais, ce qu'il semblait possible de transformer en mots. Dans son état actuel, le poème semble prêt de prendre forme, il peut ainsi demeurer un brouillon inachevé. Je ne sais, j'espère."
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18 juin 2002... J'ai un peu envie de pleurer à cause de la mort de L. L'écriture m'en préserve. je suis un homme parmi des milliards d'hommes, en communion peut-être avec d'autres artistes qui ressentent en cet instant la même paix, la même beauté, la même douleur sourde, l'incomplétude qu'ils ont décidé de transformer en travail. Ce que je comprends depuis peu, le travail importe plus que l'œuvre achevée. (p.31)
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"Vasco, m'avait-on dit, est un personnage comme on n'en rencontre pas dans la vie de tous les jours.. La vie de tous les jours n'est pas toute la vie et on ne peut soumettre à la toise commune des personnages hors du commun. Il n'empêche j'ai ramené Vasco à des proportions moindres, je lui ai coupé un peu la crête, mais je pense - et sans doute j'espère - qu'il grandira encore si je puis à nouveau écrire sur lui."
4 janvier 2005
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25 août 2003
D'autre part, chaque lecteur fait sa propre lecture en fonction de ce qu'il est, de ce qu'il a vécu. Le même lecteur ne lira pas un livre de la même manière à chaque époque de sa vie. (...)
Pour la lecture aussi nous ne traversons jamais deux fois le même fleuve. (p.118)
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