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Citations sur Le Choix du Roi (10)

Elle soutint le regard brillant du prédateur, dont les babines déjà retroussées n’auguraient rien de bon. L’année précédente, dans une situation plus que périlleuse, elle avait échappé à de semblables crocs acérés. Elle croyait ne pas les craindre, elle avait même ri au nez de Pépin lorsqu’il s’en inquiétait. Mais avec lui, si vulnérable près d’elle, elle ne se sentait finalement plus aussi téméraire. Elle continua de fixer intensément les yeux de l’animal, dans un silence quasi total, tendit son bras dans sa direction comme une invitation. Ne pas avoir l’air apeurée...
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Lorsque je descendis de la carriole, après presque deux jours de voyage, je découvris une grande villa dont la cour était envahie par le bétail. Des effluves de fange mêlée de bouse saisirent mes narines sensibles et peu accoutumées à la puanteur. Des volailles grasses et bavardes s’ébrouaient dans des flaques d’eau et tout me semblait sale, en comparaison du couvent qui n’avait d’odeur que celle de la vieille pierre humide. Quelques écuyers et une fille de ferme pas encore sortie de l’enfance interrompirent leurs besognes respectives. Mal à l’aise, je sentis leurs regards suivre les quelques pas chancelants que mes jambes engourdies esquissèrent maladroitement hors de l’équipage. Je relevai fièrement le menton et époussetai les plis invisibles de ma robe grossière.
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Ils me traînèrent avec rudesse, comme il sied aux traîtres. Mes pieds nus tentaient de suivre leurs mouvements brusques, s’éraflant contre le sol rocailleux. Mes cheveux tombaient devant mes yeux sans que je prenne la peine de m’en dépêtrer. Plus que jamais, je devais ressembler à la pâle imitation d’un homme: dépenaillé, sombrement résigné, un vrai minable qui connaîtrait le sort qu’il mérite.

La violence avait toujours fait partie de ma vie. Au lieu de la perpétrer sur les champs de bataille, comme mes frères, je la subissais en silence à l’abri des villas royales.
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C’est vrai, j’avais toujours été volage. Les femmes, je les aimais nombreuses. Une mue perpétuelle, un effeuillage sans retenue de beautés de toutes provenances qui, loin de se recroqueviller dans leur pudeur, considéraient comme un honneur l’éphémère passion partagée avec leur roi.
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La violence avait toujours fait partie de ma vie. Au lieu de la perpétrer sur les champs de bataille, comme mes frères, je la subissais en silence à l’abri des villas royales.
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La neige s’écrasait sous mes pieds gelés. Je sentais mes orteils transis s’entrechoquer comme des morceaux de bois dans mes bottes. Le froid s’engouffrait dans chaque fibre de mes vêtements, saisissant mon corps livide et gerçant impitoyablement mes lèvres et mon visage...
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Après plusieurs jours passés à se déposer inlassablement à perte de vue, la neige avait enfin cessé son ballet nébuleux. Le temps semblait s’être arrêté, figé dans l’atmosphère glaciale. Comme des îlots qui entamaient les lignes planes de l’horizon, les arbres nus se dressaient, sans rien soupçonner ni de leurs contours lugubres ni du sentiment de désolation qu’ils inspiraient. Ils paraissaient désertés, tout juste bons à offrir leurs branches inhospitalières aux impérieuses bourrasques qui en délogeaient sans ménagement quelques flocons à peine tombés. Çà et là, un sapin aux aiguilles abondantes et serrées intensifiait encore l’âpreté de leur dépouillement.
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J’avais rêvé qu’on me volait ma couronne. Mes assaillants n’avaient rien d’identifiable. Leur figure était lisse, à peine parée d’yeux vides, sans âme, comme sculptés à même leur peau. Ce n’était pas la première fois que ces visions m’apparaissaient. C’était le prix de la royauté. L’angoisse d’être déchu, de devenir un homme parmi les hommes ou pire, de quitter ce monde en sachant son royaume entre de mauvaises mains. Que cette peur ne m’ait jamais taraudé eut été intolérable.
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Le calme ambiant ne me rassurait nullement. L’eau du lac était presque noire et je sentis quelques poissons me frôler à toute vitesse. En dehors, seuls les nuages semblaient se mouvoir, projetant leur ombre oppressante sur les rives.
Les larmes commencèrent à couler sur mes joues trempées.
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"Qu'avais-je fait pour mériter ce traitement ? J'étais un bâtard, certes. Mais n'étais-je pas un prince, tout de même ? J'étais un bossu, mais n'étais-je pas un être humain ? Où était ma place ?"
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