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Lorenzo Mattotti (Illustrateur)Jean-Claude Mourlevat (Traducteur)
EAN : 9782070625628
56 pages
Gallimard Jeunesse (22/10/2009)
3.71/5   390 notes
Résumé :
Hansel, Gretel et leurs parents habitent une chaumière à l'orée d'un grand bois. Cette année, une disette s'est abattue sur le pays. Les parents décident alors d’aller perdre leurs enfants dans la forêt... Mais Hansel et Gretel retrouvent leur chemin grâce à des cailloux semés derrière eux. La deuxième tentative sera la bonne : les enfants ont semé des miettes… que les animaux s’empressent de manger ! Hansel et Gretel sont bel et bien perdus...

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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Chacun sait que l'Hansel & Gretel des frères Grimm est une réécriture du Petit Poucet de Perrault (on trouve aussi des traductions plus francisées sous forme de Jeannot et Margot). Comme toujours, ce qui est intéressant, c'est de placer les deux textes côte à côte comme une synopse pour en mieux mesurer les ressemblances et les dissemblances.
Aussi grandes et fréquentes que puissent être les ressemblances, ce sont toujours les dissemblances qui sont porteuses de sens et qui nous aident à réfléchir au projet de l'auteur de ces aménagements.
Même si j'ai déjà avoué que j'aimais mieux l'original que la copie, il faut malgré tout reconnaître que ce remake est un bon remake et que les modifications sont très intéressantes voire intrigantes.
Petit rappel de l'architecture du conte chez Perrault : 7 frères, l'un d'eux a un statut très différent des autres qui sont trois paires de jumeaux ; grande pauvreté, le père décide de perdre les enfants, la mère est contre, longues discussions entendues par le Petit Poucet ; finalement premier raid en forêt pour perdre les enfants, astuce du petit, retour à la case départ ; seconde tentative plus aboutie, le Petit Poucet mène l'expédition en forêt pour trouver un abri, repérage de la maison de l'ogre ; l'ogresse est bienveillante mais l'ogre impitoyable ; nouvelle astuce du Petit Poucet pour duper l'ogre vis-à-vis de ses propres filles ; fuite, épisode des bottes de sept lieues, captage du magot de l'ogre ; retour dans le foyer familial, tout va pour le mieux.
Passage au test de la synopse, voici ce que cela donne chez les frères Grimm : première modification, non plus sept enfants mais seulement deux et respect de la parité garçon/fille ce qui crée une structure plus équilibrée et plus proche du modèle familial rural allemand de l'époque ; première moitié du conte sinon très similaire à la différence toutefois qu'ici c'est la mère qui veut se débarrasser de ses enfants, le père est contre et accepte du bout des dents. La seconde modification, l'importante et grande trouvaille des frères Grimm, c'est le coup de la maison mangeable, ça, faut bien l'admettre, c'est un coup de maître et cela renouvelle vraiment le conte car ici, il y a un appât à enfants, et des plus insolites alors que chez Perrault, c'était le hasard et la mauvaise fortune qui avait conduit les enfants chez l'ogre. Autre modification, ce n'est plus un ogre ignoble, mais une ogresse sorcière.
Nouvelle modification de taille, la sortie du bourbier se fait conjointement sous l'impulsion tant de Hansel que de Gretel (mais surtout de Gretel) et s'opère sur une longue période à la différence de la fugitive visite du Poucet chez l'ogre.
Enfin, dernière et notable modification, au retour des enfants chargés de trésors chez leurs parents, la mère est trépassée.
Pour conclure, l'élément négatif chez Perrault (le père, l'ogre) s'est entièrement féminisé chez les Grimm (la mère, la sorcière) par contre l'héroïsme est partagé entre la soeur et le frère, aucun des deux n'a le monopole de la duperie du monstre.
Ceci dit, ces deux contes très semblables et apparentés ont pourtant des morales bien différentes, chez Perrault, c'était qu'il ne fallait négliger personne, à peu de choses près c'était la fable de la Fontaine « On a toujours besoin d'un plus petit que soi. » tandis que chez Jacob et Wilhelm Grimm, ce serait plutôt « au sein de la famille, il faut se serrer les coudes, coûte que coûte, même si les conditions sont rudes, car le salut viendra de la famille. »
Donc, contrairement à d'autres remakes de Perrault opérés par les frangins Grimm, je trouve cette adaptation plutôt originale et réussie, quoique ma préférence aille malgré tout au Petit Poucet dont il est issu, mais, comme toujours, tout ceci est éminemment subjectif, n'engage que moi et n'est donc que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.

N. B. : Il existe pléthore de versions et d'illustrations différentes de ce conte et toutes ne se valent pas mais le regroupement bibliographique a un peu tassé tout ça.
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Un petit retour en enfance pour les besoins du boulot. Un petit rafraîchissement pour la mémoire qui fait du bien.

Hansel et Gretel contient des éléments du conte classique, donc pas d'élément surnaturel à proprement parler ; c'est l'ambiance qui l'est (avec la forêt la nuit, la lumière de la lune, les animaux sauvages). Et l'histoire de ses deux enfants montre comment se sortir de situations difficiles et rassure sur l'idée que les personnes malfaisantes sont rattrapées par l'impitoyable roue du destin.

Avec des yeux d'adulte, je me rend compte à quel point les contes comme celui-ci sont fondateur de toute une civilisation "morale". Quand on prend la peine de le regarder de plus près, ce conte à quelque chose de terrifiant. D'abord, Hansel et Gretel sont abandonnés dans la forêt par leur père et leur belle-mère car cette dernière préfère que le peu d'argent dont ils disposent leur serve à les nourrir elle et sont mari. Quand on n'a pas d'argent pour se nourrir, pourquoi s'encombrer d'enfants ? Quoi qu'aujourd'hui certaines mères peu scrupuleuses préfèrent s'y prendre plus tôt en mettant leurs bébés au congélateur ou à la poubelle. Il faut croire qu'en temps de crise économique, tous les moyens sont bons dans nos belles sociétés civilisées.. Bref !
Puis au moment où ils se croient sauver par une vision quasi-paradisiaque pour des enfants affamés (la maison en pain d'épice) : ils sont capturés pour être mangés et réduits aux travaux domestiques.


Heureusement, cette histoire terrifiante montre que toute personne forte de sa cruauté a une faiblesse et que s'il on a la chance de la trouver et d'avoir suffisamment de force pour surmonter ses peurs, on peut en venir à bout. C'est vrai qu'il y a beaucoup de "si" , et que cette histoire-là se finit bien, dans la réalité tous n'ont pas cette chance...
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Hansel et Gretel :
Mon ressenti.
Une fascinante et horrifique histoire qui tourne autour de l'oralité alimentaire, qui va de la malnutrition à la dévoration. Chassés de chez eux par leur marâtre à cause du manque de nourriture, les deux enfants se goinfrent sur la maison de pain d'épices, la sorcière veut les dévorer. de retour chez eux ils mangeront à leur faim grâce au trésor (qu'ils ont volé)

D'abord il y a les maisons : la maison « meurt de faim » et la maison rassasiante. Elles semblent aux antipodes l'une de l'autre mais au bout du compte elles sont toutes les deux insécurisantes, dangereuses. Dans ces deux endroits on prémédite la mort des enfants.

Les hommes de l'histoire : Ils se ressemblent :
- le père, incapable de défendre ses enfants, il sait qu'il va les mener à une mort certaine en les abandonnant dans la forêt mais il obéit lâchement à sa femme.
- Hansel : débrouillard au début mais se retrouve rapidement débordé par la situation, il se laisse enfermer il engraisse devient passif. Les deux hommes de l'histoire sont donc manipulés, accablés par leur sort.

Les femmes de l'histoire ont le même point commun, elles sont toutes les trois des meurtrières
La marâtre : meurtrière dans l'intention
La sorcière : meurtrière par nature
Gretel : meurtrière par nécessité
Au niveau qualités humaines ce n'est pas top !

Dans ce conte autour de la nourriture, ces deux maisons nous enseignent que mourir de faim comme se goinfrer sans retenue sont des situations préjudiciables. Et d'une façon élargie le manque comme la surabondance peuvent devenir fatals

Voilà l'histoire telle que je la ressens. C'est complètement personnel et on peut évidemment en faire bien d'autres interprétations.


Ce conte donne de la matière à l'illustration. Les dessinateurs dans les albums pour enfants s'en donnent à coeur joie avec déjà les trois grandes scènes incontournables :
–les enfants apeurés, perdus, la nuit dans la forêt (avec la lune, les petits animaux)
–la découverte de la maison-gâteau. Les représentations sont toutes plus appétissantes les unes que les autres avec des incrustations de bonbons, des arbres sucettes, des glacis sucrés qui dégoulinent etc. Miam !
–le moment où Gretel pousse la sorcière dans le four. En général dans cette scène on ne voit que Gretel avec ses petits bras musclés et pour la sorcière un envol de jupon avec deux jambes qui s'agitent devant de grandes flammes.

Depuis que je suis adulte je collectionne les diverses éditions de cette histoire. je commence en avoir beaucoup. Si je savais pourquoi !


Mardi21/08 /2023
Je m'amuse.J'en rajoute !
Donc hier j'ai relu ce conte des frères Grimm et une évidence m'a sauté aux yeux :
En filigrane une autre histoire se dessine.
Elle nous raconte la difficile tentative de passage de deux ados vers l'indépendance Avec toutes ses difficultés, ses embûches, ses erreurs

Bien que le quotidien ne soit pas très riant chez leurs parents (la famille vit à l'écart socialement et avec de petits moyens) deux adolescents Hansel et Gretel s'incrustent. (Leur âge n'étant pas notifié dans le conte on a toujours voulu penser qu'ils étaient très jeunes mais rien ne le dit vraiment.)

Leur mère qui a une forte personnalité et qui en a assez d'avoir des Tanguy à la maison décide un jour qu'il est grand temps qu'ils prennent leur autonomie.

Le père, un faible, est plus réticent mais la mère tient bon. Une première tentative d'autonomisation échoue. Elle sera réitérée un peu plus tard toujours sur l'insistance de la mère. Les parents les accompagnent moment dans leur démarche puis les laissent se débrouiller.
À cette occasion Hansel et Gretel vont constater qu'il ne faut pas compter sur les copains quand on a des problèmes, ils ont plutôt tendance à vous faire des petits dans le dos (c'est évident à travers l'image des oiseaux qui mangent les miettes de pain)
Les deux jeunes ont des débuts difficiles, inconfortables figurés par leur errance dans la forêt.
Puis un jour ils eurent l'impression que la vie s'ouvrait à eux. Ils tombent sur la maison de pain d'épices.

Que symbolise cette maison extraordinaire, carrément psychédélique ? La découverte d'un univers qu'ils n'avaient même pas imaginé en rêve. Un monde
sans contrainte, no limit. On prend sans demander, on transgresse, on jouit sans entrave. C'est open bar et happy hour, de la farine plein les narines. « Ils se crurent au paradis » dit le texte. Un univers qui paraît magique au début mais qui bascule vite du côté obscur. Cela met en évidence le manque de maturité des deux jeunes qui, livrés à eux même, glissent vite. Leur père n'avait peut-être pas tout à fait tort en voulant les garder encore un peu à la maison !
Le retour à la réalité est rapide et sans appel. Les jeunes se font piéger et
Hansel se retrouve incarcéré. En zonzon . Gretel doit se mettre à travailler. Un emploi de femme de ménage peu rétribué mais elle n'a pas le choix.
Mais toute situation évoluant, au bout d'un temps incertain ,Gretel, en fille forte, agit .
Pousser la sorcière dans le feu symbolise la fin de leurs errements. le moment où on dit non à la transgression et où l'on tourne définitivement le dos aux comportements déviants . « C'est bon, c'est fini, on arrête les conneries ! »
En brulant la sorcière Gretel reprend sa vie en mains et provoque la libération son frère.

Le canard blanc qui les aide (l'un après l'autre mais pas en même temps car ce serait trop lourd) à sortir de cet endroit ensorcelé figure certainement le soutien psy dont ils ont dû avoir besoin, l'aide pour refaire le chemin. de même le trésor dont ils sont lestés représente l'expérience qu'ils ont tiré de cette aventure.
Forts de cela ils peuvent revenir chez eux, ils ne sont plus des parasites mais participent activement à la vie de la maison. Peut-être tenteront-ils un jour un nouveau départ mais décidé par eux cette fois-là.

Quant à la (belle) mère qu'on nous dit morte il faut y voir plutôt une femme qui, lassée d'un mari un peu mou, et n'ayant plus à s'occuper d'ados profiteurs a enfin repris sa liberté pour s'octroyer enfin du bon temps.





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Voilà une version du conte Hansël et Gretel pour le moins surprenante!
Le texte, traduit par J.C. Mourlevat est admirable et c'est avec délice que l'on se replonge dans cette histoire. Je ne me souvenais pas de tant de ressemblances entre le début de ce conte et celui du Petit Poucet!
En revanche, les illustrations en noir et blanc de Lorenzo Mattotti m'ont moins séduite. J'y reconnais un véritable talent, certes. Leur côté très sombre et mouvementé fait ressortir le côté terrifiant de l'histoire (il s'agit tout de même d'enfants abandonnés dans une forêt et qui manquent de se faire brûler vifs dans un four avant d'être dévorés...!).
Toutefois, allez savoir pourquoi, j'aurais autant aimé de belles illustrations en couleurs. Peut-être est-ce mon âme d'enfant qui refuse le second degré de ce conte?
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Je n'avais pas lu Hansel et Gretel depuis l'enfance et j'ai été surprise par la noirceur de l'histoire. Voilà un récit très violent où il est question de famine, d'enfants abandonnés, de forêt lugubre, de sorcière, de garçonnet rôti et de fillette meurtrière. Un vrai cauchemar !

La version que j'ai lue est très agréable, très accessible pour les enfants. Et les illustrations d'Isabelle Anglade sont belles et colorées.

L'histoire en elle-même ne me plaît pas plus que cela, je la trouve en tout point immorale. Cependant j'ajoute une étoile pour le coup de la maison en sucreries, il fallait y penser !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne sais pas comment m'y prendre pour entrer là-dedans. Que faut-il faire ?
- Stupide dinde ! s'exclama la vieille, l'ouverture est bien assez grande ! Regarde : je pourrais moi-même y passer !
Et en même temps, elle s'accroupissait devant le four et s'y poussait à petits coups pour y engager la tête. Alors Gretel la poussa un grand coup pour la faire basculer dedans, ferma la porte de fer et bloqua le gros verrou.
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Elle les prit tous deux par la main et les fit entrer dans la maisonnette. Elle leur servit un bon repas, du lait et des beignets avec du sucre, des pommes et des noix. Elle prépara ensuite deux petits lits. Hansel et Grethel s'y couchèrent. Ils se croyaient au paradis. Mais la gentillesse de la vieille femme n'était qu'apparente. En réalité, c'était une méchante sorcière qui n'avait construit la maison de pain que pour attirer les enfants. Quand elle en prenait un, elle le tuait, le faisait cuire et le mangeait. Pour elle, c'était alors jour de fête.
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Et ils continuèrent à manger sans se laisser détourner de leur tâche. Hansel, qui trouvait le toit fort bon, en fit tomber un gros morceau par terre et Gretel découpa une vitre entière, s'assit sur le sol et se mit à manger.
La porte, tout à coup, s'ouvrit et une femme, vieille comme les pierres, s'appuyant sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Gretel eurent si peur qu'ils laissèrent tomber tout ce qu'ils tenaient dans leurs mains.
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En approchant, les enfants virent que les murs étaient en pain d'épice, le toit en biscuit et les fenêtres en sucre.
- Ah! dit Hansel, nous allons nous régaler!
Il se haussa sur la pointe des pieds pour atteindre le toit, et en arracha un petit morceau pour y goûter. Gretel se mit à lécher le sucre d'une vitre.
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La vieille avait pris cet air aimable mais en réalité, c'était une méchante sorcière qui guettait les enfants, et sa maison de pain d'épice n'était qu'un piège pour les attirer. Lorsque l'un d'eux tombait en son pouvoir, elle le tuait, le faisait cuire puis le mangeait, et c'était pour elle jour de fête.
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