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Critique de DonaSwann


Charles Baudelaire, ulcéré par les critiques et le procès essuyés par son recueil des Fleurs du Mal, travaille à un projet-défouloir très justement intitulé Mon coeur mis à nu qui ne sera jamais mis en forme.

C'est donc un recueil de notes, de phrases nominales pas toujours faciles à interpréter. Je m'élève d'ailleurs contre l'interprétation antisémite de "Belle conspiration à inventer pour l'extermination de la race juive". J'ai ressenti cette phrase comme ironique, d'autant qu'elle était suivie par "Les Juifs, Bibliothécaires et témoins de la Rédemption". Ce serait bien la seule trace d'antisémitisme de toute son oeuvre, ce que reconnaît elle-même Florence Bouchy, que cela n'incite pourtant pas à de la prudence.

Ne faisons cependant pas de ce recueil souvent aphoristique quelque sagesse à faire apprendre aux enfants : sexisme, invectives politiques, sociales, opinions tranchées sur la peine de mort, mouvements d'humeur, manifeste dandy, on y trouve tout.

Et cependant, quelques pépites poétiques, bien longues à citer :

"Pourquoi le spectacle de la mer est-il si infiniment et si éternellement agréable ?

Parce que la mer offre à la fois l'idée de l'immensité et du mouvement. Six ou sept lieues représentent pour l'homme le rayon de l'infini. Voilà un infini diminutif. Qu'importe s'il suffit à suggérer l'idée de l'infini total ? Douze ou quatorze lieues de liquide en mouvement suffisent pour donner la plus haute idée de beauté qui soit offerte à l'homme sur son habitacle transitoire." (XXX)

Je les trouve trop rares mais je me suis consolée avec certains passages touchants ou d'une ingénieuse rosserie.
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