Vers proses, rimes et strophes résonnent et raisonnent aux souvenirs de villes et d'âmes offrant à nos yeux des lignes devenues infinies dans leur simplicité et leur beauté.
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Là s'étalait jadis une ménagerie;
Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,
Un cygne qui s'était évadé de sa cage
Le Cygne 1857
Paris change ! mais rien dans ma mélancolie
N'a bougé ! palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.
Le cygne 1857
Cette belle a, parmi les genêts près d'éclore,
Respiré les ardeurs de notre tiède aurore.
En chatouillant l'orgueil d'un berger tel que moi,
Son amour n'est pas sans me donner de l'effroi.
Sapho 1845
Enviant de es gens la passion tenace,
De ces vieilles putains la funèbre gaieté,
Et tous gaillardement trafiquant à ma face,
L'un de son vieil honneur, l'autre de sa beauté !
Le jeu 1853
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
A celle qui est trop gaie 1857
Poésie - L'invitation au voyage - Charles Baudelaire