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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫Monsieur Einstein loin des canons
Croyant travailler pour lui seul
A découvert des équations
Qui vont nous tomber sur la gueule♫
-Sic page 7 de la postface -
Y 'en a marre - Léo Ferré - 1961 -
----♪----♫----📞---💣---📞----♫----♪----
Sous un faux air de la Bombe humaine
Chargé d'excentricité, chassé des LREM
un électron libre bombardé de protons
Le rythme de Villani, avoir été où tous les potes iront...
Le don de compteur voire d'excellent narrateur
S'adjoint Baudoin sans particule, en guise de dessinateur
Hum.....faut p't' être pas naître sous-doués !
pour comprendre son vulgarisé, non !
Une réaction enchaîne ce que la Bombe Amen
A TOI de prendre en main
Quatre destins
Hors du commun
Rendre Hommages Post Mortem



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Je vous parle aujourd'hui d'une BD ou plutôt d'un roman graphique que j'ai découvert via masse critique et Sequencity que je remercie vivement.

Et surtout je demande aux spécialistes de m'excuser si j'ai commis des erreurs dans mon texte car je ne connais pas grand-chose en physique…

C'est l'histoire de quatre chercheurs au moment de la deuxième guerre mondiale, qui nous font part de leurs découvertes et surtout de leurs réflexions personnelles sur le devenir de celles-ci.

« Werner Heisenberg, l'incertain. Alan Turing, l'affranchi, Leo Szilard, le prophète errant et Hugh Dowding, le chevalier du ciel, comme nous les présentent les éditions Gallimard.

"Physiciens, mathématicien et militaire, ils ont été les acteurs cruciaux autant que discrets d'une aventure qui les dépassait : la Seconde Guerre mondiale. Un jour, une nuit, en songeant dans la rue ou en rêvant au clair de lune, ils ont eu un éclair de lucidité qui a changé la face du monde.»

Ils ont travaillé à la confection d'une bombe, d'un code secret et d'une bataille aérienne décisifs pour mettre fin à la deuxième guerre mondiale mais quel est leur ressenti à chacun, leurs doutes, leurs interrogations, leurs réflexions sur la science, sur la vie en général?

Ce que j'en pense :



J'ai beaucoup aimé ce roman graphique de 192 pages car il m'a permis de faire la connaissance de ces chercheurs que je connaissais un peu pour Werner Heisenberg, et Alan Turing mais pas du tout Szilard et Dowding.

L'idée des deux auteurs est très intéressante, et le livre très bien construit. Ils alternent l'histoire des héros et leurs réflexions personnelles ce qui donne un aspect aéré, vivant au texte.

La présentation de Werner Heisenberg (prix Nobel de physique à 31 ans !!) m'a beaucoup plu, avec les réflexions de ce génie allemand, mis sur la touche par les Nazis car il est juif, qui se demande avec le recul comment il n'a pas pensé à l'utilisation du principe de la réaction en chaîne dans la fabrication de la bombe atomique et pose aussi la question de l'incertitude dans la science. Il entre en scène de façon assez drôle : fait prisonnier en 1945 avec neuf de ses confrères, ils discutent de leur échec alors que la bombe est en train de tomber sur Hiroshima et leur conversation est enregistrée par la BBC (opération Epsilon)

Alan Turing est le père de l'informatique, il a réussi à décoder Enigma et les codes secrets les mieux gardés de l'armée allemande et a ouvert la voie au codage binaire… tout peut se mettre en code sur une machine et ceci permettra l'organisation du débarquement, (la première opération « informatique » en somme. Mais, lui non plus ne sera pas reconnu à sa juste valeur car mis sur la touche pour cause d'homosexualité… « Il est plus facile de casser un code qu'un préjugé »

L'image de Léo Szilard, atteint d'un cancer qui va recevoir sa dose de radioactivité pour le traitement de son cancer permet de parler de la fission de l'atome, la stabilisation de l'uranium et de développer le principe de la réaction en chaîne pour arriver à partir d'une petite source d'énergie à l'explosion de la bombe. On se souvient qu'alors la science misait sur l'eau lourde). Il ébauche ce qui va devenir, plus tard, le principe de précaution : peut-on tout faire au nom de la science ? Où doit-on mettre les limites et tout simplement faut-il en mettre. « Un scientifique, ça fonctionne un peu comme un artiste, ou un poète. L'imagination, c'est l'outil indispensable pour réaliser l'impossible. »

le quatrième génie est un militaire, Hugh Dowding. Il prouve qu'il faut utiliser des chasseurs (on ne peut s'empêcher de penser aux drones utilisés en ce moment) au lieu de bombardiers et il va entraîner en un temps record des jeunes pilotes pour les rendre opérationnels le jour J, et surtout organiser le débarquement dans ses moindres détails, la logistique, la prise en compte de tous les paramètres sans sous estimer les forces ennemies, utilisant les radars. C'est le héros de la bataille d'Angleterre, controversé lui-aussi, car un esprit libre, spécialiste dans l'art de la guerre. « Faire la guerre, c'est prendre vite des décisions difficiles mettant en jeu des vies humaines » ou,plus loin « et faire la guerre, c'est aussi encaisser les coups durs et toujours garder la tête haute »

Personne n'est oublié dans ce roman, on croise Einstein, Oppenheimer, Joliot-Curie, Niels Bohr, Fermi… et tous en fait sont fascinants et nous font rêver au passage.

Même les comportements des Etats sont étudiés, les Nazis qui éliminent les chercheurs juifs, les Anglais et leur intolérance de l'homosexualité, le bien et le mal, empêcher l'ennemi de gagner même si on perd soi-même son âme (les bombes sur Hiroshima et Nagasaki ont fait des dégâts considérables pour obliger le Japon à céder.

Ce roman pose toutes les questions que tout un chacun se pose dans sa petite tête : jusqu'où peut-on aller ? Que devient une découverte quand elle est utilisée par des esprits malveillants, politiques religieux ou autres ? Science sans conscience n'est que ruine de l'âme disait autrefois Rabelais

Les textes sont soignés, reposent sur une étude approfondie des travaux de ces chercheurs de génie, avec de temps en temps une note d'humour qui montre la fragilité de ces êtres aussi tels Porgy, l'ours mascotte de Turing, avec qui il dialogue.

Un seul bémol : j'ai lu ce roman graphique via mon ordinateur. C'était la première fois que je lisais une BD en numérique et cela m'a gênée, j'ai fait beaucoup d'allers et retours car les dessins sont beaux, tantôt légers, tantôt plus sombres selon le texte, et c'est moins agréable donc je me procurerai sûrement ce roman graphique en version papier pour le plaisir d'une relecture et éventuellement pour corriger les erreurs que j'ai pu commettre.

En tout cas, je vous recommande ce roman graphique qui donne envie d'aller voir plus loin dans le domaine de la physique pour la profane que je suis. et encore merci de me pardonner les maladresses et erreurs éventuelles car ce n'est pas mon domaine.

note: 9/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Premier coup de cœur de l'année 2016 !
J'avais repéré ce livre depuis des mois sur Babelio, puis en librairie ...
J'ai enfin pris le temps de le lire. Je l'ai vraiment apprécié. Personnellement, cela m'a fait connaître 3 des 4 "rêveurs lunaires". Avant cette lecture, je connaissais surtout Alan Turing, car les dernières années, plusieurs livres sont sortis sur Turing (ce dont se réjouit Villani dans la postface très intéressante).
Il faut dire aussi que je suis passionnée de sciences et d'informatique.

Ce livre peut, je pense, être aussi apprécié par des personnes moins passionnées de sciences. A condition d'être intéressé par l'Histoire, le 20e siècle, l'humanisme ... On peut trouver bien des thèmes intéressants dans ces 4 portraits. A lire peut-être moins vite si on n'est pas familier des concepts exposés (physique, mathématiques ...), mais à lire quand même ...

Moi qui lis peu de BD et romans graphiques, j'ai vraiment trouvé remarquable le travail difficile auquel le duo d'auteurs s'est attelé. Villani avec sa passion et son érudition, Baudoin avec son graphisme ambitieux, les 2 sont complémentaires et le résultat est superbe, fluide malgré des sujets difficiles.

A lire !
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Les 4 génies (et tous ceux qui les ont entouré, souvent tout aussi géniaux) présentés ont tous participé à la Seconde Guerre Mondiale, dans les 2 camps. Recherche nucléaire (Heisenberg, Szilard mais aussi tous leurs collaborateurs, professeurs, mentors... comme Einstein ou Oppenheimer), décryptage de l'Enigma (Turing, entre autre) et amélioration des équipements militaires de la RAF (Hugh Dowding. N'oublions pas que nous sommes en guerre). Tous ont eu des ennuis avec l'administration militaire et civile (oui même Dowding, pourtant militaire) : états-major buté, politiciens sclérosés et ignorants de la science, des innovations et de tout ce qui sort de leur cadre de connaissance. Et tous ont dû rester dans l'ombre, se taire pendant que d'autres récoltaient les lauriers de la victoire. Quel nom connait-on vraiment, à part Alan Turing ?
Une très belle BD de vulgarisation, mais aussi de découverte de grands chercheurs qui ont beaucoup fait pour la science, malgré certaines applications meurtrières... Un petit bémol (d'ailleurs reconnu par Villani dans la postface) : le manque de représentation des femmes, qui étaient présentes dans les labos, l'armée... Elles sont évoquées mais pas présentées. Peut-être une autre idée de collaboration entre le mathématicien VIllani et le dessinateur Baudoin ? Parce que les dessins, les magnifiques trouvailles graphiques et narratives et les évocations qu'elles permettent servent vraiment le propos. Une très belle complémentarité.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard !
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J’ai reçu la BD « Les rêveurs lunaires » dans le cadre d’une masse critique BD numérique, association entre BABELIO et SEQUENCITY que je remercie sincèrement pour m’avoir permis de découvrir cette somme impressionnante de Cédric Villani et Edmond Beaudoin.
Cédric Villani que je connaissais pour ses interventions fréquentes dans le Monde et son look infernal.
En signant le scénario de cette BD, il ajoute à ses talents de mathématicien vulgarisateur celui d’historien de la science et de la recherche.
Son propos est admirablement servi par le dessin de Beaudoin, tantôt noir et lugubre, tantôt dépouillé, toujours surprenant de recherche et de découvertes.
L’ouvrage se présente comme un échange de deux amis, se référant chacun à leur village d’origine, sur l’histoire de l’humanité, la place de la culture et sa relation avec le pouvoir, et au sein de la culture, la place spécifique de la recherche scientifique et de sa relation avec le politique et l’économique.
Un projet ambitieux qui selon moi a atteint son objectif :
- Nous rapporter des faits souvent ignorés, sur des hommes et des femmes de l’ombre qui ont contribué à des découvertes majeures pour la civilisation.
- Nous faire toucher du doigt la réalité des relations entre la recherche et le pouvoir, qu’il soit religieux, politique ou militaire ; relations souvent orageuses….depuis Copernic et Galilée….
- Nous sensibiliser sur la position à géométrie variable de la société civile sur la recherche scientifique, ignorée, déformée, vilipendée, jetée en pâture aux contempteurs de tous bords.
- Nous convaincre de la nécessité de ne pas freiner la recherche en dépit des positions moralistes qui s’en défient et mettent en exergue le côté « sombre » de nombreuses découvertes.
- Nous montrer l’intérêt du principe de précaution qui est souvent, contrairement à ce que les médias ou les politiques en font, le contraire d’une position frileuse.
Ces différentes citations résument l’état d’esprit de l’ensemble de l’ouvrage :
« Quand le doute ronge le cœur, la tête n’arrive à rien. » Page 47
« Un scientifique, ça fonctionne un peu comme une artiste, ou un poète. L’imagination, c’est l’outil indispensable pour créer l’impossible. » Page 114
« La rigueur est mère de liberté. » Page 166
« Ce sont les rêves qui font progresser l’humanité et font vivre les individus. » Page 173
Le récit s’appuie sur la vie de 4 génies, (Léo Szilard, Alan Turing, Hugh Dowding), dont la contribution a été déterminante dans la victoire des alliés en 1945.
Ces personnes ont en commun d’être autonomes, de ne pas se conformer aux frontières des disciplines qui enferment la pensée, de savoir se battre contre le pouvoir et l’autorité pour faire « bouger les lignes » comme on dit aujourd’hui, d’avoir une capacité d’imagination et d’anticipation des phénomènes exceptionnel. Pour autant elles restent humbles et modestes.
L’ouvrage est réparti en une introduction, 4 parties à peu près équivalentes, des zones tampons où l’on retrouve Baudoin et Villani qui échangent leurs points de vue, une postface qui présente le contexte dans lequel cet ouvrage a été élaboré.
Le propos d’introduction nous pousse à réfléchir sur la fait que la civilisation dite de progrès s’accompagne aussi du progrès des armes et des armées, qui a conduit aux horreurs découvertes en 1945 où « l’histoire de l’humanité atteignit son paroxysme d’inhumanité. »
Par ailleurs, si l’histoire retient l’action des grands hommes elle maintient sous le boisseau l’histoire de ceux qui ont « réellement » contribué à faire l’histoire, les scientifiques notamment dont le résultat des recherches, peut découler d’événements totalement aléatoires.
Le premier exemple choisi est celui de la mise au point de la Bombe A larguée sur Hiroshima le 6 aout 1945.
Werner Heisenberg, le chercheur allemand se demande pourquoi il n’a pas pensé à la réaction en chaîne qui à partir d’une faible source d’énergie déclenche une explosion atomique gigantesque.
Dans cette partie, sont opposés les moyens mis en œuvre par les deux camps les Nazis dont le crédo anti-juif les conduisait à éliminer tout chercheur non-aryen, et les USA avec le projet Manhattan qui regroupe l’élite des chercheurs et mobilise 125 000 personnes et des moyens considérables.
Même s’il convient de relativiser la mansuétude des politiques américains, puisque quelques années plus tard Oppenheimer le père de la Bombe A se verra interdit de travailler aux USA, soupçonné d’être communiste.
Alan Turing, le mathématicien anglais, à l’origine de l’informatique, parvient avec son équipe, à casser le code Allemand Enigma, des mathématiciens Polonais ayant contribué à déchiffrer la première version.
Turing a compris que tout modèle d’action peut se décortiquer en une multitude de décisions simples interagissant entre elles.
Il a l’idée d’utiliser les connexions de circuits électriques pour imaginer une machine universelle qui permettra de définir des critères de « décidabilité ».
L’organisation du débarquement du 6 juin 1944 est la première application en réel de cet ancêtre de l’informatique décisionnelle.
Pourtant, après la fin de la guerre, il sera condamné pour homosexualité, et le pouvoir politique anglais ignorera les services qu’il a rendus à la nation et au monde libre.
De même, Leo Szilard, qui a déterminé avec Fermi le principe de la réaction en chaîne, essentiel dans la mise au point de la bombe A, le Hongrois émigré aux USA, après un passage par Berlin et Londres, n’a jamais été impressionné par la morgue de Rutherford, le chercheur britannique, qui déclare en 1933, en parlant de neutrons et de l’énergie libérée en cassant le noyau :
« C’est une énergie minuscule. Quiconque croit pouvoir l’exploiter est un rêveur lunaire » page 113
Szilard s’obstine contre vents et marées à démontrer que Rutherford est un imbécile. Il fait écrire une lettre à Roosevelt par Albert Einstein pour demander des moyens, qu’il obtiendra.
C’est Szilard aussi qui a l’idée d’utiliser le graphite pour stabiliser l’uranium et choisir le moment du déclenchement de la réaction en chaîne. Les Allemands, et beaucoup d’autres scientifiques ne juraient alors que par l’eau lourde.
Szilard est un agitateur d’idées autant qu’un scientifique, puisqu’il est à l’origine de la création d’une instance internationale de régulation des armes atomiques (actuelle), de l’idée du téléphone rouge, du concept de « principe de précaution ».
Ainsi, Joliot-Curie avait déposé en 1939 les brevets d’applications civiles et militaires de l’énergie nucléaire, dont le principe de la réaction en chaîne, sans mesurer les risques encourus si des esprits malveillants dans la communauté scientifique s’emparaient de ces données.
C’est la capacité de chercheurs comme Szilard à persister dans son idée malgré les croyances dde l’époque, qui permettent à la recherche de progresser.
Le pouvoir politique ne s’y trompe pas, qui rallie ces chercheurs à sa cause, après les avoir contestés ? Mais le ralliement se fait aux conditions du pouvoir…
Dernier héros de la 2ème guerre mondiale, Hugh Dowding, celui qui a gagné la bataille d’Angleterre, et dont le film de Guy Hamilton en 1969, raconte l’histoire.
Contre l’avis de l’Etat-major anglais, Hugh Dowding prône le développement des chasseurs au lieu de celui des bombardiers, la formation de jeunes pilotes, les salles de contrôles du suivi des duels aériens, l’utilisation des radars.
Il pose ainsi les principes du management, souvent oubliés d’ailleurs aujourd’hui dans les entreprises :
- Voir les choses sans fard
- Ne pas sous-estimer l’adversaire
- Anticiper sur la technologie
- Rien de bon ne se construit sur la peur
- Prendre vite des décisions difficiles
- Ne pas croire aux idées reçues
- Faire confiance et le montrer
Toutes choses dont l’institutionnel et le hiérarchique ont peur.
A propos des idées reçues :
1* Il faut souligner dans le cours du récit, à partir de la page 163, cet hommage rendu par Villani au rôle de la Pologne pendant la 2ème guerre mondiale :
Les Polonais ont fournis les meilleurs pilotes de la RAF
Ils ont cassé la première version du code ENIGMA des Nazis
A Wisna ils ont opposé une résistance de 3 jours aux Nazis qui les attaquaient à 50 contre 1
2* Sur la rigueur allemande :
Pour Speer, un proche d’Hitler, Incompétence, Arrogance, Egoïsme sont les trois mots qui caractérisent le régime Nazi. (Page 165)
La postface rappelle cette citation de Victor Hugo : « On résiste à l’invasion des armées, on ne résiste pas à l’invasion des idées. », dont on retrouve une déclinaison sur la façade d’une bibliothèque de Phnom Penh : « La force lie un temps, l’idée enchaîne pour toujours. »
L’idée de ce livre doit également à Marc Monticelli directeur de l’Espace Turing à Nice, et à Jena Philippe Uzan de l’institut Poincaré.
Une BD à mettre entre toutes les mains, notamment celles des pédagogues, parents ou professeurs, qui souvent sont englués dans les certitudes.

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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La rencontre entre la plume de Cédric Villani et les dessins de Baudoin est à la fois rigoureuse et sensible. Outre le voyage dans les méandres de l'esprit de Turing, le chapitre dédié aux physiciens allemands cloîtrés à Farm Hall m'a appris l'existence de cet épisode si particulier de la seconde guerre mondiale. Ce dernier nous fait rentrer de plein pied dans les positionnements respectifs de ces chercheurs plus ou moins liés au régime nazi par rapport à l'utilisation des bombes atomiques.
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Merci à Babelio et à l'Opération Masse Critique pour m'avoir offert ce superbe ouvrage !

Ce livre présente quatre personnages historiques ayant joué un rôle important dans la seconde guerre mondiale, le plus souvent scientifiques : Werner Heisenberg, responsable du programme atomique allemand, Alan Turing, qui a décrypté les codes allemands, Leo Szilard, qui a découvert la réaction en chaîne, et Hugh Dowding, organisateur de la Bataille du ciel en Angleterre.
Elle prend le personnage à un moment-clé de sa vie - à l'explosion de la première bombe, au suicide de Turing, au traitement expérimental du cancer de Szilard, au film tourné sur la vie de Dowding - et les fait méditer sur leur vie, leurs idéaux, leur science, leur rôle.

Le tout est très bien documenté. Certains choix sur leurs pensées sont parfois subjectifs, mais une postface de Cedric Villani explique les choix de façon très intéressante ; c'est elle qui a valu au livre, pour moi, sa cinquième étoile.
Cela m'a rendu tous ces gens sympathiques et humains, et j'aurais pu en être méfiante, si je ne savais par la biographie de Turing que au moins dans un des quatre cas rien n'est biaisé. C'est donc dû au choix du sujet, pas seulement à la narration.

J'ai trouvé ce livre un peu difficile d'accès, mais pas négativement. Je l'ai lu lentement, peu à peu. La science est simplifiée mais reste un peu ardue.

Les dessins de Baudoin sont très intéressants, avec des images qui répondent au texte sans le répéter. On peut ne pas apprécier le trait - personnellement, ce n'est pas mon préféré - mais c'est bien fait, et je suis impressionnée par la façon dont les styles de dessins sont subtilement différents les un des autres, pour les quatre personnages présentés comme pour les dialogues entre Baudouin et Cedric Villani qui ponctuent le livre. Par exemple, les pages sur Turing sont tout en aplats, celles de Szilard en hachures nerveuses.

Je ne pense pas que ce livre plaira à tout le monde. Il a un côté, comme je disais, difficile. Mais si vous aimez soit le dessinateur soit l'auteur, si vous aimez la science ou l'histoire de la seconde guerre mondiale ou les livres qui font réfléchir, tentez le coup !
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Je ne possède ni formation ni grande culture scientifique. Aussi, quand on m'a offert "Les Rêveurs Lunaires - Quatre génies qui ont changé L Histoire" et que sur la quatrième de couverture, j'ai lu qu'il était question du destin de Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et de Hugh Dowding (noms totalement inconnus pour moi à l'exception du premier), j'ai ressenti comme un léger malaise. Cet ouvrage est-il vraiment tout à fait pour moi ?
J'ai ouvert le volume. Les dessins de Baudouin y sont singuliers, sans couleurs, aux traits fins et/ou grossiers, aux formes défaites et reconstruites, faites d'excroissances avec des créatures, des formules mathématiques, etc.
La tache me semblait devenir un peu plus ardue. Restait à rentrer dans le texte écrit par Cédric Villani (jeune mathématicien surdoué) pour me convaincre tout à fait de ce que serait pour moi ce livre.

Je rentrais lentement dans la lecture, avec prudence. Cela commençait par la carrière de Werner Heisenberg (le père fondateur de la mécanique quantique et un des initiateurs du programme de développement de l'énergie nucléaire). L'appréhension se défit assez vite et je rentrais dans la lecture de ce livre sans plus en sortir.
C'est un ouvrage exigeant dans sa lecture mais vraiment passionnant dans son contenu. Ce n'est pas un livre sur des théories scientifiques mais sur l'histoire des sciences. le contexte historique, les enjeux de la recherche et les conséquences des découvertes, l'environnement et la personnalité des scientifiques constituent tout le fond de ce très passionnant livre.
Je le recommande vivement.
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