Une hymne à l'émerveillement, au questionnement, à ce qui était et ce qui reste.
Une délicieuse parenthèse nature, une ode à l'amour, à l'amitié. La plume de l'auteur se veut poétique, dynamique, ponctuée de comparaisons à sa passion , le dessin. On ressent une certaine intimité, l'auteur se livre sur des réflexions, sur sa vie, ses combats. La marche avec Edmond Baudouin a été très enrichissante et entrainante.
L'auteur s'émerveille de ce qui a de plus simple. Mais qu'est-ce la simplicité ? Il est vrai que notre riche biodiversité est composé d'infinis trésors. Tout est sujet à fascination. Cette citation en est le parfait exemple ; et que cela fait du bien de se retrouver dans ce type de ressentis.
Une marche dans les Alpes du sud et bien au-delà de nos frontières, à la rencontre d'autres humains, d'autres cultures. Des mots bienveillants, un message impactant, donnant avec une vive émotion l'histoire d'un millième de vies détruites et pour qui il a voulu, un instant, dessiner, raconter leurs histoires.
Cet ouvrage soulève également les rêves et tout ce qui bouscule la vie de l'être humain.
Entrez dans la marche d'Edmond Baudouin, faites sa connaissance. On en ressort grandi.
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Un grand merci aux éditions de la Salamandre et à Babélio pour l'envoi de ce livre lors du masse critique non-fiction.
J'ai déjà reçu des livres du même éditeur et je ne suis jamais déçue. La qualité des récits, comme du support (grain de papier, couverture, mise en page, ...) est toujours incroyable! J'adore vraiment cette collection sur la marche !
Au départ, on ne sait pas trop où l'on embarque avec Edmond Baudouin, c'est un peu général, un peu déséquilibré comme lorsqu'on commence à marcher, on ne sait pas trop où l'auteur veut en venir. Puis, l'équilibre s'installe au fil du récit, les souvenirs s'en mêlent, la nature accompagne la marche et l'on devient un peu plus conscient de qu'Edmond Baudouin marche sur les pas de sa famille, de ses racines, et de son environnement du Sud qu'il aime faire découvrir à ses amours. L'auteur nous parle aussi de ses failles, de ses peurs, de ses doutes. Enfin, Edmond Baudouin nous entraîne encore plus loin que ses récits pour nous parler des hommes, des femmes, de l'environnement, de l'avenir du monde et comme il le dit lui-même dans le titre du dernier chapitre, pour « effleurer l'éternité ».
J'ai beaucoup aimé les passages, où plusieurs fois, Edmond Baudouin ne trouve pas le titre du livre qu'il écrit... J'ai trouvé ça drôle de le laisser tel quel. Et je dois dire que maintenant qu'on le connaît, ce titre est très très bien choisi ! Cela permet de faire le lien avec les pas, le chemin "hors des cases" (la différence qu'il a avec les générations précédentes (sa mère, son grand-père, ...)) mais surtout, un peu en dehors de son domaine, la BD ! Et moi, j'ai eu une grande surprise car en refermant ce livre, persuadée que je n'avais jamais lu de BD de cet auteur, mais avec plein d'entrain pour découvrir son oeuvre, que je me suis aperçue que j'avais déjà rencontré Edmond Baudouin il y a quelques années au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil ! Je n'avais absolument pas fait le rapprochement, mais ça m'a fait vraiment plaisir de savoir que j'ai déjà rencontré ce grand artiste !
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J'avais échafaudé le fantasme de l'emmener ici, chez elle, une dernière fois. J'imaginais, comme dans le film japonais La balade de Narayama, être le fils accompagnant sa mère en haut d'une montagne pour mourir. J'aurais, le matin avant de partir, empli mes poches de barbituriques. Et arrivés aux Sauches, nous nous serions assis sur l'air devant sa maison, nous aurions déjeuné, je lui aurais raconté une histoire, elle ne l'aurait pas comprise, son cerveau n'accrochait plus rien Ensuite, après l'avoir embrassée et embrassée encore, je lui aurais fait avaler les cachets. Je ne l'ai pas fait, elle est morte à l'hôpital, ce fut lamentable.
Regarder une chaîne de montagne, c'est un peu comme être dans une bibliothèque. Je suis attiré par les livres que je ne connais pas encore, par l'immensité de la culture cachée sous les couvertures que, pour la plupart, je n'ouvrirai jamais. C'est pareil avec la quantité des monts au-devant de moi.
Mon désir est d'aller là, là, là pour apprendre ce que contient celui-là, celui-là, celui-là. Et si j'allais là-bas, je ne serai pas rassasié. Chaque tournant donne sur un autre tournant, chaque montagne sur une suivante, chaque livre appelle une nouvelle lecture.
À un jeune Soudanais dont je faisais le portrait, j'ai demandé : "Quand débarquant du bateau tu as mis le pied sur la plage italienne, tu as pensé quoi ?" Sans hésitation, il m'a répondu : "C'est mieux d'avoir la mort devant que derrière."
Bientôt je vais mourir, insatisfait. Je n’aurai pas écrit tout ce que je veux encore dire, pas peint toutes les œuvres qui sont en moi, pas lu tous les livres, pas traversé tous les cols. C’est le lot de tout le monde, je sais, mais comme pour tout le monde, ça ne me console pas.
L’humanité s’obstine à nier la réalité, on mange, on dépense, on bouge dans du virtuel. Comme des canards qui courent encore alors qu’on leur a coupé la tête. […] Mon optimisme renaît quand j’écoute mes petits-enfants me parler de ce qu’ils veulent dans leur devenir, quand je vois dans la rue des gamins se tenir par la main.
Pour ses 50 ans, Futuropolis republiera une série de 5 ouvrages rares qui ont marqué leur époque et l'histoire de la maison d'édition.
Le premier d'entre eux sera Carla, d'Edmond Baudoin et Jacques Lob, un roman graphique majeur qui commence comme ça : un homme, plutôt jeune, hèle un taxi. Une Mercedes noire. À l'intérieur du taxi, une jeune femme, habillée de cuir noir. C'est Carla. L'homme est pressé, vite à l'aéroport, compagnie Transaerial, au départ. Il est anxieux. Quand il arrive, c'est trop tard, l'avion a décollé. Il retrouve Carla, qui lui propose de le ramener en ville. L'homme lui raconte son histoire : le coup de foudre, réciproque, avec une belle étrangère, l'amour fou, la fuite de celle-ci, et cette nouvelle que la radio diffuse dans le taxi : un appareil de la Transaerial, en direction de New York, s'est crashé peu après le décollage, avec à son bord 450 passagers. On ne sait pas s'il y a des survivants...
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