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Critique de horline


Dans le récit d'un poilu ou plutôt d'un étudiant en médecine affecté aux postes de secours, Nathalie Bauer a choisi de porter un regard oblique sur la réalité de la sale guerre. S'inspirant des carnets de son grand-père, elle éclaire le réel d'une douceur inhabituelle puisque le roman porte notre attention sur ce qui permet à quatre jeunes gens insouciants de supporter l'horreur du quotidien : une amitié belle et sincère.
Sous la plume gracieuse de l'auteure, cette fraternité est réconfortante, permettant d'évacuer le bruit assourdissant des marmitages et des cris de douleur des blessés, de maîtriser la peur incessante qui vrille l'estomac et de s'incliner face au destin. A force de côtoyer la mort, Morin et surtout Declerc et Bonnefous ont choisi de vivre pleinement la vie et de partager tous les plaisirs qu'ils peuvent s'offrir pendant les permissions et périodes de repos… conscients que cette guerre des tranchées qui s'enlise enterre le monde ancien et ses promesses d'avenir.

Si la romancière a choisi de ne pas exposer la guerre et ses combats de manière frontale, c'est pour mieux les laisser résonner au fil des pages et pénétrer la conscience du lecteur. Car cette camaraderie, si elle galvanise les hommes à la veille des combats, elle s'use face à l'incompétence des officiers, l'épuisement, l'enlisement, le deuil, le froid, le désespoir que les âmes les plus fragiles dissimulent dans l'alcool ou dans un goût immodéré pour la vie.
Avec un oeil neuf et ému, Nathalie Bauer a décidé de donner la parole à son grand-père et ainsi de lui rendre hommage en dessinant le portrait d'un homme loyal, bienveillant, humaniste qui a toujours refusé d'abdiquer lors d'une guerre qui a brisé non seulement des corps mais aussi rongé le coeur et l'esprit de beaucoup d'hommes.
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