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Critique de LoupAlunettes


Les jeunes lecteurs resteront peut-être arrêtés devant la première de couverture de "D'entre les ogres".

Comme si celle-ci pouvait les mordre à son contact.

Il y a une petite fille, mais nous ne voyons que le couteau qui ne devrait pas se trouver dans sa main.

Elle est à table, le bout de nez dépassant à peine de la table, devant une bonne part de gâteau.

L'image est recouverte d'une sorte de filtre noir de suie, la pâtisserie a-t-il un goût de charbon malgré la cerise sur le gâteau?

Thierry Dedieu, qui diversifie de nouveau son style et sa technique, mêle deux repères qui vont se contredirent, le tableau d'une petite fille devant une bonne part de gâteau, l'expression féroce de l'enfant et la crasse environnante.

Les auteurs joueront sur les apparences, partant d'une réalité ou d'une idée reçue, les ogres sont un peu négligés, peut-être un peu crasseux aussi.

Nous sommes chez les ogres, oui.



On nous interrogera autrement, tandis que nous nous demanderons si ceux-ci mangent aussi des enfants.

Y a t-il de l'amour logé dans un ogre?

Tandis qu'un adulte lecteur se désintéressera de la question, cette question étant déja classée et rangée dans un tiroir de sa tête avec sa réponse pré-remplie, les auteurs prendront le temps de répondre aux petits lecteurs.

Qu'il est doux de réfléchir.

L'ogre aime, ça nous le savons, avec des condiments, du sel et du poivre, du plus profond de son estomac, mais aime t-il du plus profond de son coeur...un ogre a t-il des sentiments?



L'auteur Gilles Baum vient imaginer une histoire et une contradiction chez un couple d'ogres.

Un jour, il trouve un bébé abandonné et ils tombent en pâmoison devant les petites chairs potelées qui gazouille, comme n'importe quel homme normalement constitué d'un coeur.



Et nous basculerons dans la tendresse avec la suite, avec deux géants qui élèveront cette petite fille comme leur propre chair et leur propre sang, qui la nourriront juste pour la faire grandir et non la faire grossir.



Malgré le filtre "crasseux", nous faisons fi de l'intérieur chiche du couple d'ogres.

Les scènes sont simplement adorables et ça, on ne peut le nier.



La fin nous fait revenir sur ce qui devait arriver, le moment où les ogres ne pourront plus subvenir aux questions de la petite fille sur ses vraies origines et sur, bien après, le regard des autres.



La fin reste plus ou moins ouverte, nous laissant, nous lecteurs, un peu interpréter encore une fois les faits, suivant nos repères incontournables et indéniables de l'humanité.



Alors, jeunes lecteurs, selon vous, les ogres ont-il un coeur? Tous?

Et les hommes ont-ils tous un coeur?

Tous?
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