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EAN : 9782226312310
640 pages
Albin Michel (29/10/2014)
4.09/5   298 notes
Résumé :
Paul Becker (le héros de Monster) est au fond du gouffre. Obèse, divorcé, dépressif, ruiné... Il échappe miraculeusement à une tentative de meurtre alors qu'il s'est réfugié dans le parc de Yellowstone pour tenter de se refaire une santé. Mais il laisse croire à sa mort et se lance dans une enquête méticuleuse qu'il oblige à exhumer ses souvenirs d'enfance et les énigmes de son passé en Floride dans les années 70 pour découvrir qui a commandité son meurtre et pourqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
4,09

sur 298 notes
« Beau oui comme Bauwen »

Étincelants ces fantômes…

Patrick Bauwen nous propose un récit cristallin qui va illuminer les esprits et laisser gambader les pensées. Évanescentes.

Et puis l'Eden quand même, promesse d'un paradis, d'une vie sublimée, de délices en cascade, de quiétude absolue.

Paradis perdu ou retrouvé ? Il faudra lire le livre pour le savoir.

Pensée en deux parties qui se superposent et s'entremêlent, l'intrigue débute de nos jours par une enquête pour élucider le meurtre de l'un des protagonistes, et s'en va puiser sa source pour alimenter l'histoire à travers la jeunesse des personnages, de la fin des années 70 (1979 pour être précis) au tout début des années 80.

C'est à un grand roman que vous serez confrontés lorsque vous ouvrirez les pages des « Fantômes d'Eden ». Et n'espérez pas en sortir indemnes tant ce roman nouera votre gorge et, mais quel félon, s'adressera directement à votre coeur et à vos souvenirs enfouis. Ben non, on peut pas lutter. C'est comme ça.

Un roman sensoriel. Voilà qui caractérise bien l'oeuvre. Ce qui en fait sa qualité n'est pas tant l'histoire racontée, excellente au demeurant, que la manière dont Patrick Bauwen la raconte. Sa façon de nous souffler à l'oreille ces moments précieux où la jeunesse enflammait la vie.

Et si on dit souvent que l'auteur met un peu de lui dans ses personnages, là il en met carrément beaucoup dans son héros Paul Becker.

Paul Becker = Patrick Bauwen.

Première piste, les initiales : PB.

Deuxième piste, la profession de Becker : médecin.

Oui, l'histoire contée ici est celle d'un jeune homme qui veut être écrivain et inventer des histoires de science-fiction mais devient médecin avant.

Ça ring a bell, non ? Sachant que Patrick Bauwen est urgentiste, la boucle est bouclée. Bon gageons que Patrick Bauwen n'a pas vécu tout ce qui arrive à Paul Becker car l'auteur n'est pas tendre avec lui et le maltraite même carrément. Cependant, on peut aisément supposer qu'il abreuve le récit de ses souvenirs de pré-ado.

Insouciance de l'enfance. Réminiscences d'instants extraordinaires. de territoires fantasmés où tout semblait possible.

De moments de complicités absolues, de liens pensés infroissables. Une impression fugace d'éternité. Voilà ce que Bauwen nous fait vivre dans ce livre.

Ces moments de grâce quasi-intouchables du doigt, quelques décennies plus tard, aiguillonnent l'intrigue et nourrissent le chassé-croisé entre la jeunesse des héros et notre époque. Car il ne faut pas occulter l'enquête qui prend une grande place dans le livre. Car Paul Becker veut savoir qui a tué Paul Becker.

Truffés de références et d'Easter Eggs, entre références aux auteurs-camarades de la ligue de l'imaginaire Barbara Abel, John Bizien Law Firm, Khara Street, et son amour criant à Stephen King : la vieille noire aveugle et voyante qui s'appelle Abigaïl, le Bazar du bizarre pour celles que j'ai repérés. En avez-vous vu d'autres ?

Patrick Bauwen cite à foison Stephen King et on y sent l'hommage appuyé et ce roman est une belle déclaration d'amour. C'est d'ailleurs amusant le retour en force des années 80 dans le cinéma ou la littérature.

Grisant même quand il est aussi qualitatif que dans ce roman. Allez, laissez-vous emporter par ces fantômes et rendez-vous en Éden…

Ps : une grosse dédicace à PetitePlume pour m'avoir offert et partagé ce livre. Une si belle âme, un si grand coeur se doit d'être salué. Tu es juste magique Marielor, une bonne Fée :-)
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Il s'agit d'une relecture.
J'avais lu ce livre à sa parution et c'est avec plaisir que je l'ai redécouvert.
Cet auteur ne déçoit jamais et j'ai été ravie de retrouver notre cher Paul du précédent Monster.
Pauvre pauvre Paul..
Mais quelle vengeance !
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Un très bon Bauwen, encore.
On frôle le pléonasme, ce qui est plutôt une bonne chose au regard du niveau de satisfaction client global.

Deux époques.
Deux ambiances.

D'un côté, l'insouciance d'une bande de jeunes avide de liberté et d'aventure.
De l'autre, l'investigation d'un gars au bord du gouffre acceptant bien volontiers de se faire refroidir mais refusant obstinément de se laisser truffer de pruneaux sans savoir préalablement par qui.
D'où l'importance d'un minimum de savoir-vivre dans les relations, fussent-elles à très court terme.

Paul Becker.
Obèse, dépressif, divorcé et ruiné. Sinon, tout va bien.
Ah, non.
Ajoutons, pour faire bonne mesure, le fait qu'un contrat ait été placardé sur sa tronche déjà bien farcie.
Dans la peau d'un tout autre personnage, l'homme enquête et se souvient.

À l'évocation d'une bande de gamins affichant la mine insouciante de jours à jamais disparus, la comparaison avec le King (et son mythique Ça) s'opère dans la foulée.
Cette quatrième de couv' n'y fait pas exception. Pourquoi vouloir se démarquer, et puis il faut bien vendre.

Sans atteindre la douce nostalgie suscitée par un Roi alors en pleine possession de son art, Patrick Bauwen sait indubitablement user d'une machine à remonter le temps.
Pendant idéal à un présent anxiogène, ce retour vers le futur apaise tout en faisant office de baume réparateur aux lumiphénols antioxydants. Classique.

Le tout se veut un juste et enivrant équilibre entre quête de vérité tendue et passé guilleret non expurgé de quelques pincées de traumas bien profonds (Bauwen fait dans le thriller, pas dans la bibliothèque Rose).

Des fantômes que l'on se plait à poursuivre dans les couloirs temporels et qui claquaient le grand chelem, n'était un final science-fictionnel qui me laissa plus que dubitatif.

Je connaissais beau comme Bowie.
Il convient, désormais, d'y adjoindre Bauwen !
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Ce merveilleux roman a allumé dans mon p'tit coeur plein de bougies qui m'accompagneront longtemps;à peine cette histoire avidement terminée dans l'urgence poétique,je me demande même si je ne vais pas replonger cash direct dans l'histoire très bien construite,très bien écrite par Patrick Bauwen...
Ou il apparaît encore un club des cinq,décidément,ils traînent dans pas mal de bouquins,ceux-là,leur come back est remarqué.Quant au style de l'auteur,il m'a éblouie .C'est la même histoire qui se raconte,parallèlement sur deux tunnels spatiaux-temporels différents,mais avec la même force d'attachement aux personnages.La façon d'écrire révèle de bien belles surprises...
Quatre garçons,une fille,qui vivent dans un petit bled de Floride dans les années soixante,drugs et rock'n roll,mais pas sex,et légers les bédeaux,on assiste à la naissance des amitiés indéfectibles,et des amours naissantes...des phénomènes fantasmagoriques,dans un cimetière,une grotte,des maisons immenses et biscornues,chacun peut prouver sa bravoure sur des partitions très élaborées,servies par des personnages secondaires étonnants,mais qui prennent part au tempo remarquable du suspense...les monstres surgissent,des lumières glissent sur l'eau du bayou au son de Vivaldi,même la petite boîte en fer est là,celle où sont conservés des petits bouts de messages à priori anodins,mais qui font ou défont le fil de notre vie,qui nous font "rêver,regretter,le bonheur doit bien se situer entre les deux,..."
Trente ans après(les petites bougies ont commencé à m'envahir vers le chapitre quinze,mais jusqu'à la fin du quatre-vingt-cinquième,oh !),le récit dévoile peu à peu,de façon extrèmement habile,les mystères ébauchés et amène un club des cinq presque reconstitué,soudé,je veux bien qu'on appelle ça un thriller,mais selon moi,c'est plutôt un très beau roman d'amour ,d'amour omniprésent,même les ennemis sont des meilleurs ennemis...Pas la peine de lire Monster,il y est très peu fait allusion(je l'ai,mais j'ai préféré lire celui-ci tout d'abord).
La fin,je l'ai trouvée super glamour et sans fin...petiteplume ou tropfleurbleue?
Dois-je vous conseiller de lire ce livre...qui a écarté mes préjugés dus aux mauvaises critiques lues ça et là quant à certains autres livres de Patrick Bauwen...C'est Ce livre qu'il faut lire,mes amis,tels que je vous connais un peu,vous y retrouverez un peu ou beaucoup de vous-mêmes...

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Ce roman est tel la mangrove, sombre et tortueux. Il prend ses racines dans le passé de ses personnages ; des racines voraces qui s'enchevêtrent avec leur présent. Une histoire, comme cet écosystème, au socle instable et qui asphyxie le lecteur pris dans cette vase qui l'aspire petit à petit.

Le roman de Patrick Bauwen cache bien son jeu. Il débute comme un thriller tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Mais il n'est pas juste un thriller ordinaire… Cette histoire prend assez vite d'autres directions – racines qui s'entortillent – pour prendre autant des allures de récit initiatique que de sombre vengeance.

Les fantômes d'Eden est un pavé (630 pages) qui fourmille d'idées, de frissons et d'émotions. le tout agencé dans une intrigue palpitante et qui ne tombe jamais dans les excès.

L'histoire qui nous est contée n'est pas uniquement contemporaine. Sa souche se situe dans les années 80, des années que l'auteur semble se remémorer avec une certaine nostalgie. Un passé où les protagonistes, encore jeunes ados, découvrent la vie, la mort, l'amour et l'amitié. Une amitié profonde, à la vie et à la mort justement, de celle qu'on pense indestructible. La partie de l'histoire contemporaine nous montrera ce qu'il en retourne.

Une histoire pleine de tendresse, riche en émotions (belles ou plus laides). Un récit parfaitement imbriqué dans un thriller qui, s'il démarre doucement, explose dans le cadre de 200 dernières pages ahurissantes.

Une intrigue complexe mais qui reste accessible et qui garde toujours son coté profondément humain (l'écriture d'une partie du roman à la première personne n'y est pas étrangère).

Il y a aussi cette atmosphère si particulière du sud des États-Unis, étouffante, dangereuse. Une ambiance qui est aussi l'occasion pour l'auteur de joliment mettre en avant son amour pour les romans de Stephen King. A l'image de ces scènes de camaraderie qui font penser à Stand by me, ou ces scènes un peu horrifiques qui sentent bon le King des années 80 justement. Et puis, à force d'en parler dans le livre, je rêve de goûter les fameuses boulettes de crabe au piment !

L'auteur a mis sans doute beaucoup de lui dans cette histoire et son personnage de Paul Becker, médecin de son état (tout comme lui). Ça se sent, et donne une toute autre dimension à ces fantômes. Des fantômes qui décidément sont bien davantage qu'un récit à suspense et un Eden qui ressemble parfois à un enfer. Heureusement, derrière la pénombre de cette mangrove, on voit poindre aussi un peu de lumière.

L'écrivain Parick Bauwen trace sa route. Avec ce roman, il s'extirpe, à coups de machette, de la forêt des auteurs et s'enracine avec brio dans la Guilde des conteurs modernes.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est-ce qui se passe, Paul ? Tu fais la tête ou quoi ?
- Il ne fait pas la tête, répondit ma mère. Il n'a pas faim.
- Il fait la tête, répliqua George. Cette entrée en sixième l'a chamboulé. Les ados sont comme ça. Ils regardent leur assiette sans rien dire, leurs cheveux devant les yeux, puis ils montent dans leur chambre écouter leur musique de sauvage. Comment vous appelez ça ? Du hard rock ?
- Ce n'est PAS de la musique de sauvage, répliquai-je.
- Ce type, là, dans ce groupe peinturluré comme des démons, Kiss, comment il s'appelle ?
- Gene Simmons.
- Eh bien, d'après ce que j'ai lu, il s'est fait couper le frein de la langue pour pouvoir la rendre plus longue et l'agiter comme un lézard. Donc C'EST un sauvage. Donc j'ai raison et toi tu mens, CQFD, dit mon père d'un air triomphal.
(p. 170)
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Je savais [... que mes parents] faisaient des efforts pour ne pas s'enguirlander en ma présence. Tellement d'efforts, en fait, que parfois ils ne se parlaient plus du tout. Ils étaient capables de ne pas s'adresser la parole durant des jours. Nos repas du soir ressemblaient à un spectacle d'équilibriste dans lequel je tenais le rôle principal : pour combler l'effroyable vide et le bruit solitaire des couverts, j'étais obligé de parler sans cesse, de relater mes journées à l'école, de raconter des blagues ou de faire des commentaires, bref d'inventer des dialogues de famille à moi tout seul. C'en était épuisant. (p. 169)
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Le monde n'avait aucun sens. C'était à nous de lui en donner un. Et à cette époque, le seul sens que je voyais à tout ça, à ce bordel innommable qu'on appelait la vie, à cet immonde bourbier dans lequel vous pouviez mourir fauché par une voiture en allant vous acheter une glace, où l'on pouvait vous annoncer du jour au lendemain que votre gamin était atteint d'un cancer, le seul sens qu'il pouvait y avoir à cette sinistre farce, c'était de combattre. Devenir le meilleur. Affronter le chaos. Le repousser, ne serait-ce qu'un instant, et grappiller à la mort un peu de temps supplémentaire.
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Un jour mon père m'avait dit: < Accroche-toi à tes rêves!Tu le dois à trois personnes:à toi aujourd'hui,à l'enfant que tu as été,au vieil homme que tu deviendras.Ne les déçois pas! >George était le roi de la citation.Je ne sais pas à quel auteur beatnik il avait emprunté celle-ci,mais elle nous avait bien plu.Stan l'avait recopiée au stylo-bille sur son jean et en avait fait sa devise.
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C'est drôle la vie. Parfois, de petits moments brillent et vous éclairent comme des pépites. Il suffit d'y repenser et de les prendre dans la paume de votre main : des années plus tard, elles n'ont rien perdu de leur éclat.
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