J'ai lu
Monster, du même auteur, il y a un petit moment, et j'en ai gardé un très bon souvenir, raison pour laquelle j'ai eu envie de tenter ce nouveau roman de
Patrick Bauwen, où l'on retrouve le personnage de Paul Becker. D'abord en assez mauvaise posture, obèse et dépressif, Becker finit par se reprendre et s'endurcir. le jour où un inconnu s'introduit chez lui pour le tuer, Becker décide de revenir chez lui mener l'enquête et découvrir qui veut sa mort.
Le roman a un fonctionnement à la
Stephen King, avec des flash-back sur l'enfance de Becker et les mésaventures qu'il a vécues en compagnie de son petit groupe d'amis. Les histoires qui reposent sur la nostalgie fonctionnent toujours avec moi, et ce fut le cas ici aussi. L'histoire de ces cinq enfants, leur amitié et leurs enquêtes pour découvrir les mystères de la ville, est assez prenante, et l'on s'attache vite à chacun d'eux.
Pour ce qui est de la partie qui se déroule dans le présent, je l'ai trouvée un poil moins convaincante, par moments, mais tout de même plaisante à suivre dans son ensemble. le fait que Paul Becker parvienne à ne pas être reconnu de personnes qui le connaissent depuis l'enfance, par exemple, m'a gênée, j'ai du mal à y croire.
Et puis, j'ai été déçue de la fin, à cause de ce que l'auteur a décidé de faire de son antagoniste principal. le personnage de Hank est très bien construit, tout au long du roman, pour renvoyer une impression de malaise ; c'est un psychopathe qui tue pour se divertir, sans état d'âmes. Il parvient à passer inaperçu des décennies durant, il est tout près de Becker sans qu'il le sache... tout était réuni pour en faire un ennemi redoutable. Seulement voilà, Hank reste assez inactif pendant toute la durée de l'histoire et, à la fin, il n'est pas du tout à la hauteur de ce qu'on aurait pu attendre. le face à face entre lui et Becker est bouclé un peu trop vite à mon goût, d'ailleurs tous les événements de la scène finale m'ont paru s'enchaîner beaucoup trop vite, alors que jusqu'ici l'auteur avait relativement pris son temps. Certains personnages sont tués simplement parce que la fin arrive et qu'il faut s'en débarrasser. D'autres auraient dû nous faire verser une larme, mais leur mort est si noyée dans le reste de l'action qu'on s'en aperçoit à peine... Une conclusion un peu trop précipitée, de mon point de vue.
En bref,
Les fantômes d'Eden m'a fait passer un bon moment, grâce à son fonctionnement entre passé et présent et son ton nostalgique sur l'enfance et l'amitié. Malgré la fin un peu en deçà du reste, c'est une histoire qui vaut la peine d'être lue. le décor à lui seul vaut le détour : dans une petite ville des Everglades, entourée de marécages remplis d'alligators et où habite, peut-être, un mystérieux monstre. L'atmosphère particulière de ces lieux est bien rendue et rend la lecture agréablement dépaysante.