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Critique de gruz


Après le jour et la nuit, voici l'heure.

Troisième tome mettant en scène Chris Kovak, médecin urgentiste devenu enquêteur malgré lui. le Chien, le méchant ambivalent de la série, n'a décidément pas l'intention de le laisser en paix.

Le Kovak du début est pourtant loin, sa part d'ombre ayant pris le dessus et il n'est justement plus que l'ombre de lui-même. L'homme dynamique à laissé place à un être plein de doutes et de peurs, cloîtré chez lui ; agoraphobie.

Une première mise au point : un bon point (et une image) pour l'auteur qui a réussi son affaire, ce roman ravira les lecteurs des deux précédents livres tout en captivant ceux qui arrivent en route. Ce n'est pourtant pas le moindre des exploits.

Voilà un nouveau roman qui répond totalement aux codes du thriller, meurtres, tension, rythme, surprises, retournements de situation… Mais la patte Bauwen, inimitable, est bien là : sa verve, son bagou à travers ses personnages et leurs dialogues. Ces échanges qui rajoutent tellement de sel à une intrigue étonnante.

Pour le coup, l'ambiance générale est différente des deux précédentes enquêtes. Dépressive, anémiante du fait de l'état de Kovak, plus sombre en général. Et c'est bien cette atmosphère qui rend le roman si prenant, parce qu'elle est en opposition avec une action qui ne faiblit pas.

Il serait injuste de dire que Kovak est seul. Audrey Valenti, lieutenant de la Brigade Évangile, spécialiste de la Sûreté des Transports Parisiens, et ses collègues, sont impliqués en parallèle. Chris et Audrey, choc (anaphylactique) qui va bouger les lignes (de vie).

On est loin de l'intrigue à encéphalogramme plat, ça bouge, ça pulse, ça surprend, ça choque, ça émeut, ça touche.

Tout a été plus ou moins écrit en matière de thriller, il ne reste que le talent pour arriver à sortir du lot. Et une voix. Patrick Bauwen a les deux. C'est sans doute son esprit de médecin (dans son autre vie) qui le rend capable d'inventer des histoires aussi dingues. C'est évidemment son empathie qui lui permet de donner vie à des personnages auxquels on s'attache tant et qui ont une personnalité marquée.

Je dois dire que l'état de délabrement de Kovak, et sa manière de se battre contre ses démons, m'aura beaucoup touché. Et c'est un ressort narratif diablement stimulant.

Avez-vous déjà entendu parlé du béhourd ? Une activité méconnue qui s'apparente à un sport de combat (mais pas en kimono ou en slip). L'uniforme requis est l'armure médiévale et les accessoires qui vont avec. L'histoire va faire entrer en confrontation nouvelles technologies et activités bien plus anciennes.

Je prends le pari que vous ne verrez rien passer des 475 pages de ce roman sous adrénaline (et amphétamine). C'est prenant au possible, étonnant et bien vu (il n'y a bien qu'un passage que j'ai trouvé vraiment too much).

L'art du thriller est un exercice de précision, chirurgical. Il faut savoir gérer l'urgence, ne pas perdre le rythme, tenir la distance. Docteur Patrick Bauwen est un expert dans la discipline, et ce roman en est une nouvelle preuve réjouissante et captivante. L'heure du diable aura l'heur de plaire à tous les amateurs de thriller, ce n'est pas un leurre.
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