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Critique de marcbali


Aujourd'hui je vais évoquer La Princesse de. d'Emmanuelle Bayamack-Tam. Elle est notamment l'auteur d'Arcadie et sous le nom Rebecca Lighieri d'Il est des hommes qui se perdront toujours et Les garçons de l'été.
Comme souvent avec cette autrice les protagonistes sont un peu marginaux, un peu abîmés. le narrateur de la Princesse de. est un garçon qui se représente dans une identité féminine et se sent femme. Voici l'incipit du roman, avec la première phrase choc : « de toutes les femmes du bus, je suis la seule à être un homme. Par voie de conséquence, je suis aussi la seule dont la féminité ne soit pas un théâtre clinquant mais une certitude aussi intime qu'incontestable. » La Princesse de. est l'histoire de vie d'un jeune homme de vingt-cinq ans, Daniel, qui se considère comme femme et se produit en travesti dans un spectacle sans grande envergure dans une boite de nuit sous l'identité de Marie-Line. le bus dont il est question est celui qui conduit à la maison d'arrêt où sont incarcérés les copains ou les maris de toutes les : « Katia, Séverine, Amel, Jessica, Fatoumata, Cindy. » Daniel/Marie-Line va pour sa part rendre visite à Armand, l'homme avec lequel elle a entretenu une correspondance et dont elle est éprise. Pourtant cette romance est bancale, vouée à l'échec, il n'a aucune considération ni empathie pour elle, mais elle est dingue de lui et accro à sa médiocrité virile et machiste. le personnage principal évoque sa famille (d'adoption) avec sa mère Barbara qui idéalise ce fils qui n'est pas fait pour devenir un homme. Barbara est une femme d'origine polonaise, plantureuse qui fascine son fils qui la vénère. Daniel s'interroge sur son genre et sa sexualité, il est un Mtf même si son processus de transformation n'est pas achevé. Il consomme beaucoup d'héroïne pour tenir et voir la vie en couleur. Dans son adolescence Daniel rencontre Arcady qui devient son amant, son mentor, son employeur et son confident. Grimé et costumé en Marie-Line elle s'exhibe dans le cabaret pour des danses lascives dans un univers étriqué et un peu glauque. Elle sympathise aussi avec Cindy croisée à la prison qu'elle décide d'héberger chez sa mère pour lui éviter les longs trajets pour rendre visite à son copain. Toutes ces histoires intimes s'entrecroisent et le roman fourmille de portraits attachants et d'incises crues et bien senties.
Emmanuelle Bayamack-Tam poursuit avec La Princesse de. son oeuvre littéraire autour des marginaux à la sexualité borderline. le roman est très réussi, aucune outrance exagérée n'apparait, le ton est crédible, l'auteur se fond parfaitement dans le corps et la personnalité de son/sa protagoniste.
Voilà, je vous ai donc parlé de la Princesse de. d'Emmanuelle Bayamack-Tam paru aux éditions POL.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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