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3,69

sur 1065 notes
Bon,ce livre,mon libraire me l'a mis hier dans les mains et,ce soir,je viens de tourner la dernière page.J'ai oublié qu'il faisait très beau,qu'il fallait tondre,faire des courses...Je suis resté avec les Chastaing,je les ai accompagnés dans leur lente mais inexorable descente aux enfers.
Ce roman est tout simplement diabolique .Les personnages se délitent au cours du récit,les masques tombent et l'on va de surprise en surprise.Le point de départ,c'est une famille aisée,apparemment sûre de sa 'force",aux règles bien établies et acceptées de tous les membres,une famille du paraître .Tout se déroule normalement,banalement,et la vie pourrait s'écouler ainsi jusqu'à la fin des temps si un maudit requin ne venait bouleverser ce bel agencement en faisant du beau Thadee un handicapé à vie.Et,à partir de là, plus rien ne sera comme avant,le bel équilibre familial va céder sous la bourrasque comme un château de cartes.Un tsunami va emporter les Chastaing,leurs proches et nous avec..
Parler de cette histoire est délicat car tout se dévoile page après page sous nos yeux,à travers les témoignages des différents protagonistes et chaque personnage,à tour de rôle dévoile une nature qu'on était loin d'imaginer.La famille quitte le paraître et laisse sortir son "être " et ça "décoiffe"!!!
C'est dur,cru,inquiétant ,stressant,prenant,on veut savoir et,je crois l'avoir lu dans certaines critiques,envoûtant au point que le lecteur ne peut se résoudre à abandonner,même pour un temps,ces personnages pour le moins complexes , troublants,terribles...
Pour moi,c'est du grand art,un livre vraiment puissant.
Un petit bémol,j'habite en Limousin,et,ici,le surf,bon,on sait ce que c'est,bien sûr ,mais...de loin.Surtout quand on a mon âge. Alors,les termes techniques....
Ah,oui,C'était pour me permettre de reprendre mon souffle?Et puis,maintenant le Limousin,c'est la Nouvelle Aquitaine et Biarritz,c'est la Nouvelle Aquitaine aussi....J'ai compris,lundi j'achète une planche....et je pars .
Je vous invite à me suivre,vous allez adorer.
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Parfois, l'on me demande : « Pourquoi écrivez-vous sur Babelio ? » Eh bien, la réponse est simple : pour parler de livres comme celui-ci, pour les faire connaître, pour me calmer un peu aussi car lorsque l'enthousiasme me gagne, c'est terrible, je rebats les oreilles de tout être vivant passant à ma portée pour le convaincre de se procurer au plus vite ledit bouquin, puis j'achève le malheureux en lui demandant sans arrêt : « Alors, t'en es où? », brûlant d'en discuter, voire vicieusement d'en révéler la fin.
Bref, les copains ! Coups de klaxon, grands mouvements des bras, agitation des drapeaux, STOP !!! Arrêtez-vous là et courez acheter ce roman qui m'a littéralement happée mais happée de chez happée. C'est simple, j'ai tout lâché : les copies, les courses, le ménage, j'allais dire les balades mais c'était pour faire genre car je n'en fais jamais.
Bref : j'ai a-d-o-r-é ce livre...
Alors, de quoi ça parle ?
J'en frémis encore rien qu'en rassemblant mes idées pour tenter de vous en parler… je crois d'ailleurs que mon article va être nul car mon enthousiasme m'empêche de réfléchir correctement. Reprenons-nous !
Nous sommes à Biarritz chez les Chastaing. Une espèce de famille bourgeoise idéale comme on en voit dans les publicités : le père Jérôme est pharmacien, la mère Mylène a fait des études de pharma mais n'a jamais exercé. Non, elle a préféré s'occuper de sa progéniture : deux magnifiques garçons, grands, athlétiques, bronzés, intelligents, doués pour les études , bref, des demi-dieux, surtout l'aîné que la mère adule. Ce dernier se nomme Thadée, le plus jeune c'est Zachée. Et puis, on aurait presque tendance à l'oublier, mais ces beaux mâles ont une petite soeur : Ysé, qui vit un peu dans son coin, bricole, colorie, fait des colliers d'insectes , des mosaïques abstraites dont tout le monde se moque. Et pourtant, elle est là, voit tout, observe tout, entend tout, comprend tout. Elle n'a l'air de rien comme ça, mais elle est d'une maturité et d'une lucidité surprenantes.
Que fait-on quand on est un ado et qu'on habite Biarritz ? Je vous le donne en mille : on fait du surf, on vole, on glisse, on court après La Vague, THE Rouleau, enfin bref je ne sais pas comment ça s'appelle tous ces trucs- là, parce que des termes techniques, il y en a ! C'est vraiment tout un monde ! En tout cas, l'aîné, Thadée, le dieu de la glisse, s'est offert un petit séjour de quelques mois sous le soleil de la Réunion pour surfer dans des endroits idylliques. Son frère Zachée l'a rejoint pour des vacances. L'eau, le ciel, la mer et nos deux beautés mâles glissant sur les flots… Waouh, restons sur terre !
Quand le téléphone se met à sonner dans la jolie maison biarrote, Mylène est bien loin de s'imaginer ce que Zachée va lui dire… et pour cause : Thadée, le demi-dieu, le roi-soleil, le fils adoré de sa mère, s'est fait bouffer par un requin.
Stop, je n'en dirai pas plus,
Je vous laisse imaginer le raz de marée qui va balayer la gentille vie des Chastaing...
Parce qu'au fond, ce terrible événement va mettre à jour le fond du tréfonds de chacun des protagonistes qui prendront la parole successivement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne va pas être joli, joli. La belle façade va progressivement se lézarder jusqu'à...
Qui sont en réalité ces gens-là, cette famille idéale, symbole de la réussite, ces beaux enfants que tous les parents souhaiteraient avoir ? Les masques vont tomber un à un. Chacun va tour à tour se dévoiler, ôter son masque et c'est terrible. Plus que ça encore. Une vraie tragédie. La tension est insoutenable, on sent que le pire n'a pas été atteint, qu'il est imminent, qu'il va leur éclater à la figure et que ça va faire mal, très mal. C'est une vague XXL qui va balayer toute cette petite famille où règne l'harmonie. Dur de dire sans dire, il faudra qu'on en reparle quand vous l'aurez lu !
En tout cas, madame Rebecca Lighieri ou Emmanuelle Bayamack-Tam, je ne sais pas trop comment vous voulez que l'on vous appelle, en tout cas, disais-je, chapeau bas, très bas même : cette histoire d'une force incroyable, ces personnages fouillés et si crédibles et cette écriture superbe qui coule, tiens, une vraie vague de surf, on est comme porté… et ce don d'observation que vous avez, c'est remarquable : vous savez ce qu'est un ado, ça c'est sûr ! Et tout ce qui concerne le surf : êtes-vous allée à Biarritz passer quelques vacances avec un bloc-notes à la main ? L'effet de réel est saisissant et c'est la raison pour laquelle votre récit nous entraîne avec lui et devient impossible à lâcher. Un vrai thriller... J'avais beau me dire à une heure avancée de la nuit : j'arrête, eh bien, mes yeux continuaient tout seuls le chapitre suivant !
Allez, c'est dix mille fois mieux que tout ce que je viens de vous dire et je ne peux vous donner qu'un seul conseil : LISEZ-LE ! (Si vous n'aimez pas, je rembourse… heu, non, je plaisante!)

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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C'est un titre bien innocent pour un livre qui ne l'est pas du tout. Au contraire, il est dérangeant, bizarre et effrayant. Et passionnant, surtout !

On pourrait dire que c'est une histoire de surf, de requins et de famille qui déraille suite au handicap soudain de l'un des siens.

Mais, à mon sens, c'est surtout l'histoire d'une famille de psychopathes, au sens propre ou au figuré : ils ont des secrets aussi inavouables que leurs noms sont improbables.

Ils quittent progressivement l'océan et ses vagues magnifiques pour s'enfoncer dans une fange immonde et trouble de malveillance, d'indifférence et de mensonge.

Et peut-être que nous sommes exactement comme eux, tant nous sommes intrigués et curieux en les regardant se débattre et se noyer...
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Il y a la surface.

Celle des choses. Celle des gens.

Ce que l'on voit.

Il y a les profondeurs. Les eaux troubles.

Ces zones de l'âme humaine où parfois il ne vaut mieux pas pénétrer. Celles ou évoluent les gens, les choses et … les requins.

En surface, la famille Chastaing est une image du bonheur parfait. Il y a Mylène et Jérôme, leurs enfants, Thadée, Zachée et Ysé , la petite dernière.
Les deux ainés sont de sublimes garçons au physique avantageux, brillants, admirés de tous et passionnés de surf. Une certaine idée de la perfection.

Lors d'un séjour à la Réunion, Thadée va se faire attaquer par un requin et le jolis vernis va voler en éclats.

Rebecca Lighieri offre un livre implacable, saisissant, captivant et monstrueux à la fois.

Chacun des membres de la famille va raconter de son point de vue les événements survenus. Procédé ici astucieux qui va offrir au lecteur de vrais « coups de théâtre » mais surtout proposer un tableau unique de cette famille qui m'a ébranlé.

Chaque personnage est parfaitement « raconté ». Plein de vérité. D'épaisseur. de failles.

Je suis tombé sous le charme. Comme hypnotisé par ce roman si bien maîtrisé. J'aime lorsque la surface des choses ondule et laisse entrevoir l'insoupçonnable, le non dit, le non explicable.

Roman où le soleil lumineux cache des ombres féroces et bouleversantes. Un roman puissant et dévastateur. Un roman qui cache bien son jeu … A lire de toute urgence.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Pour débuter mes vacances d'été, j'ai filé droit sur les plages de surf de la Réunion avec Zachée et Thadée. Celui-ci venant de se faire déchiqueter la jambe par un requin, l'ambiance a tout de suite pris du plomb dans l'aile. le récit est raconté alternativement par les personnages, nous offrant des points de vue intérieurs intenses. le risque est que nous n'aimions pas tous les personnages, dont certains paraissent rapidement pédants, injustes, égoïstes ou prétentieux… voire complètement tarés pour certains ! D'un autre côté, je trouve cette narration réussie parce qu'elle explique les drames qui vont se produire, et parce que si nous pouvions entendre les pensées de tous ceux qui nous entourent (voisins, collègues… amis ? famille ?), pas sûr que ce soit toujours plus beau à voir (enfin un peu plus beau que ça j'espère, mais allez savoir). Nous ne sommes pas lisses, et ces personnages non-plus, ce qui confère au récit un punch, une vitalité et une vigueur qui auraient pu être altérés par trop d'accablement. Réalisme et rythme sont donc au rendez-vous dès le départ, ce qui nous immerge pleinement dans ce cauchemar. Un peu jusqu'à la nausée d'ailleurs, par moment… Et c'est encore sans compter sur l'histoire qui, elle, finit par prendre un tour plus romanesque, voire fantasmagorique !
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Pourtant, avant d'en arriver là, vous passerez avec la famille Chassaing par tout un tas de tourments. Cette famille de pharmacien, dont la mère parfaite se pavane d'avoir des enfants parfaits beaux, sportifs, solaires et intelligents quand ceux des autres ne sont que de sottes copies, croit ne jamais pouvoir se remettre du handicap de Thadée. Lui devient de plus en plus exécrable au fur et à mesure qu'il se néglige physiquement mais, au regard des pensées des autres narrateurs, on entrevoit la possibilité qu'il dévoile simplement sa vraie nature, jusque-là soigneusement recouverte d'un épais verni de tromperies en tout genre. Il est particulièrement haineux envers son frère cadet Zachée, car c'est vers celui-ci que se tourneront les regards à l'avenir ; ce dernier continue en effet d'épater la galerie avec le surf, qui lui sculpte ce corps affuté que Thadée lui envie désormais, lui qui se pense supérieur à tout le monde. Et cette relation de compétition malsaine, que l'on sent poindre dès le départ entre les deux frères, va encore empirer lorsque ce petit monde est rapatrié dans leur maison biarrote, où l'on pressent une catastrophe plus grande encore. La tension va alors monter entre les deux frères et dans leur entourage, jusqu'au point de non-retour, quand les révélations sur la participation des actes de chacun dans les drames actuels ne pourront plus être ignorés.
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La narration est tout en suspense : on obtient, tour à tour et au compte-goutte, les révélations de chacun sur ce qu'il sait de la fausse routine de cette famille qui se veut modèle, du faux amour qui lie ses membres, des frasques cachées de Thadée, des sombres secrets bien gardés par les petites amies, des rancunes et des vengeances, de la folie qui les guette tous, mais certains plus que d'autres, de leurs petits arrangements avec Dieu, l'univers ou seulement eux-même et la vie… La vie qui va les quitter lentement, mais sûrement, tout au long de ce récit parfois révoltant, parfois glauque. Parfois émouvant aussi, grâce à Cindy, la petite amie de Zachée. Ce couple sauve décidément ma foi en l'espèce humaine. On se demandera, durant une bonne partie du texte, d'abord ce qui s'est réellement passé à la Réunion, puis ce qui est réellement arrivé à Zachéé à Biarritz… Une lecture perturbante mais plaisante car elle fait le job : sous son décor de vacances de rêves, elle montre les dessous d'une humanité sur laquelle on préfèrerait fermer les yeux. A embarquer sur la plage si vous voulez un été sous tension, mais à éviter si vous avez envie de légèreté ! Les Garçons de l'été, ce sont ces beaux gosses que je vois surfer sur ma plage en me disant qu'ils sont beaux, forts, heureux, et que, décidément, la vie leur a tout donné. Ou alors pas ? Se pourrait-il que si j'écoutais leur histoire, elle me raconte tout autre chose…? C'est sûr, je ne regarderai plus ces blondinet à planches comme avant !
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Une famille qui tombe son masque
*
Des histoires de famille, je crois bien que la littérature n'en manque pas. Secrets, trahisons, mensonges, coups bas. Le lot habituel des récits fictifs qui enchantent les lecteurs.
Dans ce roman vous trouverez tous les ingrédients de l'effondrement d'une famille française aux apparences parfaites. Jouissif !
*
Le tableau est idyllique au début du récit. Un couple soudé, des enfants magnifiques, beaux, instruits et sportifs. Une aisance financière aussi (cela aide parfois :). Bref, vous vous sentez tout petit.
Puis, petit à petit, les masques tombent. Inexorablement. Tranquillement mais sûrement. Même parfois en un raz de marée.
Le mythe de Cain et Abel revisité.

La narration est diabolique, l'auteure dévoile à chaque chapitre la véritable nature des protagonistes. Assez crédible de surcroît. J'ai stressé à chaque fois qu'un personnage sympathique s'est pris une "claque". Et puis le monstre n'est pas toujours un golem d'argile. Il est fait de chair et de sang.
En fait je peux dire que ce roman atmosphérique et assez noir m'a envoûté.
Juste un bémol : le surf avec tout son vocabulaire technique m'a ennuyé.
Bienvenue dans le monde de la pourriture sous l'ongle manucuré.....
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" Jusque - là, ils s'étaient contentés de bader devant les évolutions des surfeurs depuis La Grande Plage.
Puis un jour, ils ont voulu essayer et à partir de là, ils ont pensé Surf, , parlé Surf, rêvé Surf " ....single, , thrusters....planches, cut- backs, front flips airs, planches , Houle ,marée,direction des vents , hauteurs de vague et j'en passe ....Pays Basque, Landes ...
Tiens un documentaire anodin et circonstancié à propos de surfeurs surdoués ... Qu'est ce que ce charabia que nous conte Annette ?


Eh, non----- voici un roman explosif, diabolique, cru, cruel et glaçant ------qui happe , gêne et angoisse , une espèce de coup de coeur et d'effroi , construit au millimètre que vous aurez bien du mal à lâcher.....

La famille Chastaing , Pére pharmacien , symbole de la réussite, Mylène l'épouse , amoureuse de Jérôme son mari , deux garçons brillants , étudiants et surfeurs surdoués , une petite soeur ysé, beaucoup plus jeune .
Elle voit tout mais ne dit rien ....

Sur fond de carte postale et séjour à la Réunion, un gros handicap survient pour le fils aîné adoré de Mylène ...

Son premier né si beau , son demi- dieu Thadée , le roi soleil ,soudain les masques tombent ..
Au fil de chapitres bien agencés , on surfe, on vole, on glisse , on court aprés les vagues , toutes les habitudes des Chassaing volent en éclats.

Le rouleau compresseur de la tragédie s'enclenche , où l'on passe du soleil à l'ombre néfaste , du calme à la tempête ....
Les protagonistes s'enfoncent dans une fange glaçante , dérangeante, épouvantable .

Une lente et inexorable descente aux enfers ....
Le goût de l'océan s'avère saumâtre ...vénéneux , gluant, trompeur ...

L'univers policé se transforme en -----agressivité , folie , mensonges ------

Une tragédie tout en tension , un vrai thriller à l'écriture superbe ....qui ne laisse aucun repos au lecteur ! Chut , ne révélons rien....
Il faut lire cet ouvrage , acheté par hasard "au Hall du Livre "à Nancy .
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Thadée et Zachée, fils de bourgeois sur la côte basque - papa pharmacien à Biarritz.
Surfeurs depuis dix ans, ils sont jeunes et beaux (corps et visages de rêve, si on aime les costauds version 'Boucle d'Or'). Et sûrs d'eux.
L'aîné fait un break d'une année à la Réunion avant de retenter des concours d'écoles d'ingé- prestigieuses (Centrale, Polytechnique).
Le second l'y rejoint le temps des vacances de Noël. Lui s'oriente vers la médecine ; il réussira (peut-être) où les parents ont échoué.

Leur mère, qu'ils appellent Mi- (Mylène), les idolâtre : « Peu m'importe d'être terne et ordinaire : j'ai enfanté des titans quand tant d'autres se contentent de pondre des gniards. »
Elle en est insupportable, d'autant qu'en bonne bourgeoise à la fois satisfaite et frustrée, elle est blindée de suffisance, de condescendance et de certitudes à la con.
Ce culte voué à ses fils lui ferait presque oublier son mari Jérôme et leur fille de 10 ans, Ysé, gamine futée, mûre, artiste et libre.
Leur père a plus été coach que papa : « Il ne nous laissait pas une seconde de répit : c'était sans cesse des livres à lire, des exercices à faire, des distances à parcourir à pied ou à vélo, et des records familiaux à faire tomber. (...) A croire qu'il élevait des animaux de compétition. »
Famille de rêve...

Beaucoup de sentiments contrastés à cette lecture (je ne parlerai pas d'émotions, je n'ai été touchée que par trois personnages).
Malaise intense dès le troisième chapitre. Un petit aperçu de la perversité qui suivra et ira crescendo.
Le voyeurisme maternel m'a dégoûtée et mise en colère - cette femme est tarée, au secours !
Et seules les voix de Zachée et Cindy m'ont offert un peu de répit, en milieu d'intrigue.
La fin, interminable, est malsaine et complètement grotesque. C'est sans doute ce que O. de Lamberterie appelle du 'Stephen King à la française'. Cette 'journaliste' (?) a toujours eu un sens de la formule éblouissant, et une honnêteté sans failles quand il s'agit de servir la soupe à des amis auteurs ou éditeurs...

Un des fous-dangereux de l'histoire m'aurait presque rendue agressive, j'avais envie d'arracher les pages, en avançant (lentement) vers le dénouement.
Et en plus, on voit venir pas mal de trucs, mais l'auteur a peut-être choisi de nous laisser quelques longueurs d'avance sur les protagonistes.

De Rebecca Lighieri, j'avais apprécié 'Il est des hommes qui se perdront toujours'.
En relisant mon billet, je vois que les thématiques et le ton sont proches.
Sur les (post)adolescences difficiles, chaotiques, je préfère les romans de Silvia Avallone et Marion Brunet, plus subtils et moins voyeuristes (insistance gênante & répétitive ici sur la façon dont une jeune femme peut être 'bonne').
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Gare aux bébés requins!

Malgré les niaiseries ambiguës de la chanson de France Gall , les bébés requins sont parfois plus dangereux que le grand blanc qui vous bouffe une jambe en passant , façon Jaws...

Chacun sait que leur férocité cannibale commence non pas au berceau mais in utero: le plus costaud des bébés-requins dévore les autres dans le ventre de maman-requin qui ne lui garde... aucune dent de cette sélection pas vraiment naturelle, de cette régulation radicale de la natalité requine. ..

Ce prélude carnassier pour vous dire que , si vous ne lisez pas l'inepte résumé de la quatrième de couv' présentée sur ce réseau- un spoil scandaleux!-  vous ne pourrez pas lâcher ce thriller sea,  sex and surf!

Deux frères beaux, bronzés , brillants à l'école et sur leur planche de surf, Thad' et Zach', - Thadée et Zachée,  avec un e, soyons pas snobs, quoi! et d'ailleurs l'apocope leur va bien, puisque justement il est question de couper. 

Deux fils -à -maman- surtout Thad' , l'aîné,  à qui sa mère adorante passe tout, aveuglée par l'amour maternel, jusqu'au jour où un grand blanc  bouffe la guibole du fiston chéri ...

Ce drame bouleverse toute la famille, toutes les relations qui lient entre eux ses membres- il y a aussi un papa, plus lucide mais empêtré dans la culpabilité d'une vieille liaison dont il n'arrive pas à se défaire, et un troisième enfant, une petite fille de dix ans, Isé -sans e, elle!- plutôt chelou, chelou...
 
Tout est donc chamboulé car  Thad', dûment  raccourci par son squale, voit aussitôt le bébé-requin qui est en lui s'épanouir et se déchaîner sans la moindre censure...

Tous les coups sont permis à un pauvre creeple,  protégé par la pitié qu'il provoque, même  si son modèle  semble être Oscar Pistorius qui ne fut pas seulement célèbre pour ses prouesses sportives d'handicapé des membres inférieurs  .. .

Thad' , donc -dur à dire, ça-  déchaîne la bête qui est en lui, d'autant que, débarrassé de ce grand frère encombrant, le jeune  Zach' se met enfin à voler de ses propres ailes. Et se lance dans le "riding" des grosses vagues célèbres genre Nazaré...

Menacé directement dans sa bulle d'excellence, Thad'  le bébé-requin ouvre son oeil glauque...

On va nous rejouer Caïn et Abel,   version glisse!

Le suspense est cousu de fil ( de pêche) blanc, mais on mord à l'hameçon quand même: nous voilà ferrés et entraînés en haute mer sur les plus grosses vagues du monde...sans filet!

Très bien composé, très bien écrit,  avec de réguliers changements de focale qui nous font entrer dans la tête de tous ces monstres en puissance ou en latence, et il y en a pas mal, nous allons de drame en drame et dévorons ce page-turner avec une férocité carnassière -quand je vous disais que ça fourmille de monstres: le lecteur n'est pas le dernier...

Rebecca Lighieri-pseudo d'Emmanuelle Bayamack  Tam, prix France inter de l'année, semble s'être bien amusée:  même les personnages "positifs" soit disparaissent soit sont gagnés par la férocité ambiante -la vengeance est un plat qui se tatoue à froid...

Horrifique plus que gore, le livre fourmille de références cinématographiques semées çà et là,  sans avoir l'air d'y toucher:  Jaws, évidemment,  l'inquiétante figure du Joker, clown sinistre au sourire mutilé, et , dans la petite Isé , on n'a aucune peine à reconnaitre un membre de la Famille Adams qui promet des lendemains qui déchirent. ..

Je recommande,  pour meubler efficacement une nuit blanche...ou pour la susciter!
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Ouh là là elle prend cher la famille Chastaing !
Voilà un roman que j'ai lu d'une traite, assistant assez médusée à la destruction de cette famille bourgeoise biarrote.
Un jour, le fils aîné, le "titan" magnifique de sa maman, se fait manger la jambe par un requin à la Réunion, en faisant du surf. Cet accident dramatique va être le point de déséquilibre d'une famille qui se pensait supérieure, mais était pourrie de l'intérieur.
Le texte procède d'une manière à la mode, par une succession de points de vue : la mère, Mylène, le fils aîné, Thadée, le fils cadet, Zachée, le père, Jérôme, la petite copine de Zachée, Cindy, la petite soeur, Yzé. On apprend très vite à détester la plupart de ces personnages, leur petitesse bourgeoise, leur insupportable arrogance, leur égoïsme viscéral, et on se réjouit pleinement de tous les maux qui leur tombent dessus, et qu'ils ont amplement contribué à créer par leur bêtise intrinsèque. On se réjouit aussi pour les personnages plus "sympathiques". Il y a une forme de justice dans cette histoire qui est aussi une fable à la Stephen King, surtout sur la fin. (Où les allusions à King sont d'ailleurs assez claires...)
Le petit reproche que j'ai à formuler concerne l'écriture, notamment les dialogues, parfois épouvantables dans leur imitation du "parler jeune" et du "parler surfeur". Ce n'est pas naturel du tout, ça sonne faux.
Les personnages sont inégaux. Certains sont caricaturaux (Thadée, Zachée), d'autres sont délicieusement à tuer (Mylène...Quelle joie ! ), d'autres sont de très belles réussites (Cindy, Anouk). Mais l'ensemble est franchement extrêmement distrayant et intéressant, une tragédie qui fait plaisir et inspire un peu de terreur mais aucune pitié.
(Oups, est-ce que je suis moi aussi un monstre...)
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