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EAN : 9781535002516
140 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (29/06/2016)
5/5   1 notes
Résumé :

Présentation de l'éditeur :

In Russian literature, Gypsies are a symbol, an ideal, an unattainable dream rather than an actual people. Freedom, unbound passion and rejection of authority are a dangerous business, and in Russian literature they invariably prove fatal. This incredible volume brings together over a dozen short stories, poems, memoirs and essays that provide invaluable perspective and understanding of the Gypsy motif and experienc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
+++++++ LECTURES DE RUSSIE, 35, LES GITANS +++++++

Le cahier numéro 35 dans la belle collection Lectures de Russie ("Chtenia" en Russe) est consacré exclusivement aux gitans, qui préfèrent qu'on les appelle les Roms ou Sintis, parmi les nombreux surnoms dont on a affublé ce peuple, tels les bohémiens, tziganes, romanichels, manouches, etc.

Sur la splendide couverture du recueil figure un tableau de l'artiste-peintre influent Constantin Makovski (1839-1915), connu comme portrait de jeune gitane (au foulard rouge).

L'ouvrage contient une remarquable sélection de textes et de poésies, certaines d'ailleurs en version bilingue Russe-Anglais, relatifs à ce peuple par 17 écrivains et poètes d'Alexandre Blok (1880-1921) à Ludmila Oulitskaïa (née en Bachkyrie en 1943), en passant par des sommités comme Léon Tolstoï (1828-1910), Maxime Gorki (1868-1936) et Alexandre Pouchkine (1799-1837). Mais également d'auteurs moins illustres comme David Samoïlov, né Kaufman à Moscou en 1920 et décédé en 1990 à Tallinn en Estonie.

Sans oublier bien entendu Ivan Rom-Lebedev, né en 1903 à Riga en Lettonie et mort en 1991 à Krasnovidovo au Tatarstan, qui a été la figure artistique dominante, avec du sang tzigane, en URSS. Un guitariste virtuose qui a été le fondateur et premier directeur du Théâtre Romen en 1931 à Moscou. Il a écrit des douzaines de pièces de théâtre dont certaines sont encore à l'affiche aujourd'hui.

C'est l'auteur du thriller "The Samovar Murders" (duquel j'ai fait un billet le 17 décembre dernier), Alexeï Bayer, qui a assuré l'introduction du présent ouvrage. Ce choix n'a rien d'étonnant, puisqu'il est le beau-fils de Roman Romanov, un interprète de romances et chansons tziganes et qui, en 1970, a même connu son heure de gloire lors d'une représentation au fameux Carnegie Hall à New York. Son beau-père n'était pas né tzigane, mais avait mené la vie d'un vrai de vrai. Il avait un si énorme stock de chansons et avait été éternellement "en route", de Krasnoïarsk en Sibérie à Tachkent en Ouzbékistan, comme si c'était la porte à côté ! Les Russes ont pour ce phénomène un mot magnifique "Tsyganshchina".

La première contribution, titrée "La fille gitane", vient d'un autre personnage peu commun : Vladimir Dahl (1801-1872), d'origine danoise, mais né à Louhansk (aujourd'hui en Ukraine), médecin comme son père et en cette qualité, il a soigné son ami Alexandre Pouchkine après son duel fatal en 1837. Dahl était aussi un lexicographe réputé et l'auteur du "Dictionnaire raisonné du Russe vivant" en 4 volumineux tomes (1863-1866), dont Vladimir Nabokov (1899-1977) et le Nobel Soljenitsyne (1918-2008) ont fait des années plus tard l'éloge. À ses moments perdus (qui ne devraient pas être nombreux), le brave toubib écrivait entre autres sur les Roms, un peuple pour lequel il avait une profonde sympathie.
Oh, la jeune gitane du titre a des cheveux ... blonds, ce qui provoque des froncements de sourcils et pas mal de commentaires.

Le long poème du Grand Maître Pouchkine "Tsygane" de 5 pages est superbe et mérite à lui seul l'achat du cahier. L'inconvénient, c'est que je suis totalement incapable d'en traduire ne fût-ce qu'une petite partie ou citation, bien que le poème soit présenté en version bilingue, sans en massacrer la beauté littéraire. le poème a été écrit en Bessarabie/Moldavie et publié pour la première fois en 1827.

Maxime Gorki a réalisé ses débuts littéraires avec l'histoire d'un vieux Tzigane, appelé Makar Choudra. Un récit qu'il a publié à Tbilissi, en Géorgie, pour le journal "Kavkaz" (Caucase en Français), en 1892. le texte initial a été repris dans le fascinant recueil "Histoires de la steppe" en 1918, ce qui est logique puisqu'il s'agit d'un très beau texte.

Un autre chapitre qui vaut le coup est de la main de l'ethnographe et lexicographe Vladimir Dobrovolsky (1856-1920), qui a vécu parmi les Roms de la province de Smolensk, près de la frontière biélorusse. Il y a étudié les différents dialectes et a publié un glossaire en 1908 qui fait toujours autorité.

Dans le style de l'ancienne tradition orale ("il était une fois"), le journaliste et écrivain Nikolaï Leskov (1831-1895) a publié en 1873 les "aventures" d'un saint homme voyageant à travers l'énorme Russie. Dans "Le voyageur enchanté" il y a un merveilleux poème d'une "tsyganochka" ou "Gypsy Girl", dont je cite ci-après quelques lignes en Anglais :

Dance my little Gypsy,
Dance under the rain,
Dance for your purse,
And dance for your soul.

Selon Alexeï Bayer l'oeuvre de fiction la plus populaire sur ce peuple est la pièce de théâtre de Léon Tolstoï, découvert après sa mort et disponible en Français (éditeur José Corti) sous le titre "Le cadavre vivant" et qui a été rédigé vers 1900. le héros de l'histoire, Fyodor Protasov surnommé Fédya, croit que sa chère épouse aime son rival Victor Karénine. Désespéré, il essaie de se suicider, mais manque son coup et décide d'aller vivre parmi les Tziganes, où il se console auprès de la chanteuse tzigane Masha. Sa douce moitié le croit mort, d'où le titre de la pièce.

En exclusivité pour cet ouvrage, la célèbre journaliste et directrice de l'organisation de droits civils, "La Russie en prison", "Русь Сидящая" , Olga Romanova, a écrit une intéressante contribution sur les Tziganes en taule.

Sincèrement, je trouve qu'Alexeï Bayer, Lydia Razran-Stone, l'éditrice de "SlavFile" ; Paul Richardson, l'éditeur de "Russian Life" ; l'historienne Galina Ulianova et quelques autres experts ont réussi un remarquable exploit.
L'ouvrage est comme la photo de couverture du recueil en un mot : beau !

Pour finir, une petite anecdote racontée par Ludmila Oulitskaïa. Lorsque la talentueuse romancière était gamine, elle était fascinée par une diseuse de bonne aventure gitane, qui trimbalait un gros livre d'où sortait sa sagesse. le livre en question était écrit en langue serbe et en écriture braille. Oulitskaïa se demande maintenant si la Tzigane l'a jamais su ?
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