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Citations sur Hors champ (19)

- C’est le mystère qui rend un portrait fascinant, expliquai-je. Sans ce mystère, une photo n’est qu’une simple image. Mais quand elle possède cette qualité, elle devient quelque chose d’autre.
- Quoi ?
- Quand c’est dit comme ça, ça a l’air prétentieux.
- Dites-le quand même
- Ça devient de l’art.
- Alors c’est ce que vous voulez faire : me transformer en œuvre d’art.
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Une photographie peut vous apprendre beaucoup ou rien du tout sur son sujet. Mais si on l’observe attentivement, et que l’on est soi-même le photographe, elle vous apprend beaucoup de choses sur vous-même.
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- J'aime ce cloaque. J'y suis bien. Presque triomphante. C'était comme si je ne me sentais vraiment vivante que dans des endroits comme ça, que les gens trouvent si pourris. Tu comprends ce que je veux dire, Geoffrey? C'est tellement humain ici, comme s'il n'y avait rien de faux, rien de truqué. Ici, on ressent ce que c'est que d'être humain. C'est le contraire que d'être assis dans une église, tu ne crois pas?
Au moment où elle me disait cela, je sentais qu'elle avait raison. Cette ville était un tourbillon de criminalité, et nous en faisions partie, nous participions à ce torrent d'avidité, à cette lutte sans fin de tous contre tous pour le profit.
Elle avait aussi raison lorsqu'elle décrivait ce sentiment de triomphe. On pouvait être un prédateur, déborder de sexualité, et garder toujours la tête haute, parce qu'on ne prétendait à rien d'autre. On n'était, comme elle le disait, qu'un être humain débarrassé de toute hypocrisie. Il y avait là-dedans quelque chose de propre, de merveilleux, de libérateur. Je commençais moi aussi à me sentir rayonnant.
Dès lors, en marchant avec elle au milieu de la foule surchauffée, mes appareils photo en bandoulière, je ne me sentais plus un observateur extérieur, un photographe, mais quelqu'un qui participait au jeu.

(P313)
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Cette ville était un tourbillon de criminalité, et nous en faisions partie, nous participions à ce torrent d'avidité, à cette lutte sans fin de tous contre tous pour le profit.
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Elle était si vivante, si attirante et si fascinante lorsqu’elle était en chair et en os devant moi. Sur pellicule, figée dans un noir et blanc abstrait, elle apparaissait beaucoup plus sûre.
Elle me considérait avec intérêt et curiosité. Mais aussi avec de plus en plus de confiance : je le lisais dans ses yeux.
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Ces séances de nu je les exécutai dans une sorte de transe. Je l’étudiais, l’éclairais, approchais mon appareil et appuyais sur le déclencheur. Puis je lui faisais prendre une autre position, ou j’essayais un autre objectif, ou je changeais la lumière, et je la photographiais à nouveau. Chaque fois que je tirais une planche, j’éprouvais une furieuse envie d’en tirer une autre.
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Je m’efforçais de ne pas laisser transparaître ma peur devant elle, et si elle la sentit, elle ne le manifesta pas. Je ne sais pas si elle comprenait ce que nous faisions, à quel point sa présence était importante pour moi. Mais la meilleure infirmière n’est-elle pas celle qui refuse de reconnaître que vous êtes malade ?
Je me dirigeais vers une formidable victoire : mon retour au visage humain, et à cette occasion je voulais obtenir une image qui fût meilleure et plus profonde que tous les portraits que j’avais faits jusqu’à présent. C’était de la folie, bien entendu. Jamais je n’avais consacré autant de temps ni de pellicule à un même sujet.
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On se méprend souvent sur le portrait photographique ; les gens croient que les photographes veulent mettre à nu leur sujet. Certains agissent ainsi, c’est vrai, mais pour moi cela n’est pas aussi simple. Je cherche à montrer les tensions qui habitent mon sujet, la guerre entre le visage qu’il offre au monde et le visage caché, à l’intérieur.
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Elle avait réussi là où tous les psys avaient échoué : elle m’avait libéré, au moins temporairement, de trois ans d’inhibition, trois ans pendant lesquels j’avais été incapable de photographier un visage.
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Je voulais la saisir à travers tout le spectre des émotions, je voulais voir son visage quand elle était en colère, furieuse, découragée. S’il y avait vraiment quelque chose en elle, je voulais le faire sortir. Et je voulais aussi la punir pour avoir osé me dire que j’avais peur, je voulais l’humilier, la voir se rendre, abandonner. Ainsi, si elle décidait de partir, je pourrais lui jeter sa culotte au visage et éclater de rire quand elle passerait le seuil.
Elle était dure. Elle résista. Plus je la poussais, plus elle se montrait provocante.
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