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Gérard de Chergé (Traducteur)
EAN : 9782743602666
527 pages
Payot et Rivages (01/10/1997)
3.85/5   26 notes
Résumé :
Les soirs de pluie, Gelsey entre dans un bar, se fait lever" par un homme et se laisse entraîner dans une chambre d'hôtel. Mais en fait, c'est elle la chasseresse. Elle drogue son séducteur, lui vole son argent et laisse sur sa poitrine un message d'adieu sarcastique, écrit à l'envers et à l'encre indélébile, que la victime découvrira le lendemain dans le miroir de sa salle de bains. Ce jeu cruel vire au drame lorsque la dernière proie de Gelsey est retrouvée morte,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dylan Thomas avait tempêté : « Il n'empêche qu'un monde de furies/ Brûle dans bien des miroirs. »

Un très bon roman policier qui permet de retrouver le policier Franck Janek, entrevu dans Pèlerin. J'aime beaucoup l'écriture et l'ambiance dans laquelle nous plonge William Bayer. Il a réussi à mener en parallèle deux histoires autour de Janek sans perdre le lecteur. D'un côté, il y a Gelsey, artiste peintre torturée qui chasse le pigeon les soirs de pluie, l'appâte dans un bar avec son regard sulfureux et sa robe moulante pour mieux le plumer avant le plumard. Elle le drogue, il s'endort et elle lui dérobe quelques souvenirs avant de repartir dans son labyrinthe. Et de l'autre il y a l'affaire Mendoza. Une vieille histoire qui pue dans le service de Janek depuis neuf ans, une histoire où il semble que certains flics se soient laissés aller à fabriquer des preuves pour conforter leur intime conviction. Janek, c'est un intègre. Un super bon flic et loyal. Difficile pour lui d'admettre qu'il y a de l'eau dans le gaz. Mais il ne lâchera pas. Toutefois, il doit boucler avant tout cette histoire avec Gelsey, son dernier pigeon ayant été retrouvé une balle dans la tête. Bayer va alors nous embarqué dans le ''pourquoi'' avant de sortir le ''qui'' final. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié ce roman. le final ? Un peu moins. Mais ça ne gâche en rien le plaisir ressenti pendant toute la lecture. Si vous vous laissez tenter, penser à prendre un miroir, utile à la page 28.
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Gelsey est une artiste-peintre mais pas seulement. Elle est également une dragueuse-drogueuse, narco-voleuse qui appâte des pigeons dans des bars new-yorkais, monte chez eux, leur refile un petit coup d'assommoir sous la forme d'un cocktail amélioré avec des somnifères, et pendant qu'ils ronflent, ramasse les voyantes Rolex, les bijoux chers et vulgaires, l'argent liquide gonflant les portefeuilles de ces vaniteux lubriques, puants d'arrogance et au charme agressif. Avant de quitter les lieux, elle dénude ses proies et grâce à une encre indélébile et en écriture inversée lisible à l'endroit face à un miroir, laisse sur leur peau un message infamant qu'ils devront expliquer à leur femme. le devoir accompli, Gelsey n'a plus qu'à regagner son logis, un appartement situé au-dessus d'un labyrinthe de miroirs, construit par son père. Ce petit jeu aurait pu se poursuivre longtemps, si un pigeon ne s'était pris du plomb dans l'aile sous la forme d'une balle dans la tête. Et voilà le Lieutenant Frank Janek sur les dents, alors qu'il s'acharne dans le même temps à régler une vieille affaire non-élucidée, dans laquelle un élément nouveau vient d'apparaître. Son voyage à La Havane pour rencontrer un témoin tardif est le seul point noir du roman. Il est selon moi, totalement inutile, hors sujet, et les observations politiques faites par Frank Janek sont quelque peu caricaturales et délicatement teintées d'un anti-communisme typiquement américain.


Labyrinthe de miroirs n'est pas un roman d'un abord facile. On y retrouve toutes les obsessions de William Bayer, l'art, la psychanalyse, l'inceste. Une fois encore, il explore les zones grises entre le bien et le mal ou le vice et la vertu. Il s'interroge sur la loyauté ou la tentation de la corruption, dilemme constant tout au long de la vie d'un policier. En outre, il se livre à une étude approfondie des labyrinthes de miroirs dont j'ignorais qu'il n'en existe qu'une demie-douzaine d'exemplaires au monde, abstraction faite des palais des glaces des fêtes foraines ; dont j'ignorais également qu'ils ont donné lieu à des études universitaires dans les domaines de l'architecture, de la psychologie ou de la mythologie.


L'histoire de Gelsey est révélée à mesure que l'intrigue progresse, et l'on comprend bientôt pourquoi elle éprouve une sorte d'extase à se perdre dans le labyrinthe, à se plonger dans l'incertitude et l'égarement, à être environnée d'images fragmentaires de son corps, de reflets qui vacillent au gré de ses mouvements, ou de milliers de sosies si elle tourbillonne. Gelsey n'est plus seule lorsqu'elle est cernée par une myriade de clones. Qui voit-elle ? Sa jumelle ? Son contraire ? Son double ou son reflet, tels que décrits dans la Théorie du Miroir ? Après avoir convoqué Dorian Gray, le Minotaure, c'est à La Dame de Shanghaï et à sa dernière scène mythique que William Bayer rend hommage dans son épilogue.


Dans sa postface, l'auteur dit son admiration pour Michael Ayrton, sculpteur et écrivain, obsédé par les mythes de Minos, Pasiphaé, Dédale et Icare, et dont la vie fut transformée par le concept du labyrinthe. Dans The Maze Maker, il écrit : « La vie de chaque homme est un labyrinthe au centre duquel gît sa propre mort. »
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Un roman très sombre d'un magnétisme hors du commun

Ce roman noir psychologique permet de faire connaissance avec des personnages très originaux dans une atmosphère sombre et envoûtante; Plusieurs intrigues criminelles sont menées en parallèle, le tout formant une toile de mystère, un puzzle fascinant à reconstituer, un labyrinthe dans lequel on prend plaisir à se perdre, avec à la baguette un William Bayer au sommet de son art. C'est très bien écrit, c'est puissant, c'est surtout très original, très novateur, et le dénouement laisse pantois.

La jeune Gelsey joue un jeu dangereux avec les hommes: les soirs de pluie, la jeune femme, qui vit au dessus d'une véritable "chambre" de miroirs, sort, se fait séduire par un homme, mais en fait, c'est elle la chasseresse, et non pas une proie fragile. Elle drogue son séducteur, lui vole son argent et laisse sur sa poitrine un message d'adieu ironique, moqueur. Jusqu'au jour où sa dernière proie est retrouvée morte... et là Frank Janek, l'enquêteur fétiche de William Bayer, qu'on retrouve notamment dans Pélerin et Wallflower, fait son apparition et va démêler les fils de cette étrange affaire. Comme s'il n'avait que ça à faire, lui qui doit déjà se débrouiller avec une affaire de meurtre vieille de neuf ans, rien que ça!

Intrigues passionnantes, écriture magistrale, art consommé du récit, un roman totalement abouti, maîtrisé, que je recommande sans réserve. L'auteur nous emmène loin, très loin dans les méandres de la psychologie humaine, et surtout dans un monde de faux semblants; Venez vous perdre dans la chambre des miroirs !

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Il s'agit ici du quatrième roman mettant en scène Frank Janek, lieutenant à la police de New York. Un flic excellent, apprécié de sa hiérarchie comme de ses collègues.
Il va devoir enquêter d'une part sur une affaire de meurtre remontant à neuf ans, le cas Mendoza, affaire pleine de rebondissements troublants qui mine la police, et d'autre part sur l'assassinat d'un homme retrouvé dans sa chambre d'hôtel, détroussé par une femme après qu'elle l'ait charmé et drogué.
William Bayer s'attache à la psychologie des personnages et réussit ces portraits d'êtres blessés, plus ou moins paumés dans leur vie.
Le motif du miroir est présent tout au long du roman, mis en scène de très habile manière.
Bayer peint un flic très humain, intéressant notamment dans les rapports qu'il a avec les femmes.
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Janek nous entraîne dans une histoire assez alambiquée et on finit par s'égarer en chemin dans les méandres de ce labyrinthe de miroirs...

Ca ne serait pas si mal, si je n'avais pas eu l'impression d'être, parfois ou devrais-je dire très souvent, dans une histoire pour série policière américaine, telle les experts Manhattan, par exemple...

C'est si bien scénarisé que la fin en est prévisible....

on est très loin, à des années lumières, du Rêve des Chevaux Brisés...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les images dansèrent. « Miroir, joli miroir... »
Gelsey coupa net le refrain. Il y avait nombre de citations littéraires sur le thème du miroir qu'elle pouvait évoquer pour annihiler Blanche-Neige. Les miroirs étaient un sujet de littérature depuis que la première femme avait contemplé son reflet dans une flaque d'eau. Son père aimait citer Shakespeare et les poètes anciens, mais Gelsey, pour sa part, préférait les modernes. Anne Sexton : « Prenez mon miroir et mes plaies/ et effacez-les. » Simone de Beauvoir : « Capturée dans le piège immobile, argenté. » Sylvia Plath : « Je suis limpide et exact, je n'ai pas de préjugés... je ne suis pas cruel, seulement fidèle... la plupart du temps, je médite sur le mur d'en face. »
(...)
Peut-être le Dr Z. avait-il raison. Peut-être y avait-il un secret en bas, dans le labyrinthe, un secret au-dessus duquel elle vivait depuis des années sans parvenir encore à le voir. Auden avait supplié : « Ô regarde, regarde dans le miroir/ Ô regarde dans ta détresse. » Dylan Thomas avait tempêté : « Il n'empêche qu'un monde de furies/ Brûle dans bien des miroirs. » Yeats avait chanté : « J'enrage devant mon image dans la glace. » Et Borges avait écrit qu'il entendait monter « des profondeurs des miroirs le fracas des armes. »
Homme Lubrique, Homme-Miroir, sœur de rêve... labyrinthe, miroirs de miroirs... folie-miroir. Seigneur, c'est donc sans fin ?
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Alors, en un instant qui lui semblerait toujours magique, si souvent qu'il se reproduise, elle passa de l'autre coté du miroir et devint sa sœur de rêve, - celle qu'elle connaissait depuis l'enfance, celle qui vivait dans le monde des miroirs.
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Tout l'après-midi, une pluie tiède fit des claquettes sur le toit en tôle du loft, et le hurlement lointain d'un chien, quelque part à la lisière du parc, la fit penser à la douleur.
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