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EAN : 9782743632618
412 pages
Payot et Rivages (27/05/2015)
3.2/5   15 notes
Résumé :
Joel Barley, jeune artiste prometteur, tombe amoureux de Liv Anders, danseuse et tisserande. "Ce qui ne peut être dit doit être dansé. Ce qui ne peut être dansé doit être tissé. Et ce qui ne peut être tissé doit être imprimé dans la chair": l’étrange mantra de Liv intrigue Joel ; de même lorsqu’elle affirme « dissimuler sa douleur dans ses tissages". Lorsque Liv est tuée, il apparaît qu’elle avait bien dissimulé quelque chose dans l’une de ses compositions abstraite... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Schadenfreude: cela signifie littéralement la joie dans le malheur des autres.

Schadenfreude: la joie dans le malheur.
Tout un programme pour ces jeunes étudiants d'art  d'un collège élitiste préparant l'entrée dans quelques prestigieuses universités américaines.
C'est la trame.

Joie de la création.... et affres d'icelle. Délices et transes des premiers émois amoureux tissés  d'un déconcertant melange d'attraction /répulsion.  Emulation ou exclusion, charisme ou manipulation: la micro-société des élèves et des professeurs est -déjà - une cruelle école de vie.
Ce sont les motifs.

 Dans ce bocal expérimental, une petite bande se serre les coudes : Kate la sportive garconnière, Justin le futur reporter à la plume déliée et au regard scrutateur, et Joël le narrateur rebelle, grande gueule pas aussi fortiche qu'il s'en donne l'air.
Ce sont les navettes.

La tisseuse, c'est Liv, si secrète, si belle, si mystérieuse.
Comme Arachné qui avait cru pouvoir défier Hera, la déesse des lisses, comme l'araignée, sa vie est suspendue à un fil. Qui casse.

Pourquoi? Pour qui?
C'est l'écheveau à démêler.

Avec subtilité,  profondeur, et une formidable acuité dans l'analyse, William Bayer sonde les mystères douloureux  de l' adolescence. Il évite les pièges de l'excessif ou de l'extravagant, (allègrement franchis par Donna Tart dans la fin, ratée,  du Maître des illusions ou par Bernard Minier dans le Cercle, tentés eux aussi par le huis clos perilleux des écoles d'excellence), mais Bayer, lui, sait garder la tête froide et trouver la justesse de point de vue  d'un Holden Caulfied dans l'Attrape- Coeur.

Il parle aussi, et avec puissance et talent, de la création artistique, et de l'oeuvre d'art elle-même.

Les sculptures modelées par Joël, les tissages complexes de Liv ne sont pas de simples prétextes à  intrigue policière: ils ont une vraie présence, une aura singulière , une puissance symbolique, et qui plus est,  une esthétique intéressante.
 
Évitant le sensationnel, l'invraisemblable, traquant au plus profond les ombres de la psyché adolescente, William Bayer fait vibrer les tensions d'un monde trop clos sur lui-même pour ne pas être étouffant.

Une très belle découverte.  Qui s'est confirmée et encore affirmée dans le Rêve des Chevaux brisés  du même auteur, son chef d'oeuvre.
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e William Bayer fait partie des auteurs que j'apprécie le plus outre-Atlantique, depuis que je l'avais découvert avec « La mort d'un magicien » que j'avais particulièrement bien aimé.
C'est donc avec grand plaisir que je croise à nouveau la route de ce romancier talentueux à l'occasion de la sortie cette année de son dernier livre, « Trame de sang », publié aux éditions Rivages .

Delamere est un pensionnat comme il en existe beaucoup aux Etats-Unis, qui accueille en son sein toute cette frange de la jeunesse américaine ,studieuse et idéaliste, qui vit ses derniers mois d'insouciance avant de franchir la porte des universités les plus prestigieuses du pays.

Période charnière entre deux étapes d'une vie qui s'annonce prometteuse pour la plupart d'entre eux, ces quelques mois sont l'occasion de laisser libre court à campus [blog]toute l'extravagance de leur jeunesse et à leur création artistique débridée.

Car Delamere est un lieu dédié aux arts . C'est là que nous retrouvons Joël, Kate, Zoé et Justin, des jeunes gens passionnés , tout à leur création. Joël sculpte de ses doigts la matière argileuse pour donner forme à des poteries d'une rare qualité, quand Kate sa complice s'adonne à l'écriture et la mise en scène d'une pièce de théâtre.
Tout aurait pu ainsi continuer paisiblement , si la mort brutale, violente et spectaculaire de la jeune Zoé n'était venu bouleverser l'équilibre et la quiétude de la communauté de Délamere.

Pour Joël, la mort de Zoé est un choc. Il avait fait sa connaissance il y a peu, et était depuis fasciné par cet être insaisissable et d'une incroyable beauté, pour lequel il éprouvait des sentiments amoureux restés jusqu'alors sans lendemain, mais qui avaient laissé place à une relation intellectuelle enivrante.

« Ce qui ne peut être dit sera dansé. Ce qui ne peut être dansé sera tissé. Et ce qui ne peut être tissé sera inscrit dans la chair » tel était le mantra de Zoe. Et quand il regarde la tapisserie réalisée par son amie que celle ci lui avait offerte, il ne peut s'empêcher de se rappeler ses paroles quand elle affirmait dissimuler ses douleur dans ses tissages.

Alors aidé de son ami Kate, de son colocataire Justin, apprenti journaliste dans le canard du campus, il décide de découvrir les raisons qui ont poussé Zoé à se suicider et à défaire méticuleusement cette tapisserie énigmatique à la recherche d'un indice susceptible de donner du sens à ce drame aussi bouleversant qu'inattendu.
Débute alors une quête qui va les conduire à passer derrière le rideau de ce campus modèle qui au final a bien des choses à cacher.

Si « Trame de sang » n'égale pas le génial « rêve des chevaux brisés », qui reste à ce jour le meilleur roman de l'auteur ( et que je vous recommande absolument), celui ci est néanmoins de très bonne facture.

Derrière l'image idyllique d'une cité lycéenne vouée à la culture , l'auteur nous brosse en filigrane un portrait beaucoup moins reluisant d'une jeunesse corsetée dans des traditions et des règles strictes aussi frustrantes que castratrices.
Rapports sexuels interdits, couvre feu à 22h, conseil de discipline au moindre écart, une rigidité qui la pousse à trouver dans la création artistique un moyen d'exprimer sa frustration et ses aspirations tout en se construisant un espace de liberté clandestin dans les interstices de cette institution figée dans le conservatisme.

Caressant des thèmes comme le rapport à l'art et à l'éducation, au sexe et à la psychanalyse William Bayer n'enferme pas son lecteur dans une énième histoire d'adolescents en mal de reconnaissance, mais s'intéresse avec un certain attendrissement à cette époque charnière de la vie, fragile, où tout les horizons sont possibles, mais où les choix qui sont peuvent tout autant s'avérer venimeux pour l' existence.

Car la jeunesse est aussi parfois une souffrance, William Bayer nous délivre avec ses mots une histoire poignante et pleine de compassion , parfois bouleversante parfois révoltante qui donne à son roman un ton et une épaisseur toute particulière. Un roman passé à mon goût un peu trop inaperçu à sa sortie mais qui pourtant vaut largement le détours.

Un roman dont je recommande en tout cas la lecture.
Lien : http://www.passion-polar.com/
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Un internat d'excellence. Un groupe d'adolescents en dernière année. Des amitiés solides, des rencontres, des drames. Je pourrais ainsi résumer "trame de sang".
Mais ça ne serait pas lui rendre justice car c'est un bon roman qui approfondit le rapport des êtres entre eux, avec l'art, le sport. La complexité de vivre, la recherche de soi.

dans ce pensionnat, d'apparence bien sous tout rapport, les choses ne sont pas vraiment ce qu'elles sont et au fil des pages le lecteur découvre les mensonges, les jalousies, un coté malsain, sournois, voyeur. Mais il y a aussi cette amitié solide entre Joël, Kate et Justin. Et ce trouble que ressent Joël quand il rencontre Liv, une jeune fille pleine de mystère, secrète et si douée pour les arts .Ce début d'amitié qu'ils nouent, puissant.
Puis Liv est retrouvée pendue, et s'ouvre alors pour les 3 amis un autre monde; celui où ils vont chercher à comprendre l'inexplicable; cette mort qui surtout bouleverse Joël, dans ce lieu fermé qu'est leur pensionnat, au milieu de personnes qui se dévoilent si différentes à leurs yeux scrutateurs.

Ce livre a un rythme lent, parce qu'il parle de sentiments enfouis, de cette construction adolescente à travers les joies et la tristesse, et l'apprentissage de la vie.Celle d'adultes en devenir. Il plaira à tous ceux pour qui il n'est nul besoin d'adrénaline pour passer un agréable moment de lecture.




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Un roman noir fascinant et intelligent...

...Comme seul le grand William Bayer est capable d'en produire. Oui, vous l'aurez compris, difficile pour moi d'être un critique objectif avec l'un de mes auteurs préférés. Avec son style limpide, concis, dépouillé, et surtout envoûtant, William Bayer captive depuis des décennies plusieurs générations de lecteurs et de lectrices dans le monde entier. Ses romans sont toujours placés sous le signe de l'originalité et de découverte d'univers fascinants. Si La ville des couteaux restera certainement à jamais son chef d'oeuvre absolu, Trame de sang, son opus le plus récent, arrive en deuxième position du classement de ses meilleurs polars, devant le troublant Punis-moi avec des baisers, et le spectaculaire Tarot. Avec William Bayer on peut s'attendre à tout et on est jamais déçu!

"William Bayer entremêle les genres pour tisser Trame de sang, tapisserie inventive faite de policier, de roman initiatique et de révélations sur l'art. Un virage audacieux de la part de l'un de nos auteurs réalistes les plus littéraires." Je me suis permis de reprendre cette critique très juste de l'écrivain James Grady. Effectivement, Trame de sang n'est pas du tout un thriller au sens strict du terme, mais un croisement improbable entre le maître des illusions de Donna Tartt, L'Attrape-coeur de J.D. Salinger, et Les visages de Jesse Kellerman. Un roman noir surprenant et intelligent, qui mérite, à l'instar du bestseller de Donna Tartt, de devenir une référence en matière de roman de campus, notamment grâce aux personnages et à l'atmosphère envoûtante créés par l'auteur.

L'intrigue se situe presque entièrement dans un internat d'élite de la Nouvelle-Angleterre, qui fait la part belle aux formations artistiques. le narrateur unique, Joel Barlev, 17 ans, est élève dans ce pensionnat aux règles très strictes. Joel n'est pas du tout l'adolescent américain tel qu'on pourrait se le représenter: musclé, féru de sport, grande gueule. Non, Joel est frêle, chétif, et surtout très sensible. Sa seule arme (mais c'est la meilleure, selon moi): son intelligence. Et sa grande créativité. Joel a également des amis aussi doués que lui: Kate et Justin. Et le jeune garçon est amoureux de Liv Anders, danseuse et tisserande, qui est retrouvée pendue dans l'atrium moderne de l'établissement. Suicide? Accident? Meurtre? S'ensuit une série d'évènements qui vont éclabousser la réputation pourtant excellente de l'école. L'aspect policier du livre réside dans l'enquête menée par Joel et ses amis pour découvrir les raisons de la mort de Liv Anders. Les étudiants vont notamment chercher à reconstituer les derniers instants qui précèdent le drame, afin d'élucider les circonstances exactes de la pendaison de la jeune fille. Qui aurait peut-être dissimulé un message dans l'une de ses tapisseries. Une énigme troublante et cruelle. William bayer n'oublie donc pas de captiver les amateurs et amatrices de polars à énigme. Même si, pour moi, l'intérêt principal du roman est ailleurs.

Car Trame de sang raconte avant tout le passage de l'adolescence à l'âge adulte des protagonistes principaux de ce livre. Je me permets encore une fois de citer une phrase de l'auteur, qui est interviewé à la fin du livre: "Ecrire un livre sur le passage à l'âge adulte qui aurait pour cadre un internat m'offrait la possibilité d'explorer à ma manière les éléments incontournables de ce genre littéraire: les relations romantiques partagées ou non, l'aliénation, la rébellion, les problèmes liés au sexe, les vies de famille tourmentées, les dilemmes moraux, les révélations, l'apprentissage de la maturité..." Sacré programme non ? Et je peux vous assurer que tous ces thèmes sont abordés de manière subtile et profonde dans ce roman. J'ai tout aimé dans ce livre: l'atmosphère de huit-clos, les personnages, l'intrigue ou plutôt les intrigues romanesques, et surtout la puissance des mots de William Bayer, qui a encore réussi son pari. Très beau roman noir que je vous recommande sans réserve!

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Au sein d'un beau lycée américain où sont enseignés des disciplines extrêmement variées, le décès par pendaison d'une jeune élève, danseuse et tisseuse de 17 ans, bouleverse la vie des jeunes adultes. Un groupe d'entre eux va tenter d'éclaircir les circonstances de cette mort brutale.
Un beau roman à mi-chemin entre psychologie, sociologie, policier. Un texte composé par un auteur féru de références culturelles, ce qui m'a un peu fatigué à force car les étudiants de ce lycée, semblent tellement cultivés qu'ils sont plus proche de l'agrégation que du BAC.
L'histoire est belle, bien construite et se lit très agréablement.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand nous lisons ce qu'ils ont écrit  sur ces murs, nous le comprenons parfaitement . Nous pouvons saisir leurs pensées parce que les nôtres sont presque identiques. Ce qui tend juste à prouver que nous ne sommes peut-être pas aussi uniques que nous le croyons.
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D’ordinaire, ces exposés appelés « révélations » sont délivrés sur un ton calme, sans emphase, dénué de honte, et ils sont consacrés à un épisode très personnel ayant généré une modification décisive dans la vie de l’orateur : une épiphanie, une illumination, un changement moral ou spirituel. Certains sont présentés sous une forme poétique, d’autres sont plus proches d’exposés de faits révolus. Pendant ma première année à l’école, j’ai même entendu quelqu’un chanter le sien a cappella. Les sujets les plus fréquents sont l’amitié, le décès d’un parent ou les leçons tirées d’une lutte : obstacles vaincus, maladies physiques ou mentales, expériences sportives, fin d’une dépendance, et aussi, en raison de la forte orientation artistique de l’école, la découverte de la signification de telle ou telle œuvre d’art.
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Liv Anders, je m’en aperçois soudain est une jeune femme d’une grande beauté, mince, svelte, gracieuse, infiniment attirante à tous égards, que j’aurais pu écarter comme étant intouchable si, quelques minutes auparavant à peine, elle ne m’avait justement autorisé à la toucher, avait même accueilli le contact de mes mains avec une chaleur que je n’avais pas anticipée.
Je suis si impressionné, si flatté qu’elle me remarque, et à plus forte raison qu’elle me propose de l’accompagner aux Révélations, que je suis ravi à la perspective que d’autres nous observent ensemble, moi, le demeuré, le rebelle des salles de classe, et elle, la radieuse princesse. Je conçois alors, non sans en éprouver du mépris à mon propre égard, combien mon prestige en sera accru en même temps que mon amour-propre renforcé.
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Ce qui ne peut être dit sera dansé.  Ce qui ne peut être dansé sera tissé. Et ce qui ne peut être tissé sera inscrit dans la chair.
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Qu’était l’art, en réalité ? Des créatures qui n’étaient pas humaines pouvaient-elles créer des œuvres d’art ? Nous les scruterions et en parlerions, parlerions de ce que tout cela signifiait pendant que les vagues d’oiseaux décriraient là-haut leurs spirales. C’est le genre de conversation que nous partageons souvent.
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