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EAN : 9788432216350
360 pages
Booket (01/01/1900)
3.62/5   16 notes
Résumé :

La littérature latino-américaine n’a pas fini de nous étonner. Ne le dis à personne est une œuvre forte. Cet ouvrage dépasse le récit érotique, et de loin. Il est l’œuvre d’un écrivain accompli et désormais reconnu dans le cénacle littéraire latino, Jaime BAYLY.

Ne le dis à personne raconte l’éveil à la sexualité d’un jeune péruvien, Joaquín Camino. Issu de la haute bourgeoisie, fils d’une bigote et d’un macho, le jeune Joaquín ressent rapidem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Divisé en trois parties, ce roman evoque l'homosexualité d'un jeune garçon dans la première, devenu jeune adulte dans les deux autres. La première partie est flamboyante. L'auteur, comme s'il était en exercice de demonstration litteraire décline en divers chapitres sur le thème de la relation intime un paysage ultraconflictif entre un enfant sexuellement inverti, un pere borné et macho jusqu'à la carricature et une mere ultracoincée, grenouille de bénitier. Sous le signe de l'humour, du parler populaire, le recit est ambiancé dans le milieu social privilegié ( donc blanc,une constante en Amérique latine) par opposition au monde métissé ou indien (cholo).
Les deux autres parties ressemblent à des placages de situations réellement vecues par des personnages existants et auraient gagné à faire l'objet d'autres livres. Comment,en effet, souscrire à la scène de cassage de gueules de personnes homosexuelles dans un jardin public de nuit à laquelle participe activement Joachim , le garçon gay lui même rejeté à ce titre. La lecture de l'ouvrage est cependant adictive tant l'humour y est toujours présent et les évènements relatés complètement realistré memm s'ils apparaissent souvent comme " collés".
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Le roman de Jaime Bayly "Ne le dis à personne" ( No se lo digas a nadie ) n'a rien à voir avec livre éponyme de Harlan Coben. Il s'agit de l'histoire de Joaquín, un jeune liménéen, durant les années 90. Ses parents traditionalistes lui offrent une éducation coincée entre la rigueur catholique et la sévérité conservatrice de la bourgeoisie péruvienne.

Nous le suivons lors de ses humanités, dans un collège huppé de la capitale où il accepte de devenir l'esclave du seul ami qui se lie avec lui. Des jeux "touche pipi" lui font prendre conscience de son attirance pour les garçons. Toutefois dans cette société sud américaine il ne faut jamais dire à quiconque ses penchants. Il en résultera de blessantes trahisons. Sa mère, belle hystérique rêve pour son fils aîné préféré une carrière d'ecclésiastique alors que son paternel le verrait bien en militaire. Impossible pour Joaquín de se conforter au moule parental. Assez vite il apprendra à masquer ses désirs, slalomant entre les souhaits contradictoires de ses géniteurs. A 15 ans, en guise de cadeau d'anniversaire, son père lui offre une pute pour le déniaiser. Plus tard il l'emmènera à la chasse pour en faire un vrai mâle. le pater familias ne supporte pas le voir telle "une poupée de porcelaine" refuser de jouer les petits machos. Si la mère se révèle une grenouille de bénitier s'acoquinant avec l'Opus Dei, le père ressemble à une caricature de macho raciste.

Du coup Joaquín va se construire petit à petit, n'hésitant pas à se mêler aux agissements homophobes de ses condisciples jusqu'à affirmer sa véritable identité.

Ce roman est l'occasion pour Jaime Bayly de dépeindre la société péruvienne, de son enlisement dans l'hypocrisie où rien ne peut bouger. D'une certaine façon Joaquín se laisse mollement porter par le courant de ses désirs. A l'occasion il baise avec un footballeur, des acteurs, des étudiants. Il use et abuse de la cocaïne -si bon marché- à Lima. Profitant de son origine sociale il évite les écueils de la justice, tout s'achète et est corrompu.

Bayly critique sévèrement son pays, ses institutions, sa caste dirigeante. Les blancs n'ont que mépris pour les métis avec un racisme d'une rare violence qui explique le climat de terrorisme de l'époque. Il est nécessaire de taire, de cacher ce qui sort de la norme et à ces conditions les personnages peuvent se livrer en toute quiétude à leurs travers.

Le livre se lit très facilement. Les chapitres s'enchaînent, l'humour, la dérision accompagne les pérégrinations entre Lima, Miami et Madrid de Joaquín et ses compagnons.

Une intéressante illustration d'une homosexualité qui se revendique dans un climat peu favorable. le héros bénéficie d'une vie facile et s'il n'était gay je doute qu'il porterait un regard critique envers son environnement social.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Primer consejo : nunca te olvides que todas las mujeres son putas- dijo Luis Felipe.
- ¿Todas ? Pregunto Joaquin.
(...)
- Yo Sé mucho de mujeres,hijo- continuó Luis Felipe- . Y creeme : Todas son putas-, solo que unas lo saben y otras nous.
- ¿Mi mami tambien es una puta? preguntó Joaquin. (...)
- .No , pues, tu madre no - dijo- . Todas son putas, menos tu madre.
p.66
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Avant de retourner à la maison, Luis Felipe et Joaquin s'arrêtèrent pour manger un morceau au bar BQ. Un garçon se précipita sur la voiture. Luis Felipe et Joaquin commandèrent deux sandwichs. Le garçon revint rapidement avec les sandwichs. Il ne faisait pas encore nuit.
- Maintenant que tu es un petit homme, je vais te donner deux ou trois conseils à propos des femmes, dit Luis Felipe quand le garçon se retira.
Joaquin mordit dans son sandwich et regarda comment s'embrassait le couple de la voiture voisine.
- Premier conseil : n'oublie jamais que toutes les femmes sont des putes, dit Luis Felipe.
Joaquin sourit.
- Ne ris pas, dit Luis Felipe, je parle sérieusement.
- Toutes ? demanda Joaquin.
- Toutes, fiston, dit Luis Felipe. Elles font n'importe quoi pour une bonne huasamandrapa.
- C'est quoi une huasamandrapa ? demanda Joaquin en souriant.
- La bête que tous les hommes ont entre les jambes, dit Luis Felipe en se touchant les parties génitales.
Ils rirent.
- Je connais bien les femmes, fiston, poursuivit Luis Felipe. Et crois-moi : toutes des putes, sauf qu'il y en a qui le savent et d'autres non.
- Maman aussi c'est une pute ? demanda Joaquin. »
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On ne peut plus reculer, Joaquin. On sera toujours des camés. On sera toujours des pédés. Le problème c'est de s'habituer, c'est tout.
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xcuse la franchise Joaquin, mais c'est vrai, il ne pensait qu'à ça. Toute la journée il essayait comme un malade de me déshabiller. Je devais lui dire non à tout bout de champs, et lui, le salaud, il me disait des chose horribles, il me disait tu es une anormale, une frigide, et moi, au début, je te jure, je le croyais, tu ne peux pas savoir comme je souffrais par sa faute. Je ne suis pas du tout frigide, ça non. Ce qui se passe c'est que je ne suis pas non plus lymphomane.
- Nymphomane, Alexandra. Avec un n.
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Jaime Bayly, né en 1965, à Lima (Pérou) a commencé sa vie professionnelle en tant que...

journaliste de presse et de télévision
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