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EAN : SIE77399_8876
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.62/5   208 notes
Résumé :
" Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! "

Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas.
Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu'elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées. Contre une morale formelle et consac... >Voir plus
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" Lève-toi et marche", c' est par ce précepte biblique que Hervé Bazin a
intitulé son roman consacré à l' état de souffrance et de maladie de la jeune
Constance Orglaise . Cette dernière âgée d' une vingtaine d' années souffre d' une paralysie des membres inférieurs qui la ronge mais sa force morale
lui permet de tenir le coup et d' avoir une vie un peu gaie .
L' auteur, Hervé Bazin, qui est un écrivain prolifique , nous décrit avec une
grande sensibilité et de pudeur l' état de Constance..
Un grand auteur, un des meilleurs de ses livres. Bonne lecture .
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Quel nez fin j'ai eu, en délogeant ce bouquin, s'ennuyant ferme dans son coin !
Quelle belle découverte que ce roman d'un auteur dont je ne connaissais que Vipère au poing !
Une jeune fille, infirme, vive et combative, sur le chemin de sa vie qui s'éteint, décide, moralement et subtilement, de distribuer quelques parcelles de bonheur autour d'elle.

La lecture de ce roman, sans mièvrerie ni sensiblerie, fut pour moi un très beau moment.
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Lève- toi et marche d'Hervé Bazin est un roman sur la force face à la maladie ainsi qu'un roman de l'enlisement , c'est à dire de la progression de la dépravation que cause une maladie grave.
D'autre part , il s'avère qu'il s'agit surtout d'un chef d'oeuvre , qui incarne avec perfection , avec une multitude de détails minutieux , ce qu'est vivre par procuration.
Cela est même le fil conducteur de l'oeuvre de Bazin .
Ce roman aurait très bien pu s'intituler :
Les procurations d'une petite préoccupée ou les consolations de Constance , ou tout simplement : vivre par procuration.
Il s'agit d'un roman aigre-doux , aigre par la maladie et les conséquences de celles-ci.
Doux , par l'incroyable humour ,ironie qui émane d'une Constance consacrée à la mort.
C'est un roman sur la paralysie du corps qui du coup emploie l'esprit à tripler de volume .
Il s'agit d'un roman du corps au service de l'esprit.
En effet , le corps profondément touché , aiguise l'esprit ironique d'une "Constance tronc" qui devient une "Constance tête" , qui est un exemple de maturité , de précocité , de sagesse et de lucidité face à la mort.
Cette oeuvre , est une hypotypose de la maladie et de la force mentale que procure celle-ci.
C'est à dire que nous avons l'impression , par les descriptions de Bazin , d'avoir une fresque humaine devant nous.
Les personnages sont très intéressants et très attachants :
De la Constance , fière , paralysée , ironique et entremetteuse.
De Milandre , artiste raté , amoureux transi et dévoué.
De Pascal le prêtre , amical , à l'écoute , empathique.
Du père Roquault , rocailleux , ancien pion véreux se découvrant de la compassion sur le tard.
De Serge Nouy , malhonnête , corrompu , "faux dur".
De catherine , coquette , égocentrique.
De Claude le gamin bancal etc.....
J'irais même plus loin , je dirais même que c'est un roman de la dignité.
Encore un coup de maître de monsieur Bazin, romancier de la famille et pour le coup de l'amitié.
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Souvent dans l'esprit des lecteurs (et des lectrices, car les lectrices aussi ont de l'esprit, n'est-ce pas mes amies ?), le nom d'un auteur est associé invariablement à une oeuvre : c'est le cas pour Hervé Bazin, qui pour beaucoup reste l'auteur de « Vipère au poing ». C'est oublier bien vite qu'à côté de la trilogie de Folcoche (« Vipère au poing », « La Mort du petit cheval » et « Cri de la chouette ») il laisse une oeuvre importante, dense et riche, dans laquelle on trouve quelques pépites : « Lève-toi et marche » (1952), « L'huile sur le feu » (1954), « Qui j'ose aimer » (1956), « Au nom du fils « (1960), pour ne citer que les plus connus.
Avec « Lève-toi et marche » c'est un autre auteur que nous avons en face de nous. On sent encore un peu la révolte. Non plus la révolte haineuse de « Vipère au poing », mais celle, plus saine, plus légitime, d'une jeune fille de vingt ans, Constance Orglaise, qui au cours d'un bombardement pendant la guerre s'est retrouvée paralysée des membres inférieurs. le roman raconte une double évolution : celle de la maladie, insidieuse, qui peu à peu gagne tout le corps ; et celle, par réaction, de Constance qui, elle, affiche une volonté farouche et décide de vivre. Lucide, elle comprend sa situation et vit par procuration à travers les gens qui l'entourent.
Hervé Bazin se révèle ici un merveilleux scrutateur de l'âme humaine : qu'est-ce qui motive Constance ? le déni du handicap, le refus de l'inacceptable ? Certainement. Constance n'est pas quelqu'un qui accepte son sort avec résignation. Un réel souci de générosité et d'empathie ? Certainement aussi : peut-être dans d'autres circonstances, cet élan vers les autres ne se serait pas manifesté avec une telle intensité. Bazin dresse un magnifique portrait d'une jeune fille qui porte en elle un hymne à la vie, d'autant plus poignant que ce n'est pas un hymne à « sa » vie, qu'elle sait condamnée.
Tant qu'elle peut, c'est elle qui raconte l'histoire : tapant sur sa machine, puis dictant ses paroles et ses pensées, elle nous fait participer à la fois à son calvaire et à son élan d'altruisme. Vers la fin, lorsque la maladie a épuisé le corps (facilement), et l'âme et l'esprit de Constance (avec plus de difficulté face à la résistance de la jeune fille) le père Roquault prend la plume pour nous relater l'épilogue de cette vie exemplaire…
Et il fallait les mots d'Hervé Bazin dans la bouche ou sous les doigts de Constance pour nous faire toucher du doigt à la fois la souffrance et la volonté de cette jeune fille si peu banale
Décrire la souffrance, pour un auteur, ou une autrice, n'est pas chose facile, ça ne s'improvise pas : il faut y être passé, personnellement, ou par l'intermédiaire d'un proche. Ou alors, il faut avoir une grande empathie avec le malade. Hervé Bazin l'a, cette empathie, et nous la communique pleinement : nous nous prenons à aimer Constance, pour ses qualités et aussi pour ses défauts : c'est une forme d'orgueil qui la fait tenir et défier l'inéluctable, qui la fait refuser la pitié ou l'attendrissement, têtue comme une bourrique, elle affiche tour à tour un comportement enfantin et une maturité stupéfiante.
Au moment de fermer cette chronique sur ce beau roman, belle réussite de Hervé Bazin, je ne puis m'empêcher de songer à cette autre jeune fille, à peine plus jeune (15 ans) morte elle aussi après un long calvaire, c'était tout juste vingt-quatre ans auparavant, en 1928. Sabine Sicaud vécut le même drame, même si leur révolte, à toutes les deux, était différente : Sabine la traduisait en poèmes. Constance, plus âgée de cinq ans, la mettait en actes.
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Cela faisait un moment que j'avais ce livre sur une étagère, qui me tendait la page... enfin, je l'ai lu, et n'ai qu'un regret, ne pas l'avoir commencé plus tôt !
Un thème, quoique difficile - une jeune fille, gravement malade, qui dérive lentement vers une paralysie définitive -, traité avec fougue, humour (sarcastique, ironique), vitalité, une pudeur aussi dans l'expression du mal-êtr et du ressenti.
J'ai adoré cette héroïne au caractère bien trempé, petite midinette cachée sous une tête de mule, son discours, le style,... un petit bijou littéraire !
Même les expressions, les tournures; parfois un peu désuètes, font partie intégrantes du charme qui se dégage de ce petit roman fort poignant.
Hervé Bazin reste une valeur sûre, foncez les yeux fermés !
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Milandre s'approche, croit que je me suis assoupie, reprend le livre et se retire sur la pointe des pieds. Il ne verra pas cette larme idiote qui se faufile sous ma paupière et roule lentement sur ma joue. Je le savais! Je me suis toujours doutée de ce destin. J'ai toujours un peu considéré ma jeunesse comme une soeur condamnée qu'on soigne sans espoir. Mais je ne pensais pas la perdre si tôt. Je n'aime pas me plaindre. Aujourd'hui je ne peux m'en empêcher. J'avais déjà contre moi l'espace, puisque mes jambes me trahissent. Voici que j'ai aussi contre moi le temps, puisque je vais mourir. Pas demain, sans doute, ni après-demain, mais avant d'avoir pu vivre ce qui s'appelle une vie. Ah! le vieillard qui de toute façon en aurait bientôt fini et qui a beaucoup vécu, on ne peut le faire mourir que très peu. Mais moi qui n'ai rien épuisé du possible, on me fait mourir beaucoup. On me gaspille. Que puis-je maintenant entre ces quatre murs?
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Mais ce qu'il y a d'épatant, dans ce monde, c'est que rien n'y est jamais définitif, le succès comme l'échec.
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Quelle dérision que cette fin où m'était imposé ce que j'ai toujours méprisé le plus: l'inaction ! On peut accepter la mort lente ; celle du savant que consume la radiodermite, celle du médecin des lépreux que finit par dévorer le bacille de Hansen. Qui choisit son destin choisit souvent son martyre. Au moins, il ne le subit pas. Mais ça ! Pascal avait beau dire, de sa voix calme, que "Baudelaire a traîné des années dans l'aphasie, Nietzche dans la folie; qu'il y a de la grandeur à se dépouiller de la seule chose qui vous soit précieuse; que c'est l'occasion du plus grand courage"...A ses souhaits ! Je les trouve plaisants, ces apôtres bien portants qui rendent grâces à la Providence des supplices d'autrui.
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Quand on ne le connaît pas, un infirme semble un être incomplet et tout ce qu'il dit semble aussi incomplet, comme si d'un être diminué ne pouvaient jaillir que des vérités diminuées, comme si sa pensée était aussi débile que son corps. Ce réflexe-là, chez des inconnus, m'a souvent fait enrager.
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C'était une spontanée. Un électricien dirait qu'elle avait trouvé le moyen de vivre à très haute intensité une vie sans potentiel. Il est juste de dire qu'elle avait un avantage: son infirmité même qui, depuis des années, l'avait entraînée à l'indifférence envers sa "carcasse".
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Entrevue avec le romancier Hervé Bazin en 1968
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