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Brigitte Mariot (Traducteur)
EAN : 9782070421473
264 pages
Gallimard (29/10/2002)
3.61/5   28 notes
Résumé :
Il ressemble à un rhinocéros, marche comme un rhinocéros, et - grands dieux ! - empeste le rhinocéros.
Mais il affirme être une licorne. Difficile, même pour un professeur de philosophie, de lui faire entendre raison... Lasse de toujours voir les mêmes visages à ses réceptions, Lady Neville décide d'inviter la Mort à ce qui sera le plus grand bal qu'elle ait jamais organisé. Mais la Mort ne danse pas impunément... Lila, la nouvelle petite amie de Joe Farrell,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais beaucoup aimé La dernière licorne de Peter Beagle. Il y a quelques années, j'avais pu lire de lui deux recueils de nouvelles. Il ne me restait plus que le rhinocéros qui citait Nietzsche à lire pour avoir fait le tour de ses oeuvres traduites en français.
Comme dans ses autres oeuvres, on retrouve dans ces nouvelles une certaine tendresse, une certaine sérénité. Point d'effroi de la part des personnages lorsque le merveilleux ou l'étrange s'invite dans leur quotidien.
Dans "Le professeur Gottesman et le rhinocéros indien", un professeur de philosophie solitaire, loin de sa famille restée en Allemagne, voit un rhinocéros lui adresser la parole dans un zoo et s'inviter chez lui. Réel ou imaginaire ? Peu importe, car, passé la surprise, le professeur passera d'agréables soirées à disserter philosophie avec ce animal qui se qualifie de licorne. Belle fable de la solitude, qui pour une fois n'est pas décrite comme responsable de malheurs ou de folie. Plaisant ! Dans "Entrez Lady Death", une dame d'un certain âge, ennuyée des innombrables bals qu'elle a déjà donnés, décide de faire original : inviter la Mort en personne à sa prochaine fête ! Or, la Mort répond et accepte. Là aussi, une fable sur la finitude, sur la peur et l'acceptation de cette Dame qui nous attend tous au bout du chemin. Dans "Lila le loup garou", un homme découvre que sa récente conquête est une louve les nuits de pleine lune... le quotidien du conjoint d'une telle créature n'est pas de tout repos ! Point d'horreur non plus là-dedans - les victimes de la bête sont des chiens - mais une réflexion sur les difficultés de cette jeune femme à vivre une vie heureuse avec ce don qu'elle porte comme une malédiction. Dans "La licorne de Julie", une jeune femme aux capacités spéciales sort une licorne d'une tapisserie. Oui mais l'animal fait la taille originelle de l'oeuvre... celle d'un chaton ! Comment gérer la licorne et lui éviter des malheurs ? Jolie histoire en forme de conte contemporain, tendre et légère. Dans "La naga" - texte que j'avais déjà lu par ailleurs dans les Chansons pour JRR Tolkien : L'adieu au roi - on suit une très belle fable indienne, autour de l'idylle entre un roi et une Nagini, une femme serpent. Superbe ! Ma préférée du recueil ! Enfin, le texte final, " Une danse pour Emilia", parle du deuil avec une douceur indescriptible ! Mélancolique et pourtant tendre, une belle histoire un peu longuette par moments mais très touchantes.
Au final, si ce recueil ne me laissera pas une impression marquante en raison de ces histoires parfois traitées avec trop de légèreté, j'avoue avoir pris plaisir à le lire. Un recueil à lire, même si ce n'est juste qu'une fois, pour découvrir la plume de Peter Beagle. L'on retrouve d'ailleurs ce mélange de tendresse et de mélancolie dans nombre de ses oeuvres !
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« Le rhinocéros qui citait Nietzsche » est un recueil de cinq nouvelles et d'une novella fortement imprégné de fantastique et de féerie.
On y croise un vieux philosophe esseulé et que la réalité touche peu qui trouvera en la personne d'un rhinocéros indien le confident et l'interlocuteur qu'il attendait depuis longtemps (« Le Professeur Gottesman et le rhinocéros indien »).
Dans « Entrez, lady Death », lady Neville, vieille veuve blasée par la vie décide de pimenter sa dernière réception en invitant la Mort... Évidement, ce ne sera pas sans conséquence...
Avec « Lila le loup-garou », Beagle revisite ce thème classique pour se demander si dans les rapports amoureux, il est vraiment souhaitable de tout connaître sur l'autre. Est-on vraiment capable de tout comprendre et de tout accepter ?
Dans « Le Naga », sans doute la nouvelle la plus romantique du recueil, Beagle se fait le relais d'une histoire de l'antiquité qu'il aurait découverte. Il y est question du souverain du Kampuja qui se désespère de trouver l'amour, jusqu'à ce que celui-ci arrive sous les traits d'une reine nagini. Leurs destins et leurs royaumes scellés, ils avancent dans le vie heureux et leurs royaumes prospèrent. Mais cette alliance secrète ne convient pas à tous et le sort des deux amants les conduit inéluctablement vers leur fin.
La novella « Une danse pour Emilia » synthétise les différents thèmes abordés dans le recueil : le temps qui passe, les regrets, l'amour, l'espoir... la mort. Accablés par la disparition de leur cher ami Sam, Emilia et Jacob se sont rapprochés afin de pouvoir continuer à évoquer leur défunt. Aussi quelle est leur stupeur lorsque deux ans après sa mort, le chat de Sam, Millamant, se met à danser puis à parler comme le disparu. Passée la joie des retrouvailles, il ne fait aucun doute pour les trois amis (et le chat!!) que cette situation ne peut pas durer éternellement. Mais comment laisser mourir pour la seconde fois un ami ?

Au même titre que Maupassant ou Poe, Peter S. Beagle amène sans qu'il s'en rende compte le lecteur vers des mondes fantastiques, légèrement en décalage avec notre réalité. Il s'éloigne pourtant ces auteurs par l'absence totale d'élément angoissant. Ici, le fantastique (ce qui génère « la folie ») ne fait pas peur, bien au contraire : il rassure, il tient compagnie, il console, il aime...
« Le rhinocéros qui citait Nietzsche » est donc un bon petit moment de lecture : classique dans sa thématique, mais rafraîchissante dans son traitement (même si la novella aurait mérité quelques coupes).
À conseiller aux amoureux du fantastique, et aussi (sans tomber dans la caricature), aux plus jeunes, en parallèle de la lecture du Horla, par exemple.
Parce que je ne sais pas vous, mais malgré mes années de lecture, lire « Écris-moi, s'il te plaît (…) je n'ai que toi à qui parler de lui désormais. » , trouve toujours un écho...
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Six nouvelles composent ce recueil un peu particulier. Un peu de fantasy, un peu de fantastique où l'on retrouve l'univers poétique et mélancolique de Peter Beagle. Ici aussi il est question de licorne, d'un rhinocéros qui se prend pour une licorne, d'un loup-garou, d'un homme réincarné en chat ou de la mort qui s'invite au bal. La mort justement, c'est elle le fil conducteur de ces nouvelles. On l'évite, on s'y prépare ou on s'y résigne, elle est à la fois source de délivrance et de tristesse et peut-être bien n'est-ce qu'une étape vers un ailleurs improbable. Et c'est cela qui donne cet aspect poignant aux récits de Beagle.
Des passages restent en mémoire, la danse de Millamant, la fuite de la licorne, la disparition de Lila et la cavalcade du professeur Gottesman juché sur le rhinocéros... Ce qui est frappant finalement, c'est le côté merveilleux et poétique qui surgit dans le quotidien des personnages. Ici, pas de lieu magique, château hanté ou forêt profonde, pas de formules secrètes, juste des vies citadines ordinaires saupoudrées d'une touche de fantastique. Avis aux amateurs..
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Difficile de critiquer un recueil de nouvelles. Je ne sais pas trop par où commencer ! Les six nouvelles sont très différentes les unes des autres. Seul leur côté fantastique les rapproche.

1. le professeur Gottesman et le rhinocéros indien

Résumé : le professeur Gottesman rencontre dans un musée un rhinocéros qui sait parler. Polis et cultivé, ce rhinocéros s'installe chez le professeur. Naît alors une vraie histoire d'amitié entre la bête et l'homme.

le rhinocéros est-il réel ? On ne sait jamais vraiment. Mais finalement c'est une très jolie nouvelle sur la solitude et la vieillesse. le rhinocéros et le professeur deviennent au fil du temps des amis aimant parler de philosophie. Un compagnon agréable qui va l'accompagner jusqu'à la mort. Cette nouvelle est très douce et très touchante.

2. Entrez Lady Death

Résumé : Une mondaine aime organiser de grandes fêtes. Mais elle s'ennuie. Elle décide donc de convier la mort à une de ses fêtes.

Cette nouvelle est un peu moins bonne que la précédente. Elle est cependant assez drôle. Et si la mort était une belle jeune fille ? Faut-il la craindre ou s'amuser avec elle ?

3. Lila le loup garou

Résumé : Un jeune homme vient de se mettre en ménage avec Lila. Il ne tarde pas à voir que c'est un loup garou.

Cette nouvelle est assez déroutante. Je ne sais pas trop si c'est une nouvelle sur la défense des gens différents ou sur une louve garou tout simplement ! J'ai été très déroutée par cette histoire. le personnage de la louve garou n'est pas du tout touchant. On ne connaît jamais son ressenti. Elle est transparente. le personnage principal lui semble blasé. On ne compatis pas du tout à ce qu'il lui arrive. Tout cela pourrait paraître négatif mais pourtant non. Cela donne un ton particulier à cette nouvelle.

4. La licorne de Julie

Résumé : Une jeune femme joue de son pouvoir magique pour libérer d'une tapisserie ancienne une petite licorne.

Cette nouvelle est très belle. Elle ressemble à un petit conte de fées. Les personnages sont attachants et émouvants.

5. La naga

Résumé : Un prince vit une folle passion amoureuse avec une naga. Un être mi-serpent mi-femme.

Voici une légende (du moins, c'est comme cela que l'auteur nous présente cette nouvelle) très romantique ! Pour les amoureux !

6. Une danse pour Emilia

Résumé : Un homme apprend que son meilleur ami vient de mourir. Il se rend chez lui pour organiser ses funérailles.

Ma nouvelle préférée. Celle que je trouve la plus aboutie, tant dans les sentiments que sur les personnages ou sur la narration. Tout est complètement maîtrisé par l'auteur. Malheureusement, je ne peux pas en dire plus de peur de vous gâcher le plaisir !


En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles. Si je devais chercher un point commun ce serait que rien n'étonne les protagonistes ! le fantastique est délicat. Il ne s'agit pas de science fiction ou de fantasy. Il est très bien intégré aux récits. Je recommande vivement !
Lien : http://quefontlesprofsdochor..
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Un recueil de nouvelles très agréable et surprenant tant il s'éloigne de la production habituelle actuelle.
Beagle nous emmène dans un monde qui nous est proche, celui que chacun côtoie chaque jour, sauf qu'il y insère une fantasy qui repose sur le merveilleux, le fabuleux. Et cela prend, très curieusement. En effet, à aucun moment, cette part de fantastique ne semble "forcée", et, à l'instar des héros, le lecteur l'accepte, le premier instant de surprise passé, comme allant de soi et sans le remettre en cause ou même en chercher une explication.
Ainsi, lorsque le professeur Gottesman, visitant un zoo, se voit interpellé par un rhinocéros qui prétant être une licorne, finit-il rapidement par y croire et il va se lier avec "l'animal" qui deviendra un ami précieux.
La figure de la licorne revient par ailleurs dans un des autres textes.
On y rencontre également la Mort, qui tente de passer son fardeau; un loup-garou femelle qui cause bien du tracas à son entourage; ou encore un Naga, créature mythique, dont le texte qui la présente serait d'après l'auteur un extrait oublié des Histoires naturelles de Pline l'Ancien.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Écoute, je vais te dire ce que je pense. Peut-être la personne qui a tissé cette tapisserie avait-elle l'intention de capturer une licorne ? Peut-être comptait-elle la garder éternellement recluse là-haut ? Pas un méchant magicien, non, rien de la sorte... simplement la tapissière, l'artiste. C'est dans notre nature : nous voulons tous peindre, écrire ou jouer quelque chose qui, une fois peint, écrit ou joué, perdurera ; ainsi cette chose sera nôtre et vivante, le lendemain de son élaboration, la semaine d'après et à jamais. La plupart du temps, cette création ne survit pas... mais, parfois, quelqu'un réussit son coup. Et, dans ce cas, elle devient réelle. Même s'il s'agit de quelque chose d'imaginaire, comme une licorne, par exemple...
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Rien dans la vie – pas même dans Shakespeare – ne vous prépare à cette expérience : ouvrir une boîte de Whiskas – au bœuf, en petits morceaux – pour votre meilleur ami, mort depuis deux ans. Millamant a trottiné jusqu'à l'écuelle en grès ébréchée qu'Emilia avait rapportée de New York, l'a flairée, puis s'est jetée dessus avec une voracité que je n'avais jamais vue ni chez Sam ni chez elle. Elle a englouti cette mixture brun-rouge à la manière d'un chasse-neige et a regardé autour d'elle pour voir s'il y en avant encore.
En raclant le reste de la boîte pour le verser dans son assiette, je n'ai pu m'empêcher de demander : « Mais comment peux-tu avoir faim ? Est-ce toi qui goûtes à ce truc ou est-ce Millamant ?
- Question intéressante. » L'abyssin avait de la pâtée sur le museau. « C'est Millamant qui éprouve le besoin de manger – c'est elle qui se nourrit -, mais je crois que je commence à comprendre pourquoi elle aime ça. C'est très bizarre. Comme une sorte de souvenir fantomatique du goût. Avec une pointe de noix de muscade, ce serait encore meilleur. »
Elle s'est penchée de nouveau sur son dîner, inconsciemment, nous laissant Emilia et moi nous dévisager avec une confusion réciproque si évidente que parler était superflu, peut-être à jamais. Emilia a fini par le demander : « Que fait-on maintenant ? » Et j'ai répondu : « Comme dans un divorce. On va décider qui en aura la garde et qui aura le droit de visite. »
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Farrell lui apporta du café, mais aucune réponse. Ils prirent leur petit déjeuner en silence, ne regardant rien d'autre que la licorne qui, elle, ne regardait rien d'autre que la rue. Quand Farrell se prépara à sortir, elle sauta délicatement du coffre et fut à la porte avant lui, impatiente et déterminée. Julie se précipita et, pour la première fois, tenta de la prendre dans ses bras, mais la licorne recula contre une étagère en crachant de nouveau comme un chaton. Farrell lui conseilla : « A ta place, je m'abstiendrais.»
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Et si elle contient un quelconque message ou une métaphore, il pourrait s'agir de ceci : chagrin et désir, clémence et amour sont présents et plus profondément ancrés dans le monde que nous ne le croyons. Ils sont ces rivières souterraines que les nagas traversent éternellement, cette pluie qui nous permet de revivre après avoir payé le tribut adéquat aux nagas ou à 'autres. Et s'il n'y a ni dieux nu autres mondes que le nôtre, et si l'illumination ou l'âme n'existe pas, il reste quand même ces quatre rivières – chagrin et désir, clémence et amour. Nous, humains, pouvons survivre très longtemps sans nourriture, sans abri, sans vêtements, ni médicaments... mais c'est une certitude, nous mourrions rapidement si la pluie cessait de tomber.
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Nathalie, malgré toutes ses qualités, n'était pas une philosophe et ne pouvait entendre les aimables salutations d'un rhinocéros. Toutefois, elle avait sept ans et, un enfant bien élevé, même âgé de sept ans, n'éprouve aucune difficulté à considérer comme naturel qu'un rhinocéros -un poisson rouge ou une table basse- puisse converser; de même, il acceptera que certaines personnes soient capables d'entendre une table basse parler, et d'autres non. Elle dit donc poliment bonjour au rhinocéros et se replongea aussitôt dans sa conversation avec Charles l'empaillé qui, apparemment, avait des tas de choses à dire sur les tigres.
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