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Critique de jeinus


jeinus
29 décembre 2017
À l'instar de Farrugia qui vomissait partout dans "La cité de la peur" lorsqu'il était content, Winston Foshay alias Tuff, a lui une tendance récurrente à s'évanouir dès lors que ça commence à chauffer pour ses 140 kilos de graisse.
Vous me direz peut-être, je préfère tomber dans les vapes que d'être le Vomito de la bande. Soit.

Passons ces considérations, le problème étant que celui que ses acolytes nomment Tuffy, n'est par définition pas un tendre. Oh ce n'est pas un serial killer loin de là, mais il est souvent impliqué de par son physique plus qu'imposant en tant qu'homme de main dans toutes les magouilles de son quartier d'East Harlem. Alors tomber dans les pommes à la moindre montée d'adrénaline ça la fout mal.

À la suite d'un énième évanouissement, celui-ci salvateur, lui permettant de sortir indemne d'une fusillade dévastatrice, Tuffy va se diriger vers une toute autre voie et changer la trajectoire d'une destinée déjà déjantée.

Fils d'un black panther, quoi d'autre que la politique comme terrain de jeu pour celui que tout le monde connait dans son quartier. La démarche est simple. Qui d'autre mieux que moi peux vous comprendre et vous représenter à la Mairie? Je connais beaucoup d'entre vous, j'ai grandi et fait les 400 coups ici, fait les poches à certains certes, mais je me présente devant vous tel que je suis, sans calculs ni baratin politique. Au moins ça a le mérite d'être clair, chose rare dans une campagne électorale.

Dans une verve qui lui est propre, Paul Beatty effectue ici grâce à un style humoristique fortement satirique et bourré de références à la culture américaine, un formidable pied de nez à la fatalité qui semble s'abattre sur cette jeunesse de la rue, faisant croire que la violence tendrait à devenir héréditaire. Et bien non. Paul Beatty casse les codes. le "grand-frère" de Tuff en politique sera un Rabbin noir, sa mécène une activiste politique d'origine japonaise, brisant ce communautarisme qui trop souvent enferme et éloigne les gens les uns des autres.

Kuroyama, la Montagne noire, nom donné à Winston lors d'un meeting qui le verra s'essayer à l'art du Sumo, lui qui entre deux sodas en a tout à fait la carrure, moins musculeux mais tout aussi vaillant, prouvant décidément que les épreuves auxquelles nous sommes confrontés nous poussent à aller au delà de nos prétendues limites. Gambate !
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