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EAN : 9782707137104
256 pages
La Découverte (01/03/2002)
2.89/5   9 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : La Découverte, Cahiers libres - 10/1999)


Zine Ben Ali est un cas. Au pouvoir depuis 1987, le président tunisien a peu à peu transformé la paisible Tunisie en une immense caserne. La lutte contre les islamistes a justifié un impressionnant maillage policier de la population. Les opposants, même les moins virulents, sont systématiquement persécutés, souvent torturés, avant d'être jugés dans des parod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
S'il est des livres prémonitoires annonçant les révoltes arabes futures, ce livre en est un. NOTRE AMI BEN ALI, dont le titre est dans le style cher à Gilles Perrault qui avait écrit auparavant un autre livre à succès - NOTRE AMI LE ROI (1) - sur le règne de Hassan II. Et pour cause, c'est lui-même qui préface ce présent ouvrage dans le pur style du journalisme d'investigation. C'est justement, Gilles Perrault qui ouvre le bal des ouvrages révélant les faces cachées des régimes arabes totalitaires mais ayant pignon sur rue et bonne grâce en France.

Écris par des journalistes rompues aux réalités politiques maghrébines- Jean-Pierre Tuquoi a été longtemps correspondant du journal le Monde en Algérie- le livre décrypte la réalité du régime tunisien sous le règne de Ben Ali.

C'est un livre réquisitoire contre le régime de Benali; les auteurs mettent en lumière les atteintes aux droits et libertés dont les victimes tunisiennes se comptent par milliers malgré les discours pompeux et la démocratie de façade et comment LE CHANGEMENT (Tahawoul en arabe) – appellation officielle du coup d'état médical mené par Ben Ali contre Bourguiba, le combattant suprême, a transformé la Tunisie en une prison à ciel ouvert. C'est avec menu détails et des révélations presque arrachées à la volée des bouches des victimes et de certains interlocuteurs tunisiens bien renseignés sur les dessous de ce règne totalitaire que les journalistes ont révélé à l'opinion publique mondiale dans ce livre.

Livre sorti en 1999 , mais réédité en 2011 (2) après LA RÉVOLUTION DU JASMIN pour l'occasion; donc n'a pu couvrir que les 12 ans de règne de Zine-El-abidine ben Ali mais qui en dit long sur un règne qui a dire en tout 24 ans avec la fin que l'on connait du président déchu. Une fin tragi-comique qui sonne le glas du printemps arabe.

Le livre qui s'appuie sur une enquête fouillée nous révèle comment le président tunisien déchu est devenu l'ennemi des libertés et avait embastillé la Tunisie ou tous les médias ne chantent que louange et flatterie à destination du chef à longueurs de colonnes. Il fut bien loin ou l'UGTT, le puissant syndicat de Habib Achour faisait trembler Bourguiba. Tout le monde est rentré dans l'ordre, soit par peur, par résignation ou bien encore par marchandage dont le régime ne lésine pas sur des moyens peu commodes souvent par cassette vidéos compromettantes sur leurs moeurs pour discréditer les opposants ou les adversaires.

Les auteurs ne manquent pas de révéler que celui que la rue tunisienne nomme BAC MOINS TROIS, s'est appuyé sur une prospérité économique saluée par l'Occident et les institutions financières mondiales, FMI et Banque mondiale mais qui a profité plus à sa famille et à celle de sa seconde femme Leila Trabelsi.

Les journalistes ne manquent pas de noter l'aveuglement de la classe politique française quant aux réalités de la situation de la démocratie en Tunisie dont ils relèvent les déclarations bien flatteuses des uns et des autres en direction de Benali et de sa Tunisie qui tranche avec ses deux voisins l'Algérie et la Libye, en matière de prospérité et de stabilité.

Livre riche en enseignements sur les moeurs des dirigeants maghrébins qui ont une bien singulière définition du pouvoir et je ne peux qu'extraire ce paragraphe révélateur de la page 223 :
« L'idéal pour Benali aurait été d'être reçu en grande pompe par le président Clinton. le projet existait et s'il n'a pu se réaliser en 1999 c'est que le chef de l'État tunisien s'est montré très gourmand. Il exigeait l'organisation d'un diner à la Maison-Blanche en son honneur – un must dans le petit monde de la diplomatie – tandis que le président Clinton n'avait à lui offrir qu'un déjeuner. Pour ces raisons de basse cuisine, jamais commentée officiellement, Ben Ali est resté à Tunis. »

Pour conclure, un livre à lire mais qui nous donne un avant-gout de lire un autre livre aussi palpitant qu'est : LA RÉGENTE DE CARTHAGE, MAIN BASSE SUR LA TUNISIE (3) , sur le règne absolu de Leila Trabelsi a l'ombre de son époux ben Ali, le président déchu dégagé par la révolte de la rue tunisienne.
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Il s'agit bien d'un rendu journalistique: une instruction purement à charge sans creuser les sujets. (simple opinion)
Mais qui donc a dit: "Les gens ont les gouvernants qu'ils méritent"?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mitterrand est venu pour raccommoder les liens entre la France et le Maghreb, mis à mal par la crise du Golfe, et pour exalter l' "hospitalité tunisienne qui est bonne". Le président parle d'or. Quelques heures auparavant, dans une voiture découverte, aux côtés du président Ben Ali, il s'est fait acclamer comme en 1989 le long de l'avenue Habib-Bourguiba. "Mitterrand ! Mitterrand !" scandent les enfants en uniforme scolaire tandis que les musiciens soufflent dans des trompettes ou frappent les darbouka.
Au même endroit, quelques semaines auparavant, on chantait les mérites du président Saddam Hussein. Et on hurlait : "Bush assassin ! Mitterrand est son chien !"
Le président français n'en a cure et décide de prendre un bain de foule.
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Une certitude, par la suite, les relations resteront exécrables entre Hassan II et Ben Ali. Le souverain marocain oubliera même, dans le communiqué d'un sommet maghrébin qui se tenait au Maroc, de mentionner la présence de Ben Ali, qu'il méprisait royalement.
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Le mouvement profite de l'ouverture du pouvoir pour étendre son influence. Les "cercles" (halakat) se développent au pied des piliers de mosquées où, sous prétexte de commenter un verset coranique, les imams se livrent à des analyses politiques. Les femmes sont nombreuses à porter le foulard dans les écoles, les hôpitaux et les dispensaires. Le syndicat islamiste clandestin se heurte très violemment à l'extrême gauche.
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Les révolutions ont toujours leur martyr. Celui de la « révolution de jasmin » - ainsi qu'on l'a appelée - s'appelle Mohamed Bouazizi. C'était un jeune homme sans histoire ou plutôt avec une histoire tristement banale. Diplômé de l'Institut supérieur d'informatique de Mahdia, mais chômeur malgré lui, faute d'emplois disponibles, il était devenu vendeur de fruits et légumes à Sidi Bouzid, une ville du centre de la Tunisie, une de celles que les touristes étrangers ignorent. La survie de la famille Bouazizi - la mère et les cinq frères et sœurs - reposait sur Mohamed et lui seul. De sorte que lorsqu'un jour de décembre 2010 la police lui a confisqué son étal, avec une gifle en prime, le jeune homme de vingt-six ans que les autorités refusaient de recevoir a décidé de s'immoler par le feu devant la préfecture.
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À en croire la propagande officielle, même Habib Bourguiba
n'aurait pratiquement jamais existé. À travers tout le pays, ses statues ont été rapidement déboulonnées après 1988. Cette mesure a été perçue dans un premier temps comme un signe positif : le culte de la personnalité avait vécu. Illusion trompeuse. C'est l'héritage tout entier de Bourguiba qu'il s'agissait de gommer.
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Vidéo de Nicolas Beau
À l'occasion des Tribunes de la Presse 2021, rencontre avec Elie Barnavi autour du thème "La guerre au nom de la religion". Rencontre animée par Nicolas Beau.
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