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Citations sur Patrie intime (9)

Roses d’automne

Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur cœur vermeil.

Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.

Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.

En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.

Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.

p.94-95
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Le Laboureur

Redonne tes bras à la Terre.
Que, par l'apport de tes travaux,
Elle accomplisse le mystère,
Le prodige des blés nouveaux.

Aux lointains conseils de l'Ancêtre,
Aux ordres clairs de ton pays,
Au commandement du grand Maître,
En bon serviteur, obéis.

Prépare la glèbe. Commence
La grande œuvre où l'on voit s'unir
L'homme gui fournit la semence,
Et Celui qui vient la bénir.

Avant de pousser ta charrue,
Et pour prouver ce que tu crois,
Homme de Dieu, d'une main drus,
Fais un large signe de croix.

Et toi, grand Soleil des semailles,
Soleil, dans ton ascension,
Au rythme des bras qui travaillent,
Répands ta bénédiction!

La bénédiction sacrée
De toute peine et tout amour;
La bénédiction qui crée
Le pain joyeux de chaque jour;

La bénédiction profonde
De ces miraculeux rayons
Qui font pousser la moisson blonde,
À pleins guérêts, à pleins sillons.

Afin que le champ de l'Ancêtre,
Pour toute gloire et tout honneur,
De Père en Fils, ne cesse d'être
Le plus beau jardin du Seigneur.
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Prélude

Jadis, aux champs, seuils et croisées,
S'ornaient de bouquets toujours frais,
Comme, au matin, sous les rosées,
Les prés, les jardins, les forêts.

Tout l'été, fenêtres ouvertes,
Le logis sentait le terroir,
Comme feuilles de menthes vertes,
Comme neige et miel de blé noir.

Ainsi, l'antique métairie,
Soufflait en parfums, dès le seuil,
Avec quelle coquetterie!
Les amitiés du bon accueil.

Ô fraîcheur des choses lointaines!
Trois roses, plus qu'en d'autres temps,
Trois lys de France, trois verveines,
Fleuraient comme tout un printemps.

Du même agreste filigrane
Que, dans ses châssis, étalait
La vieille maison paysanne,
Je filigrane ce feuillet.

Et si je savais que mon livre,
Par leurs charmes ensorceleurs,
Pût se faire aimer, et revivre,
Je l'ornerais de mille fleurs.
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Claire fontaine

Claire fontaine où rossignole
Un rossignol jamais lassé,
N’es-tu pas le charmant symbole
D’un cher passé ?

Source de fraîche mélodie,
Qui fait fleurir, sous nos frimas,
Ce rosier blanc de Normandie,
Qui ne meurt pas !

À ce bouton de rose blanche,
L’hiver ne fut jamais fatal,
Non plus qu’au chêne qui se penche
Sur ton cristal.

Oh ! c’est une peine immortelle
Qui s’épanche, en larmes d’amour,
Dans la naïve ritournelle
De l’ancien jour.

C’est un reflet des ciels de France,
Ô fontaine, que tu fais voir,
Dans la limpide transparence
De ton miroir.
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Patrie intime

Je veux vivre seul avec toi
Les jours de la vie âpre et douce,
Dans l'assurance de la Foi,
Jusqu'à la suprême secousse.

Je me suis fait une raison
De me plier à la mesure
Du petit cercle d'horizon
Qu'un coin de ciel natal azuré.

Mon rêve n'a jamais quitté
Le cloître obscur de la demeure
Où, dans le devoir, j'ai goûté
Toute la paix intérieure.

Et mon amour le plus pieux,
Et ma fête la plus fleurie,
Est d'avoir toujours sous les yeux
Le visage de ma patrie.

Patrie intime de ma foi,
Dans une immuable assurance,
Je veux vivre encore avec toi,
Jusqu'au soir de mon espérance.
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C’est d’un amour fier et doux
Que nous t’avons tant chérie,
Ô ma si tendre Patrie,
Ô bon pays de chez nous !
Si devant toi je m’incline,
C’est que je sens la beauté,
L’immortelle vérité
De ta légende divine.
Oui, je t’aimerai toujours,
Même si la guerre sombre
De toi, ne faisait qu’une ombre,
Ô Patrie, ô mes amours !
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Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.
Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.
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Sur les toits la grêle crépite.
Il neige, il pleut, en même temps :
Premières larmes du printemps,
Derniers pleurs de l’hiver en fuite.
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Depuis l’âge orageux des aurores premières
Où tout un ciel pleuvait sur un monde naissant,
Suivi d’un infini cortège de rivières,
Au large, à plein chenal, en triomphe, il descend.
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