Citations sur 80 % au bac... et après ? : Les enfants de la démocratisa.. (8)
Évoquer le temps plein du lycée, c’est dans le même mouvement l’opposer du temps vide de la faculté, temps si étiré qu’il en devient presque abstrait.
La fac, très libérale dans ses conditions d’entrée, ne délivre pas pour autant un passeport de sortie.
Propos d’un proviseur adjoint : « Nous, quand on reçoit les élèves à la rentrée, on dit : chez nous, il n’y a pas des super-bacs et des super-rien. Il y a des bas différents, qui sont tous respectables ».
Piège aussi de la fac qui délivre des diplômes sans donner en même temps toutes les armes pour affronter le marché du travail.
Comme s’il lui fallait trouver à sa destinée actuelle des circonstances atténuantes qui seraient situées du côté de l’Histoire avec un grand H, de la politique.
Il me tutoie comme si c’était pour lui la seule façon d’établir un dialogue et de rétablir une égalité dans la communication verbale.
Au terme de leur échec universitaire, ils doivent tout à la fois accomplir le douloureux travail du deuil des espoirs qu’ils incarnaient, retrouver une place au sein de leur famille, gérer leur échec dans le cadre domestique et dans le quartier. Bref, ils doivent mener un travail de réajustement de leur identité sociale.
En fac, y en a qui me disent: "on est 250, 200 dans les amphis, tout le bordel, ça va même jusqu'à 400, comme en fac de médecine... 400, ça fait beaucoup quand même. La fac, c'est le nombre puisque moi je dis: tu te retournes à peine tu verras un élève, j'ai dit ça, moi, je pense que ça va me déconcentrer, ça va me forcer à parler avec tout le monde. [...] par contre, j'aime bien être une trentaine, bon, on se connait tous, on sait ce qu'on veut, on parle entre nous, tout ça... Mais 250, on sait pas qui c'est celui-ci, qui c'est celui-là. Et puis si on veut faire sa connaissance, on oublie un petit peu les cours, tout le bordel, là, j'aime pas [...].