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Critique de Sachenka


La Chasse-galerie est un recueil de contes et légendes québécoise paru en 1900. Un classique dans le genre. On y retrouve le Québec du milieu du XIXe siècle, ce Québec des petits villages et des grands espaces. Un Québec proche de ses racines, original, rafraichissant. La particularité de ces contes écrits par Honoré Beaugrand est qu'ils constituent d'une histoire dans une histoire. Avant qu'elles ne soient couchées sur papier, ces légendes étaient racontées lors des veillées et des réveillons les longs soirs d'hiver. Et Beaugrand a retenu cette tradition. Ainsi, des conteurs comme Joe le Cook ont leur place dans le recueil et ils introduisent leurs contes et les agrémentent de leurs commentaires par-ci et par-là. Mais que le lecteur soit averti : le vocabulaire et les tournures de phrases employés sont assez proches de ceux qu'utilisaient les gens à l'époque, il y a près de deux cents ans.

La plus populaire des légendes de ce recueil est sans contredit « La chasse-galerie ». Elle reprend quelques uns des thèmes important du folklore québécois : des jeunes bûcherons dans un campement éloigné et un pacte avec le diable. Dans cette légende, afin de retrouver les élues de leur coeur le temps d'une soirée, douze bûcherons font un pacte avec le diable – moyennant leur âme en cas de non-respect des conditions préétablies : l'interdiction de toucher les clochers d'église et de prononcer des mots très chrétiens. Ainsi, ils voyagent en canot dans les airs de leur camp dans l'Outaouais jusque dans leur village natal dans la vallée du Saint-Laurent. Mais, quand l'alcool brouille les esprits, les langues risquent de se délier lors du retour dans le Nord…

Les autres légendes font mention de loups garous, de bêtes à Grand'queue, de fantômes et autres créatures ou phénomènes surnaturels. On y retrouve également des thèmes chers aux Canadiens français de l'époque : les chicanes électorales, le petit commerce, les nouvelles criées sur les perrons d'église… Fait assez inusité, le recueil de Beaugrand contient également deux contes anecdotiques, « Macloune » et « le père Magloire », assez réalistes dans leur traitement. Mais tous mettent en scène des personnages ordinaires, c'est-à-dire des gens du peuple, presque pauvres, mais qui savent tirer leur épingle du jeu, espiègles, bons parleurs, débrouillards, hardis. Seul trait duquel ils diffèrent : ils ne sont pas trop portés sur la religion (il est dans leur habitude de sauter quelques Pâques) contrairement à la grande majorité de la population, composée de catholiques très pratiquants. Ceci dit, c'est bien souvent un bon curé ou les prières qui viennent au secours. Après tout, le but de ces histoires était de ramener les brebis égarées dans le bercail… Dans tous les cas, le lecteur a droit a un bon divertissement.
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