Avec cette lecture, j'ai fait un tour au Québec, dans une langue à la fois très proche de la mienne, mais aussi tellement particulière et colorée que le voyage n'a pas été que géographique.
Ce roman graphique est une autobiographie. le dessinateur canadien
Jimmy Beaulieu y a regroupé ses carnets, un journal intime réalisé essentiellement au feutre noir, de 1998 à 2014. On a l'impression d'avoir l'équivalent d'une prise de notes en dessins, avec l'absence d'unité, et les ruptures de styles, inhérentes à ce parti pris, surtout perceptibles à la fin du livre.
Au départ, ça m'a agacée, cette histoire d'un jeune homme de 25 ans qui n'arrive pas à trouver une copine, et qui évoque échecs et malentendus, sur ….beaucoup trop de pages. Non que la difficulté des hommes à dire aux femmes qu'ils les aiment, m'indiffère, c'était juste un peu long et plein de clichés, sur les belles indifférentes et cruelles.
Heureusement, une fois Jimmy casé, avec sa « blonde », les choses deviennent bien plus intéressantes. Par petite touches, il raconte son enfance, ses douleurs, la naissance de sa vocation, son métier, la musique qu'il aime, ses sources d'inspiration, ses amis, le festival d'Angoulême, son amour pour la ville de Québec dont il connaît chaque pierre, les balcons de Montréal…Il nous fait percevoir la vie quotidienne dans ce pays au climat si rude, été comme hiver, et il réfléchit aussi sur l'identité québécoise et ses positions souverainistes.
Je ne peux pas dire que ça m'a emballée, j'ai trouvé le graphisme quelconque, parfois c'était trop bavard, le rapport texte/image trop déséquilibré, mais le voyage linguistique dans un ailleurs de ma propre langue m'a plutôt intéressée.
Sans une opération Masse critique, je n'aurais probablement jamais mis le nez dans cette BD publiée par un éditeur belge, « les Impressions nouvelles ».
Un grand merci à Babélio, à Jimmy beaulieu et à l'éditeur pour cette balade dans la Francophonie.