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sur 1364 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beaumarchais est l'un de ces esprits rares, aux talents multiples, qui réussissent — ou peu s'en faut — dans tout ce qu'ils entreprennent. Ici nous avons affaire à sa première pièce : coup d'essai ? coup de maître !

C'est vrai qu'elle n'est pas parfaite, c'est vrai qu'il a fallu que son auteur la remanie in extremis, la faisant maigrir en cinq jours de cinq actes à quatre après un premier accueil maussade. Et l'intelligence de Pierre Caron de Beaumarchais est d'avoir su percevoir ce qui était de trop, de la passer au tamis, d'en retirer les gros grains et de n'en garder que la fine fleur.

Car ce qui marque en premier, c'est la finesse de l'élocution, c'est la pétillance des personnages, c'est l'étincelance des répliques et la justesse des réparties. J'y vois une très heureuse transition entre le mordant d'un Voltaire et la légèreté du vaudeville au XIXème.

Le personnage de Figaro réinvente le type du valet rusé et truculent, l'Arlequin de Marivaux ou le Scapin de Molière. Il est pourtant encore assez discret dans ce premier opus de ce qui deviendra une trilogie et qui verra son point culminant dans le célébrissime Mariage de Figaro.

Pourquoi Beaumarchais choisit-il ce titre étonnant puisque Figaro y joue encore un rôle secondaire ? Probablement parce qu'à travers sa voix, c'est celle de son auteur qu'on entend. C'est lui l'homme au mille casquettes, horloger, maître de chant, écrivain, homme d'affaires, c'est lui le barbier de Séville, le valet des puissants, qui par son vif esprit, parvient à toujours retomber sur ses pieds et à s'élever socialement et financièrement.

Le comte Almaviva, grand notable madrilène, fatigué des beautés mondaines qui s'offrent à lui remarque un jour une jeune fille nommée Rosine qui lui semble d'une autre essence. Cependant, à peine aperçue, la jeune fille s'est volatilisée. Il mettra six mois à la retrouver, à l'autre bout du royaume, à Séville.

Ne souhaitant pas se faire aimer pour sa condition ou pour sa fortune, c'est sous l'habit d'un simple étudiant qu'il veut se présenter à elle et être aimé, si possible, pour lui-même. Mais la tâche s'annonce rude car la belle Rosine, orpheline de longue date est la pupille d'un dénommé Bartholo, vieux médecin jaloux et acariâtre, qui l'a élevée dans le but d'en faire son épouse.

D'une jalousie confinant à la paranoïa, Bartholo est continuellement aux aguets, verrouille toutes les issues et motive ses troupes à ouvrir l'oeil pour surveiller son trésor de jeune fille à marier. L'approche s'annonce donc difficile pour l'amoureux jeune comte Almaviva.

C'est alors que surgit pour lui une vieille connaissance, Figaro, qui fut son serviteur naguère à Madrid et dont il a gardé l'image d'un fripon. Celui-ci est devenu barbier ici à Séville et a ses entrées chez le docteur Bartholo, en qualités non seulement de barbier, mais aussi plus ou moins d'apothicaire et d'homme à tout faire.

Figaro acceptera-t-il de se faire graisser la patte pour apporter son concours au comte amoureux ? Profitera-t-il de l'occasion ? le vieux Bartholo, mi-docteur mi-geôlier se fera-t-il rouler ? La belle Rosine tombera-t-elle amoureuse ? Autant de questions et quelques autres encore que je laisse volontiers en suspens pour ceux qui auraient envie soit de relire, soit de découvrir l'un de nos beaux classiques du XVIIIe s.

Je m'arrête ici de mon avis tordu de peur de vous barber de ses vrilles et vous rappelle, s'il était besoin, que ça ne représente pas grand-chose.
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Classique parmi les classiques du théâtre français, "Le barbier de Séville" ne se présente plus, quoique... à force d'être célèbre, est-ce que Figaro est finalement si connu que cela ? Pièce, opéra, toujours imité, jamais égalé, notre barbier ne subirait-il pas le sort des stars littéraires trop souvent imposées et décortiquées sur les bancs de l'école pour qu'on se les attache réellement ?

Et pourtant, on me plongeant tardivement dans cette pièce dont j'avais la première une connaissance trop superficielle, j'ai enfin découvert Figaro, Rosine, Almaviva et Bartholo, leurs personnalités, leurs défauts, leurs vertus et, pour Figaro, les facéties dignes du Scapin de Molière mais avec davantage de panache. Car, oui, là où Molière mettait un valet sur le devant de la scène, Beaumarchais l'insolent a mis un barbier. Ni tout à fait domestique, ni tout à fait médecin, sans classe sociale réellement définie, il profite des libertés du premier pour s'insinuer partout, et des incompétences notoires (et précédemment largement vilipendées par Molière) du second pour jouer les importants, marchant en équilibre tel le funambule entre deux dimensions sociales. Pour mieux pouvoir les outrer et montrer du doigt leurs tares respectives ?

Il ne faut pas être un cador en commentaires composés pour découvrir la satire sociale à travers les répliques des quatre actes. La comédie aux allures de farce est très plaisante et très enlevée grâce au rythme rapide de ce vaudeville précurseur et aux chansons. C'est seulement à l'issue de ma lecture que je me suis souvenue que, collégienne, j'avais été emmenée voir la pièce à la Comédie Française ; je la reverrai avec grand plaisir... dès que l'on pourra sortir à nouveau et si, d'ici là, le théâtre est toujours un art vivant.


Challenge COEUR D'ARTICHAUT 2020
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Une lecture qui ne m'a pas été imposée au collège, bien qu'il s'agissait d'une possibilité offerte par le programme de l'époque… Lu à l'âge adulte, et grandement apprécié.
A l'époque de la création de la pièce en 1775, Marivaux a déjà écrit « le jeu de l'amour et du hasard », avec laquelle, je trouve pour « le mariage de Figaro », comme une parenté, une filiation : on se travestit pour s'assurer que l'aimée fera son choix, non pas par l'attrait de la condition sociale et de la fortune du prétendant, mais bien par ce qu'il est vraiment.
Le comte Almaviva tombe sous le charme de Rosine. Afin de tester les véritables aspirations de la jeune fille, il se présente à elle en étudiant … Il faudra néanmoins compter avec la jalousie et les manigances de Bartholo dont elle est la pupille : il entend bien l'épouser, lui, le médecin…

Et le barbier de Séville, dans tout ça ? C'est Figaro, un ancien serviteur du Comte ; il a ses entrées dans la maison de Bartholo, où il officie en tant que barbier…

Une pièce qui se lit d'une traite. C'est fluide, c'est brillant, truffé de traits d'esprit. En un mot comme en cent : un indispensable à tout amateur de théâtre, en général et du XVIII ème siècle en particulier.
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Pièce en 3 actes qui se lit extrêmement vite et extrêmement bien. Je connaissais pas du tout la plume de Beaumarchais, et j'y ai trouvé un certain plaisir, notamment grâce au personnage de Figaro, avec sa verve efficace et sa répartie très intelligente. J'ai également beaucoup aimé le caractère de Rosine, jeune fleur, sous le goug d'un personnage qu'on aime détesté. Un homme beaucoup plus âgé qu'elle, avare, contrôlant et méprisable. Un classique que j'ai pris plaisir à découvrir.
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Indémodable, il l'est, notre Barbier de Séville !
Re-re-lu avec mon fils de 11 ans cette fois, afin de lui faire découvrir les grands classiques du théâtre français.
Il a aimé, et j'ai partagé de bons moments complices à lire à haute voix les rebondissements, ruses, jeux de mots de Beaumarchais. Léger, drôle, bon enfant, cela fait du bien de sortir du drame de temps en temps !
Une pièce facile à lire, dans une langue qui se laisse goûter même au XXIème siècle, et une jolie fable d'amour, que demander de plus ?
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Pièce comique en IV actes.

Figaro est le plus célèbre des personnages de Beaumarchais.
Figaro et son maître, le comte Almaviva, entreprennent une mission dont le but est d'enlever Bartholo, la jeune Rosine, dont le comte est amoureux.
Scènes cocasses, multiples rebondissements, déclarations d'amour...

Relu en septembre 2019 / Nouveaux classiques Larousse.
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Le Barbier de Séville ou la précaution inutile est une comédie en quatre acte.
Un barbon s'entichant d'une jeunette ne vous rappelle -t-il pas "l'Ecole des femme" de Molière? Mais un grand vent de liberté souffle sur cette pièce. L'action est très bien menée, le ton est gai, vif, léger. Les personnages sont très naturels. Nous faisons la connaissance de Figaro, entre quiproquo et travestissement. Un vrai régal.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture. Comme le pensait Louis Jouvet " chaque génération peut y loger ses sentiments, ses revendications, ses humeurs et ses goûts"
Je lirai avec plaisir la suite des aventures de Figaro.
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Un classique dans la littérature prérévolutionnaire avec ces quelques répliques cinglantes, une critique des maîtres qui valent bien moins que leur valet, Figaro peste au moins autant contre les qualités de ses maîtres et contre la cabbale autant qu'il vient aux secours du Comte Almaviva, amoureux d'une belle captive cloitré par son tuteur... Qui veux mettre la mains sur la jeune fille une bonne fois pour toute... A travers une intrigue classique d'une princesse retenue prisonnière, que doit délivré un prince charmant, c'est en faite Beaumarchais, un personnage bien complexe, que l'on entend parlé, en temps qu'écrivain en tout cas...
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Et voilà une oeuvre dont, avant d'avoir ouvert le livre et lu le moindre mot, je connaissais déjà par choeur (mouahah) l'intrigue, merci Rossini.

Bon, sinon, woo, le théâtre se lit décidément vite. Peut-être aussi qu'on plonge dans celui-ci avec tellement de plaisir et de gourmandise qu'on ne voit pas le temps passer et la fin arriver. C'est drôle, c'est pétillant, c'est grotesque, enfin c'est toujours vivant et plein de verve, tout pour conquérir un lecteur assoiffé de bons mots et de scènes captivantes. Sans parler de la large place qui est consacré à la musique et qui me ravie : ça sérénade au balcon, ça précautionne inutilement, ça joue à la guitare ou donne des cours de chant… j'adore.

Nous avons des rôles assurés par des personnages plutôt stéréotypés, ce qui n'est pas un reproche étant donné le caractère de comédie, et leur interaction fonctionne brillamment. J'aime le personnage de Rosine, pas si niaise que ce à quoi on peut s'attendre, sa répartie me plait. J'ai trouvé le personnage de Bazile dans l'absolu formidable, avec un côté droit : le maître de musique, un côté conseiller : mi-amical envers Bartholo, mi-calomniateur, un côté corrompu : il se fait deux fois acheter ; mais au fond il reste un vieux barbon immoral et bouffe, que l'on ne prend pas au sérieux et qui en serait presque attachant.

Figaro est perspicace et influent, ok, mais au point de donner son nom à la pièce ? Car l'intrigue est plutôt centrée sur le couple (qu'il aide, certes, à réunir) et ce brave comte a un temps de parole quelque peu plus conséquent. Enfin, à bien y réfléchir, il est vrai que ce dernier a juste la chance d'avoir un bon statut mais n'est pas tellement fut' fut', et que sans l'ingéniosité de ce brave barbier, la pièce aurait été bien creuse. Car bon, ce final, ce happy end, est un peu décevant, dans le sens où le comte n'a qu'à signifier son rang et tous s'étalent devant lui. Remarque, il en était de même quand celui-ci avait besoin de se faire passer pour un militaire et d'avoir un billet de logement, le colonel du régiment était évidemment dans les amis du noble sieur….

La tirade de Bazile sur la calomnie est splendide dans son écriture et son inventivité, et je ne comprends pas la présence d'un tel topo à son sujet dans les annexes du livre, pour ma part je l'ai trouvée superbe. Les spécialistes reprochant surtout à Beaumarchais de s'être fait plaisir en l'écrivant quitte à déborder un peu sur le contexte de la réplique, soit, mais de mon côté je me suis régalée en la lisant, tant l'écriture, la façon de faire monter la tension, et les images sont belles.
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Le Comte Almaviva soupire à la fenêtre de la belle Rosine, qu'il croit dans un premier temps mariée au vieux Docteur Bartholo. Figaro, anciennement à son service et devenu barbier du fameux Docteur pour rembourser une dette de cent écus, le détrompe : Rosine est sa pupille, et il souhaite l'épouser, mais rien n'est encore fait !

Le Comte n'a pas révélé sa véritable identité à Rosine, car il veut être aimé pour lui et non pour son argent, et s'est présenté sous el nom de Lindor.

Il va alors entreprendre une opération de sauvetage-séduction au nez et à la barbe du vieux Bartholo, aidé par Figaro, de son plein gré, et par le maître de musique Bazile, bien malgré lui !

Le tout bien sûr au nez et à la barbe du vieux jaloux - là-dessus reposant tout l'humour de la pièce - qui verra toutes les précautions qu'il prend pour se garder Rosine bien… inutiles !

J4ai bien aimé, c'est drôle et léger, en même temps, on sent bien que la vocation de cette pièce est uniquement la distraction et on connaît évidemment la fin avant de commencer. Mais bon, au niveau comique de situation, difficile de faire mieux à mon avis !
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